Ce travail part d’un constat : le droit de l’environnement – suisse comme international – peine à remplir une de ses fonctions principales, à savoir préserver les fondements de la vie sur Terre. La Suisse n’est pas épargnée. Malgré un arsenal législatif important, l’effondrement de la biodiversité poursuit son cours sur le territoire, parallèlement aux appels répétés pour une meilleure considération des interrelations entre les êtres humains et la nature. Pendant ce temps se développe autour du monde un concept utopique pour certain-e-s, naturel pour nombre de communautés indigènes: la reconnaissance de la nature comme sujet de droit. Le mémoire de Candice Malcotti s’intéresse à ce «soulèvement légal terrestre» comme réponse à la «crise» écologique, tout en gardant en perspective les concepts sous-jacents de la société occidentale. A l’aide d’outils interdisciplinaires, la recherche se concentre d’abord sur quelques concepts à la base du système juridique actuel, pour ensuite étudier l’opportunité d’une redéfinition de nos rapports juridiques à la nature. Cette deuxième partie examine dans l’ordre la compatibilité du droit suisse à un tel changement de paradigme, les instruments légaux actuels et enfin quelques expériences internationales. En guise de clôture intermédiaire sera examinée – à l’aide du principe de la proportionnalité – la nécessité d’une personnalisation de la nature dans notre système juridique. La recherche opère finalement un bref survol sur les principales difficultés qu’une telle reconnaissance peut rencontrer en pratique.
"Les fondements de la vie sur Terre se dégradent, et la Suisse n'est pas épargnée malgré un arsenal législatif important. Face à ce constat, il me semble nécessaire d'investiguer sur des manières plus soutenables - et inclusives - de faire société. Le travail de Master représente à ce titre une opportunité idéale. Le mouvement de reconnaissance de la nature en tant que sujet de droit s'approchait alors de l'Europe - pour y prendre d'ailleurs racine en septembre. Cet intérêt croissant m'a incitée à étudier les enjeux, notamment philosophiques de cette personnalisation de la nature en Suisse. J'en ressors, entre autres, avec l'impression que nos conceptions occidentales ont tout à gagner à s'inspirer des cosmovisions autochtones..." - Candice Malcotti