Depuis plusieurs décennies, l’approche de la communication est devenue centrale dans la compréhension de l’humain et de ses relations. Elle a connu un renouveau spectaculaire avec l’émergence des sciences cognitives, nées d’un rapprochement entre les perspectives naturalistes développées dans plusieurs disciplines clé: philosophie, psychologie, linguistique, anthropologie, informatique, notamment autour de techniques et méthodologies expérimentales nouvelles.
Elles tournent aujourd’hui autour de questionnements fondamentaux: comment l’intercompréhension émerge-t-elle et comment l’esprit reconstruit-il les intentions d’autrui: selon quels indices et en suivant quelles heuristiques? Selon quelles déterminations les humains modifient-ils leur système de croyance? Comment fonctionne la persuasion – et donc, comment s’en protéger? Comment ajustons-nous nos comportements dans le monde social? S’agit-il de coordination, de compétition, de coopération? D’une articulation entre ces différentes possibilités?
Telles sont quelques-unes des questions posées en sciences de la communication et de la cognition, filière qui étudie la nature, la structure et les fonctions de la communication, notamment sous ses aspects socio-communicatifs, langagiers et cognitifs, ainsi que les nombreux processus communicationnels qui nous permettent de « faire société ».
Dans le pilier de BA en Sciences de l’information et de la communication, les étudiants sont familiarisés avec ces questionnements, leurs soubassements épistémologiques et les réponses les plus récentes qui leur sont apportées par la recherche. Ils peuvent également opter pour un module de spécialisation orienté vers les dimensions pratiques de la communication, vers la linguistique théorique ou vers des enseignements complémentaires offerts par la Faculté.
Dans le MA de Sciences cognitives, les étudiants reçoivent une formation de pointe en sciences cognitives avec un volet en éthologie (communication animale) et effectuent un stage dans une équipe de recherche au cours de la 2e année.
L’Institut des Sciences de la Communication et de la Cognition de l’Université de Neuchâtel est le fruit d’une transformation ambitieuse initiée par le professeur Louis de Saussure au début des années 2000. À l’origine, l’institut s’appelait « Institut de Journalisme et Communication » et formait les étudiants aux métiers de l’information. En 2006, le rectorat a transféré la formation en journalisme vers l’Académie du Journalisme et des Médias (AJM), créée au sein de la Faculté des Sciences économiques pour offrir un master professionnalisant.
Cette nouvelle situation a permis de transformer l’institut en un centre d’excellence interdisciplinaire, intégrant la communication et les sciences cognitives. Sous le nouveau nom d’Institut des Sciences de la Communication, un programme de Bachelor a été créé, permettant aux étudiants d’accéder non seulement au master de l’AJM, mais aussi aux masters spécialisés en communication de l’Université de Lugano, grâce à un accord unique. L’institut ainsi réorganisé a non seulement élargi les perspectives professionnelles pour ses étudiants, mais a aussi intégré une approche novatrice en sciences cognitives, inspirant le nom du programme actuel : « Sciences de l’Information et de la Communication ». Ce réaménagement a permis d’établir des partenariats avec la Faculté des Sciences pour développer un master en sciences cognitives. Ce rapprochement a par ailleurs permis le recrutement du professeur Clément, qui a contribué activement à l’enrichissement de ces collaborations interdisciplinaires.
Après une brève tentative de fusion avec d’autres instituts, l’institut a retrouvé son autonomie et sa stabilité, devenant aujourd’hui l’Institut des Sciences de la Communication et de la Cognition, dédié à l’étude des processus de communication et des sciences cognitives dans une approche multidisciplinaire et innovante.
Fabrice Clément et son équipe mènent des recherches sur l’acquisition des normes à travers les biais affectifs et sociaux, en explorant comment les règles sont apprises et transmises au sein d’une communauté en lien avec les inférences émotionnelles. Par ailleurs, un point central de leurs travaux concerne les mécanismes psychologiques des croyances, notamment la manière dont les individus, dès l’enfance, évaluent la crédibilité des sources d’information. En complément, des thématiques telles que la curiosité, l’intérêt et l’intelligence émotionnelle font également partie de leurs axes de recherche.
Diana Mazzarella et son équipe mènent des projets de recherche sur l’utilisation du langage dans des contextes tels que l’ironie et la désinformation, tout en explorant des questions fondamentales liées à la pragmatique et à la cognition sociale. Leur travail se concentre notamment sur la manière dont les individus interprètent et produisent du sens dans des interactions sociales. En parallèle, l’équipe étudie les mécanismes de vigilance épistémique, c’est-à-dire la manière dont les individus évaluent la fiabilité et les intentions des sources d’information.
Thierry Herman et son équipe mènent des projets de recherche mêlant analyse de l’argumentation, rhétorique, méthodes de l’écriture académique et analyse du discours.
L’équipe du RÉA se focalise sur les pratiques discursives écrites visant à convaincre ou à persuader. Parmi nos axes de réflexion :
Entre l’inventio rhétorique antique et l’analyse computationnelle de l’argumentation, il s’agit de penser les mécanismes de la construction discursive de la crédibilité du locuteur, la construction des messages et l’analyse de leurs effets sur les allocutaires.
Institut des sciences de la communication et de la cognition
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