Le Prix Nexans récompense deux chercheurs de l’Université de Neuchâtel issus des sciences humaines. Lors de la cérémonie de la remise de prix qui aura lieu ce jeudi à 17h15 à l’Aula du bâtiment principal de l’Université, les deux lauréats, Valérie Kobi et Nicolas Balzamo, recevront la somme de 20’000 francs de la part du Conseil de fondation du Fonds culturel Nexans Suisse SA, pour l’originalité de leurs travaux.
Elle est historienne de l’art. Il est historien. Deux disciplines que l’on associe rarement à l’industrie et aux entreprises. Pourtant, c’est bien à eux qu’a été remis le Prix Nexans 2014, qui récompense chaque année un ou plusieurs chercheurs de l’Université de Neuchâtel sur recommandation d’un groupe d’experts. «C’est une décision remarquable, dont je veux remercier vivement le Conseil de fondation », s’est réjoui le professeur Olivier Christin, directeur de l’Institut d’histoire, qui préside cette année le jury. « Elle intervient à point nommé pour rappeler que ces disciplines, contrairement aux clichés, ne sont pas que d’aimables distractions de fin de semaine, mais bien des secteurs qui continuent à attirer de jeunes chercheurs de talent et d’avenir.»
Issus de la Maison des sciences historiques (MASH), les deux lauréats ont su s’engager dans des recherches originales tout en donnant à leur trajectoire une dimension internationale devenue aujourd’hui essentielle.
Après des études en histoire de l’art à l’Université de Neuchâtel, Valérie Kobi travaille actuellement sur les reliques séculières dans la création des légendes artistiques (XVIe-XIXe siècles) à l’Université Ludwig Maximilian de Munich (D), où elle complète sa formation en tant que chercheuse post-doctorante du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS). Elle a consacré sa thèse de doctorat à Pierre-Jean Mariette, un antiquaire parisien, considéré comme l’un des fondateurs de l’histoire moderne de l’art, une branche qui a connu ses premiers balbutiements en tant que discipline scientifique au XVIIIe siècle.
Ancien étudiant de l’Université de Paris IV, puis de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, Nicolas Balzamo travaille actuellement au sein de l’Institut d’histoire en tant que collaborateur FNS sur le projet MariAtlas, un vaste projet sur les topographies sacrées, dont un premier ouvrage paraît ces jours-ci aux éditions Alphil, à Neuchâtel. Défendue en 2011, sa thèse de doctorat traitait quant à elle de la place des miracles dans l’histoire religieuse, soulignant l’emprise du surnaturel sur la vie et l’esprit des hommes à l’époque des grandes réformes. Intitulé Les miracles dans la France du XVIe siècle (Ed. Les Belles Lettres, 2014), le livre issu de la thèse vient également de paraître.
Institué en 1979 afin de commémorer le centenaire de la création de l’industrie des câbles électriques à Cortaillod, le Fonds culturel Nexans Suisse SA récompense chaque année un ou deux chercheurs de l’Université de Neuchâtel dont les talents méritent d’être distingués.