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Définitions

Êtes-vous partie à une situation conflictuelle, victime de discrimination (en raison de votre origine, de votre genre ou de votre orientation sexuelle), de harcèlement psychologique (mobbing), sexuel ou environnemental ou de sexisme ? Ou en êtes-vous témoin? 

Comprendre et définir ce qui arrive est fondamental afin de trouver les ressources et/ou les outils nécessaires pour agir de manière adéquate. 

Ainsi, nous vous invitons à prendre connaissance des définitions suivantes :

  • Situation conflictuelle

    Par situation conflictuelle on entend toute divergence de points de vue, opposition d'intérêts, de besoins, d'aspirations, de valeurs, de façons de faire ou de sentiments pouvant donner lieu à des tensions entre deux ou plusieurs personnes. Elle émerge lorsque les personnes concernées ont l’impression d’être gênées injustement dans le vécu ou la réalisation de leurs propres attentes, sentiments ou intentions.

    Il est primordial que la personne concernée sache reconnaître qu’elle se trouve dans une situation conflictuelle afin de pouvoir ensuite déterminer, au besoin avec l’aide d’un-e professionnel-e, si cette situation doit être gérée sous l’angle du conflit ou si elle constitue un cas de discrimination, de harcèlement (sexuel, psychologique ou environnemental) ou de sexisme.

    Informations complémentaires :

    • Le malentendu : c’est le plus fréquent des conflits et, heureusement, le plus facile à résoudre. Il résulte toujours d’une erreur d’interprétation. Il est important de noter que le malentendu n’est pas nécessairement réciproque. Il arrive souvent qu’une personne se retrouve ainsi en conflit à l’insu de l’autre car l’interprétation ne correspond pas à la signification que celle-ci donnait à son action.

      Mais il arrive aussi très souvent que le conflit soit réciproque. C’est le cas lorsque les réactions de la première personne à l’attaque qu’elle croit avoir subi provoquent à leur tour des réponses défensives chez l’autre (qui croit alors subir une agression gratuite).
       
    • Les sources du conflit peuvent être multiples. Les plus courantes ont trait au fonctionnement de l’organisation :
      • Absence d’objectifs clairs, pertinents et acceptés
      • Absence du suivi des activités quotidiennes
      • Mauvaise définition et répartition des tâches
      • Méthodes et procédures de travail compliquées
      • Absence d’informations/manque de communication de la hiérarchie
      • Absence de participation aux décisions
      • Manque de ressources : équipement, formation, espace, ressources humaines et financières

    A côté de cela, n’oublions pas que les difficultés relationnelles entre collègues, étudiant-e-s ou avec un responsable hiérarchique, enseignant-e, responsable de thèse, etc.  font aussi partie des sources assez courantes de conflits au travail.

    • Les attitudes dans les conflits
      Face à un conflit, la personne peut avoir différents comportements :
      • elle ignore le conflit ou fait semblant de l’ignorer (c’est l’évitement)
      • elle nie les faits (c’est la dénégation)
      • elle tente de séduire ou de faire culpabiliser (c’est la manipulation)
      • elle a une approche non violente (c’est la collaboration ou le compromis)
      • elle s’accommode de la situation (c’est une sorte de soumission)
      • elle devient violente (c’est la confrontation par une réponse autoritaire ou oppressive)
      • elle démissionne (c’est la fuite)
  • Discrimination

    «La discrimination désigne des actes ou pratiques qui désavantagent, humilient, menacent ou mettent en danger de manière injustifiée l’intégrité de personnes sur la base de caractéristiques liées par exemple à la physionomie, l’ethnicité, l’appartenance religieuse ou le genre.» (cf. définition donnée par l’Office fédéral de la statistique).

    Par exemple, agit de manière discriminatoire un employeur qui refuse de travailler avec des personnes homosexuelles ou non-binaires, de telle ou telle religion, ou qui n’ont pas les mêmes opinions politiques que lui.

  • Harcèlement environnemental

    Le harcèlement environnemental est une forme de harcèlement qui n’est pas ciblé sur une personne, mais générée par une ambiance de travail sexiste et stéréotypée.

    Il peut s’agir d’un service ou d’un laboratoire où l’on placarde des photos dégradantes, où l’on pratique des blagues de potaches et où l’on dénigre, soi-disant sur le ton de l’humour.

    Il peut s’agir aussi de calendriers sexy ou d’une affiche franchement sexiste invitant à une fête estudiantine, l’ensemble conçu sous l’étiquette du second degré.

  • Harcèlement psychologique (ou mobbing)

    Selon le Tribunal fédéral le harcèlement psychologique ou mobbing est « un enchaînement de propos et/ou d’agissements hostiles, répétés fréquemment pendant une période assez longue, par lesquels une ou plusieurs personnes cherchent à isoler, à marginaliser, voire à exclure une personne sur son lieu de travail ».

    Le harcèlement psychologique peut être l’action de :

    • une seule personne contre une autre
    • une seule personne contre un groupe de personnes
    • un groupe de personnes contre une seule personne
    • un groupe de personnes contre un autre groupe de personnes

    Le harcèlement psychologique peut être:

    • vertical descendant : un-e supérieur-e hiérarchique harcèle un-e subordonné-e
    • horizontal : un-e collègue de travail ou d’étude en harcèle un-e autre
    • vertical ascendant : un-e subordonné-e harcèle un-e supérieur-e hiérarchique

    Le harcèlement psychologique peut prendre plusieurs formes :

    • agir de manière à empêcher la victime de s'exprimer (critiques répétées, menaces verbales, présence ignorée, etc.)
    • agir de manière à isoler ou exclure la victime (ne pas lui parler ou lui adresser la parole, nier sa présence physique, etc.)
    • agir de manière à déconsidérer la victime auprès de ses collègues (calomnier, lancer des rumeurs, moqueries, injures, remise en question continuelle de ses actes, etc.)
    • discréditer la victime dans son travail (ne pas lui confier des tâches, la contraindre à des tâches absurdes, lui faire faire des travaux humiliants, la dénigrer, la rabaisser, l’agresser, commettre des abus de pouvoir)
    • compromettre la santé physique et/ou psychique de la victime (menaces, agressions physiques)
    • exercer des pressions visant à faire démissionner la victime

    A noter que :

    Lorsqu’une personne refuse une proposition à connotation sexuelle, ce harcèlement sexuel se mue souvent en harcèlement psychologique sous forme de remarques désobligeantes sur la qualité du travail ou de la recherche, de mise à l’écart, etc.

  • Harcèlement sexuel

    Le harcèlement sexuel dans la loi :

    «Tout comportement importun de caractère sexuel ou tout autre comportement fondé sur l’appartenance sexuelle, qui porte atteinte à la dignité de la personne sur son lieu de travail (ou d’étude), en particulier le fait de proférer des menaces, de promettre des avantages, d’imposer des contraintes ou d’exercer des pressions de toute nature sur une personne en vue d’obtenir d’elle des faveurs de nature sexuelle.» (article 4 de la Loi fédérale sur l’égalité entre femmes et hommes du 24 mars 1995 (LEg) [RS 151.1]).

    A noter que :

    • Ce n’est pas l’intention de l’autrice ou de l’auteur du comportement problématique qui est déterminant pour établir s’il s’agit ou non de harcèlement, mais plutôt la façon dont il est ressenti par la personne qui en est la cible, le caractère désiré ou non du comportement.
    • Le harcèlement sexuel n’est pas soumis à la condition de la répétition. Cela signifie que même un comportement isolé rentrant dans la définition susmentionnée sera suffisant pour que le harcèlement sexuel puisse être retenu.

    Le harcèlement sexuel peut être l’action d’:

    • une seule personne contre une autre
    • une seule personne contre un groupe de personnes
    • un groupe de personnes contre une seule personne
    • un groupe de personnes contre un autre groupe de personnes

    Le harcèlement sexuel peut être:

    • vertical descendant : un-e supérieur-e hiérarchique harcèle un-e subordonné-e
    • horizontal : un-e collègue de travail ou d’étude en harcèle un-e autre
    • vertical ascendant : un-e subordonné-e harcèle un-e supérieur-e hiérarchique

    Voici quelques exemples de harcèlement sexuel :

    Harcèlement sexuel verbal :

    • paroles déplacées
    • remarques scabreuses, dénigrantes ou embarrassantes sur l’apparence physique de collègues de travail ou d’étude
    • remarques sexistes ou obscènes
    • plaisanteries sexistes, sur les caractéristiques sexuelles, le comportement sexuel ou l’orientation sexuelle et/ou affective
    • invitations importunes dans un but sexuel
    • tentatives d’approches accompagnées de promesses de récompenses ou de menaces de représailles

    Harcèlement sexuel non verbal :

    • envoi de courriels contenant des caricatures ou des plaisanteries lourdes, à caractère sexuel
    • affichage d’icônes ou de photos indécentes
    • matériel pornographique montré ou suspendu dans l’environnement de travail ou d’étude (calendrier, site internet, etc.)
    • contact physique non désiré, non consenti, dont pincements, étreintes, frôlements, tapotements importuns
    • suivre une collègue ou un collègue de travail ou d’étude à l’intérieur ou à l’extérieur du lieu de travail ou d’étude
    • agression sexuelle
    • contrainte sexuelle
    • tentative d’embrasser
    • tentative de viol
    • viol

    Comment distinguer la séduction du harcèlement sexuel ?

    Ce qui distingue la séduction du harcèlement sexuel, ce n’est pas l’intention de la personne à l’origine de la tentative de rapprochement, mais bien le ressenti de la personne destinataire.

    En d'autres termes, si la personne destinataire ne souhaite pas de rapprochement avec la personne à l'origine de la tentative et cette dernière ne respecte pas son refus (manifesté par une forme de "non" ou un silence), le rapprochement devient du harcèlement.

    La personne importunée se trouve dans une situation inconfortable qui la contraint à adopter des stratégies d’évitement : modifier ses horaires, changer de lieu (bibliothèque, bureau, etc.), de filière, d’unité ou de service, voire quitter l’Université.

    A noter que :

    Lutter contre le sexisme et le harcèlement ne signe pas la fin des interactions sociales entre les individus. Les interactions sociales respectueuses entre toutes et tous sont encouragées. Elles ne doivent pas être confondues avec le harcèlement. Dans le premier cas, il s’agit d’une interaction réciproque, constructive, basée sur le consentement mutuel, alors que dans le second, l’interaction est unilatérale, dégradante et blessante.

  • Sexisme

    Le sexisme ordinaire

    Le sexisme ordinaire se définit comme l’ensemble des propos, attitudes et comportements fondés sur des stéréotypes de sexe, de genre, directement ou indirectement, dirigé contre une personne, ou un groupe de personnes, en raison de leur sexe et de leur genre.

    Bien qu’il puisse sembler en apparence anodin, le sexisme ordinaire a pour conséquence, de façon consciente ou inconsciente, de délégitimer et d’inférioriser les victimes, en pouvant entraîner une altération de leur santé psychologique et/ou physique.

    Ce sexisme se manifeste au quotidien, par exemple, à travers des blagues et commentaires sexistes, des remarques sur la maternité, des stéréotypes négatifs, des incivilités ou des marques d’irrespect, des compliments ou critiques sur l’apparence physique non sollicités, des pratiques d’exclusion.

    Le sexisme sur le lieu de travail ou d'étude

    Par sexisme sur le lieu de travail ou d’étude on entend toute croyance ou conviction qui conduit à considérer des personnes comme inférieures en raison de leur sexe, genre ou orientation sexuelle ou à les réduire de quelque manière que ce soit à leur dimension sexuelle. Ainsi, constitue du sexisme sur le lieu de travail ou d’étude tout propos, geste, comportement ou pratique, fondé sur une distinction injustifiée entre les personnes en raison de leur sexe, genre ou orientation sexuelle, qui entraîne des conséquences préjudiciables en termes de bien-être, de conditions de travail, voire d’emploi.

    Par exemple, le fait de croire que les femmes sont « plus douées pour les fonctions subalternes multitâches ou administratives » ou qu’elles seraient « trop sensibles pour des postes à responsabilités », relève du sexisme.

    Le sexisme ambivalent

    Le sexisme ambivalent comprend deux dimensions distinctes, mais reliées :

    • le sexisme hostile
    • le sexisme bienveillant

    Le sexisme hostile

    Le sexisme hostile est traditionnellement une hostilité envers les femmes. Il véhicule des idées telles que :

    «Les femmes n’ont pas les capacités intellectuelles pour mener une carrière académique»

    «Les femmes sont trop sensibles pour occuper des postes à responsabilités»

    «Les femmes doivent rester cantonner aux activités domestiques»

    Le sexisme bienveillant

    Le sexisme bienveillant est bien plus subtil. Il s’agit d’être galant et protecteur envers les femmes, car elles sont plus faibles. Ce sexisme véhicule des idées telles que :

    «Les femmes ne devraient pas porter les classeurs, car elles risquent de se blesser plus facilement»

    «Les femmes sont de meilleures enseignantes, secrétaires ou bibliothécaires, car elles savent mieux s’organiser et écouter»

    «Les femmes ne devraient pas exercer le métier de ramoneuse, car elles risqueraient de se salir et d’être moins belles»

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