Crise économique, Covid, tensions politiques… Les crises, sont-elles des accélératrices de l’égalité de genre dans nos sociétés ou représentent-elles plutôt des risques de coup de frein ? «L’égalité de genre en temps de crise», c’est le titre de la leçon inaugurale que présentera Núria Sánchez, professeure assistante de sociologie, mercredi 13 décembre à l’Université de Neuchâtel.
A une époque, elle a envisagé devenir journaliste, plus particulièrement correspondante à l’étranger. «Je ne me souviens pas comment cela a disparu, mais je pense que cela combinait bien d’un côté mon intérêt pour les questions sociales et ma curiosité de découvrir de nouveaux pays, de nouvelles cultures», explique Núria Sánchez.
Laquelle, d’une certaine façon, est bien devenue «correspondante à l’étranger», mais en sociologie, elle qui a grandi en Catalogne. Elle y a d’ailleurs suivi l’essentiel de sa formation académique, à l’Université Autonome de Barcelone. De là, elle s’est rendue à Lausanne pour y effectuer un post-doc, puis a pris la route de Neuchâtel…
«Nos choix nous mettent parfois sur un parcours qui se développe un peu en dehors de notre contrôle, constate Núria Sánchez. Et c’est un peu ce que regardent justement les sociologues, comment des facteurs contextuels, des liens avec d’autres personnes, influencent nos biographies ».
Si elle observe l’égalité de genre à travers le prisme des crises et des transformations du marché du travail, au quotidien, c’est la discussion et l’échange qui la passionnent tout particulièrement dans son travail de professeure. En particulier lorsqu’un point de vue émis semble entamer les certitudes de ses étudiant-e-s. Ou en sens inverse, quand une remarque venue d’elles et eux lui fait réaliser qu’une autre approche est possible…
Interview UniNE 2023