Lara Virginie Pitteloud occupe le poste d’assistante-doctorante en histoire de l’art moderne de la Professeure Valérie Kobi à l’Institut d’histoire de l’art et de muséologie.
Elle réalise actuellement un projet de thèse sous la direction de la Professeure Valérie Kobi (UniNE) et du Professeur Jan Blanc (UNIL).
Après un Bachelor en Histoire de l’art et Anglais à l’Université de Lausanne avec une année d’étude à l’Université de Kent au Royaume-Uni, Lara Pitteloud a poursuivi son parcours académique avec un Master à l’École du Louvre. Dans le cadre de sa première année de Master, clôturée par l’obtention d’un diplôme de Muséologie, elle a réalisé un mémoire intitulé « Collectionner Rembrandt de l’Ermitage au Louvre : le parcours tourmenté des deux tableaux de la donation Nicolas (1929-1979) » (dir. Françoise Mardrus). Dans le cadre de son Master 2 à l’École du Louvre, son mémoire de recherche portait sur le sujet suivant : « Dessiner la “figure moderne” en Hollande au XVIIe siècle : étude à partir du fonds du Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon » (Bourse Bella Maniera 2021, dir. Emmanuelle Brugerolles).
En 2025, elle a été accueillie à l’Université de Cambridge (Pembroke College) ainsi qu’au Centre Dominique-Vivant Denon du Musée du Louvre afin d’y mener ses recherches doctorales.
En parallèle de son parcours académique, elle se forme dans divers domaines liés à la conservation muséale, à travers plusieurs stages et collaborations, notamment en conservation pour les arts graphiques, médiation culturelle et édition (Musée d’État de l’Ermitage, Musée du Louvre, Centre Pompidou, Centre allemand d’Histoire de l’Art – DFK Paris, BCU Lausanne).
Parallèlement à sa thèse, elle participe à la rédaction d’une monographie sur le destin international des collections de la famille parisienne Crozat en collaboration avec Markus Castor (DFK Paris) et Guillaume Nicoud (USI/Archivio del Moderno). Elle se consacre également à l’étude du corpus de l’artiste Jean-Baptiste Le Prince (1734-1781) selon une approche historique et ethnographique.
Son projet de thèse
La collection Baudouin et la consolidation d’une identité culturelle commune entre Paris et Saint-Pétersbourg (1769-1797)
Ma thèse examine comment la collection de peintures et ses dispositifs spatiaux participent à la performance sociale d’une identité éclairée, entre Paris et Saint-Pétersbourg, dans le dernier tiers du XVIIIᵉ siècle, en prenant pour étude de cas la collection du comte de Baudouin acquise par Catherine II.
Il s’agit d’abord de reconstituer l’intérêt de la constitution de cette collection pour l’officier aux gardes du roi Sylvain-Raphaël de Baudouin (1715-1797), dit le comte de Baudouin, une figure encore méconnue de l’historiographie. Dans les années 1780, ce militaire et artiste amateur parisien avait rassemblé une collection d’environ 118 tableaux, dont la majorité se composait d’œuvres de peintres nordiques. Le clou de la collection était formé par onze peintures alors – et encore aujourd’hui pour la plupart – attribuées à Rembrandt van Rijn, dont le fameux Portrait de Titus (Musée du Louvre), le Reniement de Saint-Pierre (Rijksmuseum) et la Pallas Athéna (Musée Calouste Gulbenkian). Cette collection atteignit à l’époque une telle renommée qu’elle devint l’objet de convoitise de plusieurs souverains, dont l’Impératrice Catherine II qui acquit 115 tableaux en 1784 pour son amant d’alors, Alexandre Lanskoï. La deuxième partie de ce projet interroge la fonction de cette collection dans la relation amoureuse qui unit Catherine II et Lanskoï, encouragé à devenir un amant éclairé. Enfin, la troisième partie explore les usages matériels, sociaux et intimes des tableaux dans l’art de vivre à l’européenne prôné par Catherine II dans son Ermitage, à la suite de l’intégration de la collection dans la galerie impériale, après le décès prématuré du favori en 1784.
Adoptant une double approche d’histoire de l’art et d’anthropologie historique, ce travail porte une attention particulière à la mise en valeur de cette collection de Paris à Saint-Pétersbourg, dans des espaces privés néanmoins visitables, ainsi qu’à la dimension corporelle et gestuelle du rapport des collectionneurs-ses aux œuvres d’art.
de la Professeure Valérie Kobi
Institut d’histoire de l’art et de muséologie
Espace Tilo-Frey 1
2000 Neuchâtel