Ce travail propose une analyse comparative de deux romans américains contemporains primés, The Overstory de Richard Powers et We Are All Completely Beside Ourselves de Karen Joy Fowler, afin de mettre en lumière le rôle central que peut jouer la fiction dans la réponse à la crise écologique. L'analyse montre que les deux romans emploient des stratégies narratives qui décentrent les perspectives anthropocentriques, en conférant voix et agentivité aux espèces non humaines et en remettant en question la primauté des récits humains. S'appuyant sur les théories écocritiques et posthumanistes contemporaines, la thèse envisage la littérature comme un « témoin public », capable de remodeler l'imaginaire collectif en ouvrant la voie à de nouvelles formes d'empathie et de consciences écologiques. À travers l'examen des obstacles à la parenté interespèces et des intersections entre science, philosophie et littérature, cette recherche démontre l'urgence de repenser l'éthique et les cadres institutionnels pour concevoir un avenir dans lequel l'humanité serait reconnue comme partie intégrante d'un monde plus qu'humain.
Ce travail propose une réflexion critique et interdisciplinaire sur le rôle des récits dans la transformation éthique et écologique de nos sociétés. S'appuyant sur des théoriciens tels que Clark, Haraway, Morton et Alaimo, il met en évidence le pouvoir du roman à inspirer le changement écologique grâce à une narration empathique qui dépasse le spécisme. En comparant les différents dispositifs narratifs tels que l'encadrement structurel interconnecté, la temporalité fragmentée et la focalisation interespèces, l'analyse révèle comment l'imagination littéraire abolit les frontières entre les humains et les non-humains, tout en exposant les obstacles à la construction de nouveaux récits de coexistence.
En reliant l'analyse narrative à la critique philosophique et à la théorie écologique, ce mémoire invite à repenser les institutions, les pratiques pédagogiques et les normes juridiques à la lumière d'une éthique plus qu'humaine. Il propose de développer de nouveaux modes de reconnaissance de l'ancrage humain dans les réseaux multispécifiques et encourage la solidarité avec le monde non humain. En fin de compte, il affirme que la durabilité à long terme nécessite de mobiliser le pouvoir des récits transformateurs, capables de reconfigurer la pensée et l'imagination afin de relever les défis de l'avenir avec une perspective qui dépasse l'humain.