La récupération en mémoire consiste à essayer de se souvenir d’une information sans l’avoir devant soi. De la sortir de sa tête. En d’autres mots, pour bien se mettre des informations dans sa tête (en mémoire) il faut pouvoir les sortir de sa tête. Vous me suivez ?
Un exemple classique de la récupération en mémoire est dans l’apprentissage de vocabulaire d’une langue, par exemple l’allemand. Si je vous demande « comment dit-on patience en allemand ?» et vous me répondez « geduld » sans regarder vos notes vous avez récupérez cette information stockée dans votre mémoire.
Un autre exemple, parfois les enseignant-e-s vous proposent de noter sur une feuille les deux choses la plus importantes que vous avez appris durant le cours de la semaine sans regarder vos notes (ou une tâche similaire). Il s’agit d’une activité de récupération en mémoire pour vous aider à apprendre. Un troisième exemple, peut-être qu’on vous propose un quiz sur Moodle = récupération en mémoire.
Il y a une grande quantité de recherche au sujet de l’apprentissage en général et au sujet de la méthode de récupération en mémoire plus spécifiquement (retrieval practice en anglais). Ces études sont unanimes sur l’efficacité de cette méthode (par exemple Agarwal, P. K., Nunes, L. D., & Blunt, J. R., 2021, offre une revue de la littérature à ce sujet). Pour vous donner un exemple, une étude montre que les étudiant-e-s qui utilisaient des quiz pour réviser une partie de la matière pendant le semestre ont eu une note plus élevée. (En comparaison avec une partie de la matière qui n’était pas inclue dans les quiz). (McDaniel, Agarwal, Huelser, McDermott, & Roediger, 2011).
Si la première clé pour bien apprendre consiste à récupérer l’information de la mémoire (sans regarder les notes donc), la deuxième clé pour bien apprendre, pour plus longtemps, est la répétition. Comme nous avons vu dans l’article sur l’apprentissage espacé, le bourrage de crâne donne l’illusion de savoir beaucoup de chose par effet de reconnaissance. Ce type d’apprentissage est le plus souvent superficiel. Ceci pour dire qu’il faut utiliser la méthode de récupération en mémoire de manière répétitive et la méthode d’apprentissage espacé se combine très bien avec la récupération en mémoire. Nous allons voir quelques techniques ci-après.
Si vous avez accès aux anciennes questions d’examen ceci consiste à une bonne technique pour s’entraîner. Si vous n’avez pas de questions à disposition, vous pourriez créer vos propres questions et, pourquoi pas, échanger avec un-e camarade.
En plus, souvent on trouve des questions type examens en fin de chapitre de livres de références pour les cours. N’oubliez pas qu’il est important de ne pas regarder ses notes lorsqu’on répond. Si vous faites des fautes en vous entraînant ce n’est pas bien grave (mieux faire des fautes pendant l’entraînement qu’à l’examen).
Créez des cartes de mémoire ou des flashcards. Utilisez des cartons en papier recto-verso ou une application pour les faire. Encore une fois, il est important de ne pas tourner la carte avant d’avoir donné la réponse.
Il s’agit ici d’écrire tout ce que vous savez sur un concept sur une feuille (oui oui : sans regarder ses notes !). N’hésitez pas d’y inclure des dessins si vous aimez dessiner. « A picture is worth more than a thousand words ».
En utilisant la récupération en mémoire pour réviser vous allez apprendre de manière profonde et vous entraînez votre mémoire. En plus, la recherche montre aussi que l’apprentissage n’est pas seulement profond mais aussi flexible. C’est-à-dire que vous allez améliorer : l’organisation des savoirs dans votre mémoire, les compétences à appliquer ces connaissances et à les appliquer à différentes situations et concepts.