L'Institut d'ethnologie de l'Université de Neuchâtel a le plaisir de vous inviter au vernissage du 23ème livre publié dans la collection Ethnoscope : "Chanter le collectif. Ethnographie musicale d’une paroisse mennonite du Jura bernois" de Louis de Ceuninck.
L’Église Évangélique Mennonite du Sonnenberg est une petite paroisse des hauteurs jurassiennes qui appartient à la famille anabaptiste-mennonite du protestantisme. La musique et le chant y occupent une place aussi centrale que paradoxale en apparence : importants et valorisés lors des célébrations, ce sont également des sujets de controverse récurrents, qui ne semblent jamais aller de soi. Comment la musique peut-elle être à la fois un facteur de lien et de discorde?
À l’aide de données réunies durant une enquête de terrain de cinq mois, mêlant observations participantes et entretiens ethnographiques, j’analyse dans un premier temps comment les genres musicaux sont utilisés dans les débats autour de la musique, et de quelle manière ceux-ci sont reliés à d’autres controverses. Dans un second temps, -j’observe comment la musique elle-même agit sur le collectif, en examinant plusieurs registres d’agency, plusieurs modes d’action.
Les deux faisceaux d’analyse, comme les deux termes du paradoxe, se rejoignent en conclusion. En débattant au sujet de la musique et en construisant des compromis toujours remis en question, les membres de la paroisse reconfigurent continuellement leur communauté, en agissant également sur d’autres controverses non musicales. La pratique du chant, quant à elle, est un puissant vecteur d’émotions, de sens et de lien, des facultés qui participent à souder le collectif tout en instituant la musique comme un sujet « sensible » et débattu.
La soirée continue après le vernissage avec la conférence d'Eunsil Yim "Repenser la « coréanité » à travers la diaspora coréenne. Le cas des Coréens d’ex-Union soviétique" (20h15), organisée par le Musée d'ethnographie de Neuchâtel dans le cadre du Printemps culturel.