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Céline Pernet

Cinéaste et ethnologue

L’ethnologie dans mon travail 

Durant mes études, j’ai découvert, grâce aux « travaux pratiques d’anthropologie visuelle », que ce que j’aimais faire par-dessus tout, c’était des films. Mais je ne pensais pas que c’était possible. J’ai eu la chance de tomber sur la bonne personne au bon moment, un cinéaste qui, de fil en aiguille, m’a prise en stage puis m’a engagée comme assistante de réalisation. C’est en faisant que j’ai appris les côtés techniques. Je pense que c’est une des compétences que m’a donné l’ethnologie : une capacité d’adaptation et d’apprentissage efficace, réussir à trouver ses marques dans un nouveau milieu, collaborer avec des gens qu’on ne connaît pas. Mes compétences d’ethnologue sont essentielles pour ma carrière dans le cinéma. Comme je fais du documentaire, elles m’aident dans la compréhension des humains avec qui je travaille. Face à une thématique, ça me permet de me dire « Quelles sont toutes les réalités qui existent ? Qu’est-ce que j’en fais ? » et de proposer une mosaïque de réalités dans mes films, de donner de la profondeur à un sujet.

Mon travail au quotidien 

Je pense que je fais des choses assez similaires aux ethnologues qui font de la recherche : je lis des textes, je m’informe sur des sujets, je fais des entretiens, je les retranscris, les réécoute. Il y a beaucoup de choses dans ma pratique professionnelle que je faisais également pendant mon mémoire - que j’ai fait sur la pêche artisanale au Chili. Et après je raconte des histoires, on monte des films, presque comme on écrirait un texte, les images en plus !

Projets marquants 

Le premier projet sur lequel j’ai travaillé comme assistante de réalisation s’appelait Fragments du paradis. C’est un film sur l’appréhension des personnes en fin de vie à propos de ce qui les attend après la mort. C’est ce projet qui m’a permis de me rendre compte que je pouvais être légitime en tant qu’ethnologue dans le milieu du cinéma. J’ai fait beaucoup de terrain dans des maisons de retraite, des hôpitaux, des soins palliatifs, pour trouver des personnes qui étaient d’accord de nous parler de la question de la mort, de la fin, de ce qui nous arrivera après. Ce travail a beaucoup influencé ma propre perception de ces sujets-là.

Après avoir travaillé sur plusieurs projets en tant qu’assistante, j’ai enfin réalisé mon premier long-métrage documentaire Garçonnières sélectionné au Festival Visions du Réel à Nyon en avril 2022. Ce travail de longue haleine initié en 2018 constitue une expérience formidable, intense et forte en émotion. Garçonnières parle de mon désir profond de questionner les hommes de ma génération dans une quête aussi intime que sociétale. Avec un regard amusé et bienveillant, le film témoigne d’un besoin urgent de discuter des modèles de masculinités contemporains. Le film est sorti au cinéma en septembre 2022. Je travaille actuellement sur une série documentaire en 4 épisodes pour la RTS.

Formation

  • BA Ethnologie et Journalisme
  • MA Sciences sociales pilier Anthropologie, Spécialisation Terrain intensif