A l’occasion la 30e édition de la Semaine neuchâteloise d'actions contre le racisme, axée sur le thème « Le racisme décompléxé », le Bureau égalité et Diversité de l’UniNE et le nccr – on the move proposent une intervention sur les effets de normalisation du discours nativiste et xénophobe que peut avoir la couverture médiatique de l'immigration, en particulier sur les réseaux sociaux. Celle-ci sera suivie d’une table-ronde réunissant des invité-e-x-s varié-e-x-s afin d’échanger leur expertise et discuter des enjeux et défis des réseaux sociaux en matière de lutte contre le racisme.
Programme :
Résumé de la conférence: « Couverture médiatique de l’immigration, réseaux sociaux et normalisation du discours nativiste et xénophobe : perspectives psychosociales »
Les partis d’extrême droite, qui défendent une idéologie nativiste (hostile à l’immigration), gagnent en popularité. Autrefois marginales, leurs idées influencent de plus en plus les débats politiques et l’opinion publique. Cette évolution suggère une normalisation progressive du nativisme et de la xénophobie, c’est-à-dire une acceptation croissante de ces discours au sein de la société. Pourtant, les raisons de cette normalisation restent mal comprises, et les mécanismes psychosociaux qui l’accompagnent ne sont pas clairement établis.
Cette présentation analysera comment la couverture médiatique de l’immigration, en particulier sur les réseaux sociaux, contribue à la banalisation du discours nativiste et xénophobe. En reflétant des normes collectives de plus en plus hostiles aux migrants, elle alimente un sentiment de menace et renforce le soutien aux politiques anti-immigration. Elle façonne également la perception des normes sociales, rendant l’expression publique d’idées nativistes plus acceptable et légitime. Ce glissement s’accompagne d’une diminution du malaise émotionnel associé au soutien de ces idées, pouvant même engendrer un sentiment de fierté à les revendiquer. Enfin, la couverture médiatique tend à accentuer les « doubles standards » entre certains groupes de migrants jugés « acceptables » et d’autres, davantage stigmatisés.
Cette présentation mettra en lumière ces mécanismes et leur rôle dans la progression et la normalisation du discours nativiste et xénophobe.