L’institut d’ethnologie se caractérise par une grande variété des thèmes et domaines de recherche parmi lesquels on trouve les nouveaux mouvements religieux, l’anthropologie des institutions et des politiques publiques internationales, la muséologie, l’ethnomusicologie et l’anthropologie visuelle, les rapports sociaux de genre, l’asile et les migrations forcées.
L’équipe actuelle effectue des terrains de longue durée dans des pays aussi divers que le Burkina Faso, le Gabon, la Géorgie, le Nigéria, l’Italie et, last but not least, la Suisse.
Les activités scientifiques de l’Institut d’ethnologie s’articulent souvent autour de collaborations (notamment avec le Musée et la MAPS) ou de mandats externes, garants d’un lien entre l’institution et la cité, souvent réalisés par nos étudiant-e-s, dans le cadre de travaux de mémoire ou de séminaires.
Unique en Suisse, l’Institut d’ethnologie de l’UniNE propose une filière interfacultaire en biologie-ethnologie, qui offre à l’échelle du Bachelor une formation interdisciplinaire basée sur l’étude des relations entre sociétés et natures, avec un accent spécifique sur les enjeux agro-environnementaux. Elle rencontre un vif succès auprès des étudiant.e.s.
A l’échelle du Master en sciences sociales, cet axe de recherche est également approfondi dans le cadre d’une « spécialisation en anthropologie de l’action sociale et environnementale » que les étudiant.e.s du pilier anthropologie peuvent suivre. A noter qu’il existe également une spécialisation en sciences sociales dans le cadre du MA en biologie de l’Université de Neuchâtel.
Au niveau de la recherche, les membres de l’Institut sont engagé.e.s dans de nombreux projets et mandats qui problématisent les relations sociétés-natures avec un accent particulier sur une approche socio-anthropologique des questions agro-environnementales. Ces projets se développent dans des cadres institutionnels et des partenariats variés, allant de projet de recherche plus fondamentale financés par le FNS (PNR 69 sur les réseaux alimentaires alternatifs ; FNS Div.1 sur les politiques des sols agricoles ou sur la gestion des e-waste ; projet professeur boursier sur la gouvernance agro-environnementale) à de la recherche en partenariat avec des acteurs locaux ou régionaux (Ville de Neuchâtel, Jardin Botanique, Parc du Doubs, Service de l’agriculture du Canton de Fribourg…), en passant par des collaborations dans des projets transdisciplinaires financé par l’Office fédéral de l’agriculture (Projets « ressources » agriculture et pollinisateurs et sur la protection des sols agricoles).
L’Institut d’ethnologie apporte une réflexion décentrée sur des problématiques suisses et européennes, avec un ensemble de recherches et d’enseignements portant sur les enjeux de migrations, développement et de solidarité internationale dans les sociétés postcoloniales (Afrique sub-saharienne, Asie et Océanie). Étroitement lié à ses collaborations interdisciplinaires avec la MAPS et au pôle de compétence « migrations », plusieurs enseignements sont donnés dans ce domaine à l’échelle du Master en sciences sociales et de la spécialisation en « anthropologie de l’action sociale et environnementale ».
En termes de recherches, outre des mandats avec des ONGs ou agences onusiennes, l’Institut d’ethnologie a obtenu des fonds tiers importants du FNS sur ces thématiques (Div 1 Refugee education in camp contexts ; projet DDC-FNS r4D sur la sécurité alimentaire en Afrique), tout en poursuivant des recherches ethnographiques de longue durée, notamment sur les relations entre insularités et migrations en Océanie ; ou encore sur le fonctionnement quotidien des bureaucraties de l’asile et plus largement des organisations de l’aide internationale.
En étroite et longue collaboration avec le Musée d’Ethnographie de Neuchâtel, l’Institut d’ethnologie a consolidé un domaine d’enseignement et de recherche en études du patrimoine au sens large.
En matière d’enseignement, les connexions avec le MEN nous ont conduit à institutionnaliser au sein de nos plans d’étude de BA et de MA trois enseignements donnés par les conservateurs du musée : l’ethnomuséographie ; l’ethnomusciocologie, et l’anthropologie visuelle. Cours ex-cathedra à l’échelle du BA, ces enseignements sont donnés sous forme de travaux pratiques en MA. Le succès rencontré nous a conduit à créer une spécialisation professionnalisante unique en Suisse en « Métiers de la culture », qu’il est possible de valider dans le cadre du pilier anthropologie du MA en sciences sociales.
En termes de recherche, les professeur.e.s et chargé.e.s d’enseignement de l’Institut ont développé de nombreuses activités dans ce domaine, notamment dans le cadre de la coordination du projet « Sinergia » du FNS sur le patrimoine culturel immatériel, qui lui a donné une forte visibilité et reconnaissance sur cette thématique.
Enfin, l’Institut d’ethnologie a récemment participé à la création d’un nouveau Master interuniversitaire en ethnomusicologie (UniNe-UniGe-HEM), à laquelle il contribue activement en matière de coordination administrative et d’offre d’enseignements
Depuis le début des années 2000, l’Institut d’ethnologie mène des recherches en anthropologie juridique, avec une focale sur la responsabilité sociale des entreprises et la justice de proximité. Les principaux terrains d’enquête se situent en Chine, aux États-Unis et en Suisse, avec des projets ponctuels au Chili, en Érythrée et en Zambie. Ces recherches sont financées par divers organismes tels le SNIS ou le FNS et comportent régulièrement des collaborations avec des ONG et instituts de recherche locaux. Plusieurs projets ont mené à des contributions aux débats publics, comme le montre par exemple la publication du livre Entreprises et droits humains : les limites de la bonne volonté (Hertz & Schulz 2020).