Directrice de recherche au CNRS, mondialement reconnue pour ses recherches en philosophie, en sciences cognitives et en psychopathologie, Elisabeth Pacherie est membre de Academia Europea, elle préside l’Association for the Scientific Study of Consciousness (ASSC) ainsi que de la European Society for Philosophy and Psychology (ESPP). Ses réflexions philosophiques sur la nature de la conscience, de l’action, de l’esprit ou de l’intentionnalité collective, se combinent dans ses recherches aux travaux empiriques les plus avancés en psychologie développementale, en psychologie cognitive, en psychopathologie et en neurosciences. Qu’ils portent sur l’intentionnalité, le sens de l’agentivité, l’autisme, les actions conjointes, les émotions individuelles et collectives, ses travaux présentent un intérêt pour de nombreuses disciplines, qui vont de la philosophie aux sciences du langage et de la communication en passant par la psychologie et les sciences sociales.
Jacques Bujard, spécialiste de l’époque médiévale, est actif depuis bientôt cinquante ans comme archéologue du bâti en Suisse romande, et plus particulièrement dans le canton de Neuchâtel. Il a fait preuve d’un engagement personnel exemplaire sur plusieurs plans, en tant que gestionnaire de fonds publics et privés destinés à la conservation et mise en valeur de biens historiques, comme interlocuteur et représentant des autorités fédérales, cantonales et communales, comme collaborateur d’institutions prestigieuses (Laténium, Société d’histoire de l’art, Commission fédérale des monuments historiques), comme partenaire d’associations privées, et comme chargé d’enseignement dans plusieurs universités romandes, y compris Neuchâtel où il a mené de nombreux projets avec des étudiantes et des étudiants. D’une grande rigueur scientifique, largement reconnue par ses pairs, M. Bujard fait aussi preuve d’un réel talent de communicateur et de vulgarisateur.
Michel Zink est un médiéviste mondialement connu. Membre depuis 2000 de l’Académie des inscriptions et Belles-Lettres dont il est Secrétaire perpétuel honoraire, membre de l’Académie française depuis 2017, il a été successivement professeur à Toulouse-le-Mirail (1976-1987), à Paris IV Sorbonne (1987-1994) et au Collège de France (1994-2016). Il a en outre été professeur invité dans de nombreuses universités internationales (Yale, Berkeley, Johns Hopkins, etc.). Auteur d’ouvrages de références sur la littérature médiévale, spécialiste en particulier de la lyrique et de la littérature religieuse, il a également publié des ouvrages de vulgarisation pour le grand public cultivé. Il a été directeur de la revue Romania et de nombreuses collections, chez SEDES, aux PUF et au Livre de Poche (la fameuse collection « Lettres gothiques »). Il a en outre publié quatre romans où érudition et imagination se mêlent subtilement.
D’abord anthropologue, M. Dan Sperber s’est fait connaître très jeune par une remise en question des travaux structuralistes. Son interrogation sur les processus communicationnels se poursuit alors en collaboration avec la linguiste Deirdre Wilson avec qui il publie en 1985 un important ouvrage : La Pertinence. Communication et Cognition. Défenseur d’une perspective « naturaliste » qui vise à mettre fin au « grand partage » entre sciences sociales et sciences de la vie, il tente ensuite de développer un modèle théorique qui permet de rapprocher la psychologie cognitive de l’anthropologie. Ce modèle est résumé dans La Contagion des idées (1996). Il a plus récemment insisté sur la fonction d’une « vigilance épistémique » dans la communication, puis publié avec Hugo Mercier un livre qui remet en question de nombreuses idées sur l’origine et la fonction de la raison humaine : The Enigma of Reason.
Titulaire d’une maîtrise en mathématiques et diplômée du centre d’études des programmes économiques de Paris, Mme Geneviève Jacques est l’ancienne présidente de la Cimade (association d’aide aux personnes réfugiées). Son engagement humanitaire remonte à ses études dans les années 60 et à des cours d’alphabétisation pour les migrant-e-s. En 1980, elle travaille pour l’Alliance mondiale des Unions chrétiennes féminines et s’implique dans des actions en faveur des femmes réfugiées. Secrétaire générale de la Cimade de 1988 à 1996, elle vient ensuite travailler à Genève pour le Conseil œcuménique des Églises (COE), d’abord au secteur des relations internationales puis en dirigeant les programmes du COE. À partir de 2006, Geneviève Jacques effectue des missions pour la Fédération internationale des droits de l’homme en Haïti, en Libye, en Tunisie et en Égypte. Décorée de la Légion d’honneur en 2008, elle préside la Cimade de 2013 à 2018.
Ivana Marková a été formée à l’Université Charles de Prague, où elle a obtenu son doctorat. Elle émigre en Angleterre en 1967 où elle mène l’essentiel de sa carrière académique, d’abord à Cambridge, puis à Stirling, comme lecturer puis professeure. Elle y occupe la fonction de doyenne à trois reprises et développe des liens forts avec l’École des Hautes Études en Sciences Sociales à Paris ainsi que la London School of Economics. Ancrée dans la tradition linguistique tchèque, en dialogue avec l’histoire de la philosophie et des sciences sociales, Ivana Marková a développé une très originale et importante approche dialogique, ou dialogisme, en psychologie sociale. Elle est Fellow de la British Psychological Society, de la Royal Society of Edinburgh, et de la British Academy. Ses travaux jouissent d’une forte reconnaissance européenne et mondiale.
Frederick A. de Armas est né à Cuba en 1945. Suite à la révolution cubaine de 1959, sa famille déménage aux Etats-Unis, où il étudie la littérature comparée, obtenant son doctorat à l’University of North Carolina en 1969. Il enseigne dans de nombreuses universités (Louisiana State University, Pennsylvania State University, Duke University et University of Chicago). Ses publications se concentrent sur la littérature et la culture espagnoles modernes.
Né au Pays de Galles en 1947, David Ley fait ses études à Oxford, au Royaume-Uni, puis rejoint l’Université de Pennsylvanie, aux Etats-Unis, où il obtient son doctorat en 1972. Nommé professeur assistant à l’Université de la Colombie-Britannique en 1972, il y devient professeur ordinaire en 1983 jusqu’à sa retraite, à la fin de l’année 2017. Ses recherches, très influentes en géographie et dans les sciences sociales en général, portent sur les transformations urbaines, les migrations transnationales, le multiculturalisme et la géographie urbaine du phénomène religieux. Il est l’auteur de très nombreuses publications scientifiques, dont : A Social Geography of the City (1983), The New Middle Class and the Remaking of the Central City (1996) et Millionaire Migrants : Trans-Pacific Life Lines (2010). Il prépare actuellement un ouvrage intitulé Housing Bubbles in Gateway Cities. Il a reçu, entre autres distinctions, le Lifetime Achievement Award de l’Association of American Geographers en 2009 et le Jacob Biely Research Prize en 2016.
Caroline Alexandra van Eck a obtenu son doctorat à l’Université de Leyde, aux Pays-Bas, où elle a longtemps enseigné l’histoire et la théorie de l’architecture et des arts visuels (1600-1800). Elle a été nommée en 2016 professeure au Kings’College de l’Université de Cambridge et occupera dès l’an prochain la chaire Slade pour l’enseignement des Beaux-Arts de l’Université d’Oxford, également appelée « chaire John Ruskin », du nom de l’écrivain, peintre et critique d’art qui fut son premier titulaire. Honorée de récompenses prestigieuses telles que le prix Descartes-Huygens de l’Académie des Inscriptions de l’Institut de France (2013), l’Ordre du Mérite conféré par le gouvernement français (2014) et le Prix du Rayonnement de la langue et de la littérature française (2015), elle a régulièrement associé l’Université de Neuchâtel dans des projets de recherche au rayonnement international et encadré gracieusement plusieurs doctorantes de l’Institut d’histoire de l’art et de muséologie.
Diplômé en hautes études commerciales à HEC Paris, Pierre Rosanvallon a occupé plusieurs fonctions politiques avant de se tourner vers une carrière académique. Proche de Michel Rocard, il s’est imposé comme l’un des principaux théoriciens de la « deuxième gauche ». Directeur de recherches à l’Université Paris-Dauphine, il y a obtenu un doctorat d’Etat ès lettres et sciences humaines. Il a été nommé Maître de conférences à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris en 1983, puis Directeur d’études en 1989, poste qu’il occupe encore actuellement. Depuis 2001, il est professeur au Collège de France où il occupe la chaire d’histoire moderne et contemporaine du politique. Outre ses nombreuses recherches sur l’histoire du libéralisme et l’histoire intellectuelle de la démocratie en France, il a théorisé les mutations de la démocratie contemporaine, tout en s’engageant pour la refondation de la vie intellectuelle en Europe par le biais de La République des Idées, un espace de discussion qu’il a créé en 2002.
Georges Lüdi a accompli ses études de romanistique et de linguistique aux Universités de Zurich, Madrid et Montpellier. Il a obtenu son doctorat en 1971 et son habilitation en 1972 – les deux en philologie romane – à l’Université de Zurich. Il a été professeur de linguistique générale à l’Université de Neuchâtel de 1979 à 1982, puis il s’est installé à l’Université de Bâle où il a été titulaire d’une chaire en linguistique française jusqu’à sa retraite. Il a notamment occupé les fonctions de président de la fondation pour le dictionnaire étymologique du français (le célèbre « von Wartburg »), président du comité directeur du ESF Research Program on Second Language Acquisition by Adult Immigrants, et coordinateur adjoint du projet européen DYLAN (Dynamique des langues et gestion de la diversité). En 2006, il a été élevé par le Président de la République française au grade d’officier de l’ordre national du Mérite.
Margarethe Billerbeck est une philologue classique. Elle a étudié à l’Université de Bâle, à la Freie Universität de Berlin et à l’Université d’Oxford avant de devenir professeure de lettres classiques à l’Université de Fribourg. Ses domaines d’études sont la philosophie populaire grecque et romaine, la poésie latine de l’époque impériale et la lexicographie grecque.
Professeur à l’Université de Harvard (où il a fondé le Harvard Center for Cognitive Studies), puis à Oxford, les recherches qu’il a conduites pendant plus de 60 ans ont amené de véritables bouleversements dans les sciences humaines, qu’il s’agisse, dans les années 1940 et 1950, de ses travaux sur la perception visuelle, ou de ses recherches sur les processus de résolution de problèmes, et plus généralement sur les relations entre action, pensée et langage. Il a ainsi été l’un des pionniers du virage qui a mené à la révolution cognitive. Dans les années 1980 et 1990, il a contribué à la renaissance de la psychologie culturelle, avant de s’attaquer à de nouveaux territoires, juridiques ceux-ci, à la Faculté de Droit de la New York University. La large diffusion de ses idées a fortement consolidé l’image de la psychologie scientifique et particulièrement de ses apports à l’éducation.
Roger Chartier est un historien français et professeur au Collège de France. Chercheur internationalement reconnu et traduit en plusieurs langues, il a publié plusieurs études sur l’histoire du livre, sur l’histoire de la lecture sous l’Ancien Régime. Par ses travaux sur l’histoire du livre, Roger Chartier marque que Neuchâtel détient des atouts majeurs pour l’étude de la culture du livre à l’époque des Lumières en Europe.
Raymond Trousson est un philologue, historien de la littérature et critique littéraire belge. Il est professeur émérite à l’Université libre de Belgique et membre de l’Académie Royale de Langue et Littérature Françaises. Il écrit de nombreux ouvrages sur les auteurs du siècle des Lumières, dont Diderot, Rousseau et Voltaire.
Père Eric de Rosny est un prêtre jésuite et anthropologue français. Il travaille de nombreuses année comme missionnaire à Douala au Cameroun. De 1975 à 1982, il est directeur de l’Institut africain pour le développement économique et social (INADES) à Abidjan puis devient jusqu’en 1988 supérieur provincial des jésuites de l’Afrique de l’Ouest. Il est notamment connu pour son livre Les yeux de ma chèvre.
Michael Screech est révérend et professeur britannique, spécialiste de la Renaissance française, en particulier des oeuvres de Montaigne, de Marot et de Rabelais.
Rudolf Braun est un historien suisse. Il obtient un doctorat en philosophie en 1960 puis enseigne l’histoire sociale et économique à la Freie Universität de Berlin et à l’histoire générale et suisse l’Université de Zurich. Il est l’un des pionniers de l’historiographie sociale en Suisse alémanique.
Mario Botta est un architecte suisse né le 1er avril 1943 à Mendrisio, en Suisse. Il est surtout connu pour ses réalisations architecturales marquantes à travers le monde.
Botta a étudié à l’École polytechnique fédérale de Zurich, où il a obtenu son diplôme d’architecte en 1969. Par la suite, il a travaillé brièvement avec Le Corbusier et Louis Kahn, deux figures majeures de l’architecture moderne.
Tout au long de sa carrière, Botta a reçu de nombreux prix et distinctions pour son travail, et il a également enseigné l’architecture dans plusieurs institutions prestigieuses à travers le monde.
Jean-Yves Empereur est un archéologue français, spécialisé dans l’étude de l’Antiquité. En 1977, il soutient une thèse de doctorat en archéologie sur le commerce maritime à l’époque hellénistique. Il dirige de nombreuses campagnes de fouilles sous-marines en Méditerranée, notamment dans la baie d’Alexandrie en Égypte, où il découvre plusieurs vestiges de l’Antiquité.
Pierre Gresser est historien et archéologue. Il est spécialiste de l’histoire de la Franche-Comté au XIVe et XVe siècle.
Christophe Brandt est directeur de l’institut suisse pour la conservation de la photographie (ISCP) et chargé d’enseignement à l’institut d’Histoire de l’Art à l’Université de Neuchâtel. Ses domaines de recherche sont la théorie et l’histoire de la photographie.
De 1962 à 2000, Ulrich Ruoff est conservateur des monuments et des sites de la ville de Zurich. Il est spécialiste de l’étude des ensembles construits et de leurs œuvres d’art et des vestiges subaquatiques : plus particulièrement, celle des palafittes ou « villages lacustres » découverts dès 1854 dans le lac de Zurich.
Guy Bovet est un organiste et compositeur suisse né le 22 avril 1942 à Marsens, en Suisse. Sa carrière est principalement axée sur la musique d’orgue, où il est reconnu comme l’un des interprètes et compositeurs les plus influents de sa génération. De 1988 à 2009, il est organiste titulaire de la Collégiale de Neuchâtel. Il a été professeur d’orgue pendant plus de deux décennies à l’Académie de Bâle.
Ross Chambers est un spécialiste de la littérature française du XIXe er XXe siècle. En 1967, il obtient un doctorat pour sa thèse sur Gérard de Nerval et la poétique du voyage, à l’Université de Grenoble. Il est l’auteur de nombreux ouvrages influents, dont Story and Situation, Melancolie et opposition et Meaning and Meaninglessness.