Admirateur de l’œuvre littéraire de J.R.R. Tolkien, Nicolas Balzamo y apprécie notamment la capacité de l’auteur à stimuler l’imagination de ses lecteur-ice-s. Une faculté absolument essentielle en histoire, afin de savoir mettre des mots en images et ainsi se représenter des époques passées.

A la fin du lycée, Nicolas Balzamo ambitionne de devenir diplomate. Il décide donc d’intégrer Sciences Po Paris, avec ce projet précis en tête. Au concours d’entrée de cette prestigieuse école, il échoue toutefois, pour un dixième de point manquant. Inscrit parallèlement à la Sorbonne, il y découvre l’histoire de l’époque moderne, qui le fascine. Il décide de continuer dans cette voie et opte pour une carrière d’enseignant et de chercheur. Le voici aujourd’hui devenu professeur ordinaire à l’Université de Neuchâtel, présentant sa leçon inaugurale sous le titre «La Vierge et la Révolution. Religion et politique dans un village breton au XVIIIe siècle».

Sa leçon inaugurale porte sur l’histoire fascinante d’une statuette de la Vierge, découverte en 1736 dans un chêne à proximité du village de Dolo, en Bretagne. Rapidement devenue l’objet d’un pèlerinage, la statuette excite les convoitises et suscite des conflits, notamment entre le curé du lieu et les paroissien-ne-s. A travers l’histoire de la Vierge de Dolo, c’est toute la vie religieuse et politique d’une communauté paysanne qui peut être retracée grâce aux documents d’archives.

Menés sur l’ensemble de la période moderne et à différentes échelles, les travaux de recherche de Nicolas Balzamo portent sur l’histoire religieuse et culturelle, envisagée comme une histoire des idées et des pratiques, de leurs circulations et de leurs confrontations. Cette approche a conduit l’historien à étudier des questions aussi diversifiées que les controverses théologiques et historiques, le culte des images et des reliques, les pèlerinages et les miracles, le commerce des objets de piété, la circulation des dévotions ou encore le versant politique des affaires de possession démoniaque.

Pour le chercheur enseignant, faire découvrir aux étudiant-e-s l’époque dite moderne est une passion toujours renouvelée, tant cette phase de l’histoire de l’humanité est en général peu connue des lycéen-ne-s qui arrivent sur les bancs de l’Université. «A quelques exceptions près, les étudiantes et étudiants ne connaissent tout simplement pas cette période qui s’étend de la fin du Moyen Âge à la Révolution française de 1789. C’est donc un réel plaisir de la leur faire partager», commente le professeur. 

Interview UniNE 2025
Réalisation du podcast : Julie Mégevand