J’ai effectué un bachelor en géosciences et environnement à l’Université de Lausanne où j’ai pu acquérir des notions sur l’environnement et les écosystèmes d’un point de vue physique, géologique, biologique et chimique. J’ai aussi abordé les différentes questions liées à la crise climatique entrainant l’érosion de la biodiversité. Voulant me consacrer plus spécifiquement à la faune, j’ai décidé d’entreprendre un master en biologie à l’Université de Neuchâtel. J’ai rapidement développé un intérêt pour la biologie de la conservation mettant en place des mesures contre la perte de la biodiversité.

Dans ce domaine, je m’intéresse plus précisément à la protection des espèces menacées en étudiant leur écologie. En effet, cette approche permet de mieux comprendre leur besoin dans des écosystèmes de plus en plus sollicités par l’Homme. J’allie donc les connaissances acquises lors de mon bachelor à celles de mon master pour mieux étudier les interactions entres espèces et leur environnement à des fins de conservation.

 

Le rhinocéros noir (Diceros bicornis) est considéré comme un ingénieur important des écosystèmes et représente aussi une grande valeur économique pour les populations locales. À cause du braconnage et de la perte de son habitat, il est classé en danger critique d’extinction sur la liste rouge de l’IUCN. De nos jours, les rhinocéros noirs vivent dans des aires protégées qui sont dans la plupart des cas clôturées.

Cette situation peut entraîner deux problèmes majeurs.

 

Premièrement, dans un espace limité, les populations animales consomment les ressources à disposition jusqu’à l’épuisement pouvant entrainer une compétition pour les ressources au niveau interspécifique.

 

Deuxièmement, si une population d’espèce menacée est trop nombreuse dans un espace limité, les ressources viendront à manquer. La population menacée diminuera localement entrainant aussi sa diminution globale.

Pour répondre à cette menace, le calcul de la capacité de charge permet de savoir combien d’individus une réserve peut contenir et ainsi permettre de transloquer le surplus d’individus dans de nouvelles zones afin d’augmenter la population menacée mondialement.

 

Le Black Rhino Conservation Ecology Project (www.blackrhinoconservation.com) dirigé par la Dr. Vanessa Duthé et dans lequel mon projet de master s’inscrit, a pour but d’optimiser la croissance de la population par le biais d’une meilleure connaissance de son écologie et d’ainsi améliorer le calcul de sa capacité de charge. Pour mon travail de master, je compte étudier la relation entre l’alimentation du rhinocéros noir et celle des autres herbivores d’Ithala Game Reserve. 

 

L’objectif principal de mon travail sera d’établir les profils verticaux de broutage des grands herbivores (grand koudou (Tragelaphus strepsiceros), impala (Aepyceros melampus), éléphant (Loxodonta africana)) et de les comparer à ceux du rhinocéros noir. Ces données me permettront de mieux comprendre les chevauchements de hauteur de broutage qu’il existe entre la diète du rhinocéros noir et celle des autres herbivores de la réserve.

Dans un second temps, j’essaierai de mieux comprendre les mécanismes chimiques menant à la prise de décision alimentaire. Le rhinocéros noir sélectionne les plantes qu’il mange selon leurs profils chimiques et non pas pour leur productivité. J’évaluerai donc si la prise de décision de la recherche de nourriture est motivée par les mêmes mécanismes chez les autres herbivores.

 

Les résultats de mon projet permettront donc d’améliorer les connaissances sur les interactions alimentaires qu’ont les rhinocéros noirs avec les autres herbivores de la réserve.

 

Le recueil de ces paramètres écologiques permettra aux modèles de croissance de population, calculant la capacité de charge, d’être encore plus précis. De plus, ces paramètres seront aussi bénéfiques pour l’estimation de la capacité de charge pour de nouveaux habitats ainsi que la création et la gestion de nouvelles populations de rhinocéros noirs.