A partir d’un projet de reforestation et d'agroforesterie en Bolivie tropicale, l’auteure s’est penchée sur les questions de droits fonciers et de construction de frontières dans un contexte fortement marqué par des programmes de colonisation agraire. En se concentrant sur les stratégies développées par certains « entrepreneurs de la frontière » pour stabiliser un ensemble de population à l'intérieur d'un espace qu'ils souhaitent s'approprier, ce travail discute les enjeux juridiques, politiques, sociaux, mais aussi économiques et psychologiques sous-jacents à la mobilisation d’individus et à la construction de groupes. Il rend également attentif à l’incessant travail de négociation, d'adaptation et de ré-élaboration que nécessite la mise en place d'un projet de développement, montrant ainsi qu’un projet peut facilement se transformer en plusieurs projets servant des intérêts différents de ses objectifs initiaux.