Comment la musique peut-elle être à la fois un facteur de lien et de discorde? C’est la question que s’est posée Louis de Ceuninck, diplômé d’un master en ethnomusicologie à l’UniNE, en observant le fonctionnement d’une communauté mennonite du Jura bernois. En particulier ce qui concernait les chants. Son travail est publié dans le dernier numéro d'Ethnoscope, série d’ouvrages édités par l’Institut d’ethnologie de l’Université de Neuchâtel, suite à une enquête de terrain ethnographie de cinq mois mêlant observations participantes et entretiens.
Dans ce 23ème Ethnoscope, Louis de Ceuninck s’intéresse à la place et au rôle de la musique dans les paroisses mennonites du Jura bernois, paroisses qui appartiennent à la famille anabaptiste-mennonite du protestantisme. Son choix s’est porté sur cette communauté, car l’auteur est un habitué des chants religieux. Il dirige d’ailleurs lui-même un chœur.
La musique prépondérante
La différence entre la musique que dirige Louis de Ceuninck et celle de la communauté des mennonites, c’est que chez ces derniers, la musique s’insère au milieu de débats quotidiens: quelle musique choisir? Plutôt des chants à quatre voix en langue allemande? Ou des morceaux beaucoup plus contemporains qui proviennent du monde entier? Le choix de ces musiques suscite des discussions, parfois même des tensions, et celles-ci ne concernent pas uniquement la musique.
A partir de son enquête ethnographique, l’auteur analyse que c’est aussi grâce à ces discussions et à ces tensions que la communauté des mennonites du Jura bernois continue d’exister, de se réinventer et d’avoir le «sentiment d’une identité partagée». Au final, il analyse que la musique est une actrice à part entière de ce monde particulier, comme une sorte de puissance agissante sans laquelle il n’y aurait pas de collectif.
Présentation publique
Le vernissage de ce numéro d’Ethnoscope aura lieu le 10 avril 2025 à 18h à l'Institut d'ethnologie / Musée d'ethnographie de Neuchâtel, en présence de l’auteur.