Les compagnons des vents et des saisons; Éco-sagesse des derniers Kouchis d’Iran

Vernissage

Sommaire

Les Kouchis d’Iran, infatigables marcheurs, nommaient la Terre « leur frère » et considéraient ceux qui n’arrivaient pas à donner et à pardonner comme des misérables. Ces éleveurs de grands troupeaux de moutons étaient les compagnons des saisons, des nuages et des plaines. Animés par la soif de vivre et de laisser vivre, ils ne produisaient presque aucun déchet et s’abstenaient de « fatiguer la Terre ».

Ce texte vibrant et empreint de nostalgie, écrit par l’un de ces derniers nomades, fait entendre la voix d’un peuple qui pratiquait religieusement la marche, la générosité et le courage. Un peuple qui chérissait ce seul campement de tous les êtres : la Terre. L'auteur a divisé les chapitres du livre en fonction de leurs pactes fondamentaux : « Marche, partage ton pain, n’aie pas peur ! » Dans le prologue, il évoque surtout les informations historiques et géographiques concernant les Kouchis. Il y fait en particulier allusion à leur sédentarisation forcée après la Révolution Islamique de 1979.

Le premier chapitre décrit en détail leur migration continue. Il traite de leurs coutumes et habitudes liées au déplacement perpétuel ainsi que de leur profonde conviction qu’il faut laisser à la Terre le temps de se régénérer. Partir représentait pour eux avant tout la possibilité de découvrir, de rencontrer et de tisser des liens. De ce point de vue, l'auteur aborde la question de « l’Autre » et du courage de l’aimer et de le respecter. Par ailleurs, il explore le rapport entre « se déplacer » et l’idée de « rester léger », « rester libre » et « ne pas être trop attaché », notamment aux objets. La migration perpétuelle imposait une vie minimaliste dont les Kouchis tiraient de nombreux bienfaits, tels que la paix, l’entente et l’opportunité de vivre pleinement le moment présent.

Le deuxième chapitre, fondé sur le deuxième pacte des Kouchis : « Partage ton pain ! », met en lumière leur mode de vie hospitalier, solidaire et accueillant. À travers de nombreux exemples issus de leur quotidien et de leur héritage culturel, l'auteur montre que non seulement ils partageaient leur nourriture et leur habitat avec d’autres personnes et espèces, mais ils considéraient également que le bonheur, la paix et l’espoir devaient être partagés. C’est pourquoi ils faisaient un éloge profond de la danse, de la musique et de la poésie.

Le troisième chapitre traite de la valeur intrinsèque du courage chez les Kouchis. Ce courage ne consistait pas seulement à affronter les risques naturels ou à supporter les conditions difficiles de leur vie nomade. Il s'agissait avant tout de garder espoir, de faire confiance à la générosité de la Terre et de défendre l’opprimé, le faible, le défavorisé.

A propos de l'auteur

D’origine nomade, Ebrahim Salimikouchi est chercheur en littérature comparée à l’Université de Neuchâtel. Lauréat de nombreux prix, il a signé des romans, des recueils de nouvelles et des essais, dont plusieurs en persan. Son ouvrage précédent, Seul mais debout, a paru en 2023 chez Publiwiz.

M. Salimikouchi est membre de l’ILF et de l’ILCF, accueilli dans le cadre du programme « Scholar at risk du FNS ».