Marco Motta mène actuellement une recherche financée par le FNS sur le passage à l’âge adulte des mineurs non accompagnés en Suisse romande, qu’ils soient requérants d’asile ou non. Ce projet a pour but d’étudier dans toute sa complexité l’impact de ce passage sur la vie ordinaire des jeunes exilés. Les trois axes thématiques principaux qui structurent la recherche sont : la vie domestique, la vie légale et la vie morale.
Avant cela, dans le cadre d’une recherche postdoctorale également financée par le FNS, Marco Motta était affilié aux Universités de Johns Hopkins à Baltimore, de Toronto et de Berne. Entre 2016 et 2021, il a mené des recherches en Haïti sur la violence et les modes informels de régulation des conflits sociaux. Il s’est particulièrement intéressé à la zone grise entre justice d’État et justice extrajudiciaire, ainsi qu’à la violence politique. Ce projet a débouché sur plusieurs articles scientifiques ainsi qu’un numéro spécial de la revue A Contrario coédité par Marco Motta, intitulé : « Haïti : les vies à pied d’œuvre » (n°32, 2021).
Sa thèse de doctorat, soutenue à l’Institut des sciences sociales de Université de Lausanne en 2016, porte sur le compagnonnage entre les humains et les esprits dans les milieux urbains défavorisés de la capitale de Zanzibar. Dans ce contexte particulièrement difficile, les esprits interviennent dans les affaires humaines tantôt comme alliés, tantôt comme adversaires. Le projet visait à saisir cet art de la vie avec les esprits dans ses dimensions à la fois esthétique, éthique et thérapeutique. La thèse a été transformée en un livre : Esprits fragiles. Réparer les liens ordinaires à Zanzibar (Lausanne, BSN Press, 2019).
Simultanément à ses recherches de terrain, Marco Motta s’intéresse à l’épistémologie et l’histoire des sciences humaines, en particulier aux relations entre anthropologie, philosophie, art et littérature. En 2009, il a fondé un groupe de réflexion – le Groupe Anthropologie et Théâtre – avec qui il a édité et publié un livre : Des Accords équivoques. Ce qui se joue dans la représentation (Lausanne, BSN Press, 2013). À la suite de cela, il a collaboré avec la Faculté des Lettres de l’Université de Lausanne sur un projet d’étude de la philosophie et de l’anthropologie de l’éducation qui a donné lieu à un colloque international suivi d’un numéro spécial de la revue A Contrario coédité par Marco Motta, intitulé : « L’éducation et la figure de l’enfant chez Wittgenstein et Cavell » (n°25, 2017). Lors de son séjour en Amérique du Nord, il a également réuni en collectif un réseau international de chercheurs et organisé une série de rencontres sur le thème du réalisme et des concepts. Celles-ci ont donné lieu à un ouvrage coédité par Marco Motta et Andrew Brandel : Living with Concepts : Anthropology in the Grip of Reality (New York, Fordham University Press, 2021). Parallèlement, Marco Motta est actif en tant que traducteur de l’anglais et de l’italien vers le français. Il a traduit et publié plus d’une quinzaine de textes d’auteurs divers. Une série d’articles de Veena Das a récemment été compilée dans un ouvrage intitulé : Voix de l’ordinaire. L’anthropologue face à la violence (Lausanne, BSN Press, 2021).
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