La journée d’étude sera consacrée à une réflexion épistémologique et méthodologique autour du rôle des inégalités sociales dans l’accès aux soins. Si la littérature en sciences sociales s’accorde sur le rôle déterminant des différences socioéconomiques (class), de genre (gender) et de position racialisée (race) dans la production des inégalités dans le domaine de la santé – appelées par les épidémiologistes « déterminants sociaux de la santé » –, la manière dont ces inégalités sont analysées, catégorisées et expliquées demeure un enjeu central, tant sur le plan scientifique que politique. Les liens entre les inégalités dans l’accès aux soins, la distribution inégale des risques sanitaires et l’organisation des institutions sanitaires nécessitent une réflexion conceptuelle rigoureuse visant à interroger les cadres analytiques existants et leurs effets de naturalisation des inégalités.
Cette journée d’étude vise à discuter et à affiner les outils théoriques et méthodologiques permettant d’analyser ces inégalités, en mettant l’accent sur les logiques et les mécanismes qui déterminent des parcours de soins différentiés en fonction des caractéristiques sociales des individus. Elle explorera en particulier les interrelations entre les logiques médicales, administratives et sociales qui structurent l’accès aux soins et influencent les trajectoires des patient·e·s. S’appuyant sur des contributions issues de recherches empiriques, la journée offrira un espace d’échange où les travaux en cours seront examinés au prisme de récentes réflexions épistémologiques et méthodologiques afin d’affiner l’analyse de la stratification du système de santé et des processus de catégorisation et de normalisation des inégalités en santé.