30 octobre 16

Subvention Extenso : introduire la notion de coût d’opportunité

Cécile Hediger (FSE) | Prix UniD 2016

Chaque année plus, d’un demi-milliard de francs est utilisé en politique agricole pour les «paiements directs écologiques». Mais les résultats sont décevants : la pollution des rivières et nappes phréatiques n’a pas diminué, la biodiversité ne s’est pas améliorée et les émissions de nitrogène ont augmenté. Extenso est une subvention faisant partie de ces paiements écologiques. Malheureusement le niveau de participation stagne pour les céréales et décroît pour le colza. Pourquoi ? Pour Cécile Hediger, c’est parce que les agriculteurs ne participent à ce programme que si la subvention est assez élevée pour compenser leurs pertes, à savoir, ce qu’ils auraient gagné sans participer à Extenso. En économie, ces revenus perdus représentent leur coût d’opportunité. Ce facteur, très peu pris en compte dans la littérature, apparaît pourtant comme essentiel. Dans son travail, elle montre que les participants à Extenso sont les agriculteurs qui y perdent le moins, c’est-à-dire ceux qui avaient un rendement plutôt faible et qui utilisaient déjà moins de pesticides que la moyenne avant d’entrer dans Extenso. Par contre, les agriculteurs qui cultivent le plus intensément (avec plus de pesticide) sont ceux qui participent le moins à de telles mesures. Elle en conclut qu’il faudrait instaurer des subventions basées sur les rendements potentiels pour augmenter la participation et l’efficacité de ces mesures.