Voici le numéro trois de cette série d’ouvrages collectifs consacrée aux sports modernes et dirigée notamment par le professeur émérite d’histoire Laurent Tissot. Cette édition riche comprend notamment une contribution de Loris Petris consacrée aux arts martiaux japonais.
Après la montagne et la chefferie sportive, c’est le thème de la vitesse qu’explore ce troisième volume. Thème légitime s’il en est, thème attendu même tant il est vrai que la vitesse est une notion centrale, et même, davantage, une notion inscrite au cœur même du sport et de la pratique sportive. En un premier sens, elle constitue le critère absolu, indiscutable, de la performance, et cela dans tous les sports. Une évidence prosaïque, évocatrice d’une forme de justice propre au sport qui s’incarne dans la formule selon laquelle c’est là où c’est le plus rapide qui gagne.
En un second sens, et dans les pratiques sportives où l’enregistrement chronométrique n’est pas le critère absolu de la performance, la vitesse, couplée à la précision, constitue le paramètre fondamental du bon geste sportif et de son efficacité. Enfin, la logique même de la pratique sportive s’enracine dans les valeurs hyperboliques du dépassement de soi et surtout des autres; la culture sportive payant en quelque sorte sa dette au monde qui l’a vu naître: le monde du capitalisme, de la productivité et de la compétition généralisée.