Affilié à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, l’Institut des Sciences du langage (ISLa) est actif dans six plans d’étude et forme un grand nombre d’étudiant-e-s et de doctorant-e-s.
A la pointe de la recherche, il conduit une série de projets qui s’intéressent aux questions liées à la structure des langues et du langage, à son usage concret et contextualisé, à la communication humaine en général et à ses aspects sociaux.
En sus de ses centres de recherche spécifiques, l’Institut est également partie prenante de deux centres de compétences interfacultaires de l’Université de Neuchâtel, le Centre de sciences cognitives et le Centre de recherche sur les interactions sociales.
L’Université de Neuchâtel est la seule Université suisse à offrir un enseignement consacré à la Dialectologie galloromane et sociolinguistique. L’enseignement de sa chaire se décline au niveau du Bachelor et du Master au sein de deux piliers spécialisés.
Le Centre de Dialectologie galloromane et sociolinguistique est actif dans la recherche qu’il déploie tant au niveau local qu’international. Les thématiques de recherche se caractérisent par leur diversité : le développement de la langue écrite au Moyen Âge, les lexiques d’hier et aujourd’hui, les langues de la francophonie ou encore le langage des jeunes, les émojis, etc.
Les projets de recherche du centre de Dialectologie galloromane et sociolinguistique visent à étudier et mettre en valeur le patrimoine linguistique actuel de la francophonie et en particulier de la Suisse romande. Les langues historiques – les dialectes francoprovençaux et oïliques – ainsi que la variété régionale du français font l’objet de recherches scientifiques s’appuyant autant sur de la documentation écrite que sur des corpus oraux. Le centre développe ses propres projets de recherche ou répond à des mandats externes.
Les travaux du centre de Linguistique Appliquée (CLA) embrassent un large éventail de sujets captivants, qu’il s’agisse de l’analyse d’interactions verbales dans des contextes variés (à l’école, lors d’appels d’urgence à la police) ou de l’étude poussée de l’acquisition tant des langues premières que secondes. Ces travaux se focalisent également sur la communication dite non-verbale : nous décortiquons chaque geste, chaque regard pour comprendre leur rôle dans les interactions sociales.
« There is nothing like looking, if you want to find something. You certainly find something, if you look, but it is not always quite something you were after. » J.R.R. Tolkien
La Linguistique Appliquée plonge au cœur des pratiques sociales du langage, se définissant comme une science à la fois empirique et interdisciplinaire. Son essence empirique réside dans son exploration du langage en action, dans des contextes allant de la conversation informelle à l’expression médiatique et professionnelle, plutôt que de le considérer comme un système abstrait isolé. Interdisciplinaire par nature, elle intègre les dimensions sociales et psychologiques du langage.
Au CLA, nous avons la chance de travailler avec une variété de données toutes plus intéressantes les unes que les autre : débats politiques, appels d’urgence à la police, interactions en classes, chez le coiffeur ou encore interactions avec des personnes souffrant de troubles du langage. Chacune de ces données offre des possibilités sans fin pour l’analyses des comportements verbaux et non-verbaux (gestes, regards, posture du corps,…).
Ainsi, les domaines d’étude au CLA embrassent une vaste gamme de sujets, de l’acquisition et de l’enseignement des langues au multilinguisme, en passant par le rôle crucial du langage dans les interactions interpersonnelles, la construction des identités individuelles (telles que celles des migrant-e-s) et des rapports de pouvoir, ainsi que sa contribution à la création et à l’interprétation de savoirs et de discours sur le monde.
En résumé, la Linguistique Appliquée offre un espace de convergence entre les pratiques sociales liées au langage et une réflexion théorique ancrée dans une perspective linguistique et sociale, mettant en lumière les nuances contextuelles qui façonnent notre compréhension du langage et de ses usages sociaux.
Les études de Linguistique Française s’inscrivent dans la lignée des recherches sur l’énonciation ouvertes en Suisse par Charles Bally à la suite de Ferdinand de Saussure et en France par Emile Benveniste puis Oswald Ducrot.
Le champ d’investigation concerne principalement la facette rhétorique du discours, celle qui s’intéresse à la façon dont un locuteur inscrit sa subjectivité dans un énoncé. Comment manifeste-t-on son opinion, son état d’âme, son appréciation de la réalité au moyen de la langue ? Du discours politique aux troubles du langage et psychologiques, de l’apprentissage avancé d’une langue seconde au métier de journaliste et d’écrivain, l’étude de la façon dont le sujet s’inscrit plus ou moins explicitement dans ce qu’il énonce est non seulement primordiale, mais en tout point fascinante par le questionnement qu’elle suscite sur les liens entre pensée et communication.
En apprenant à scruter différentes sortes de textes, les étudiant-e-s sont sensibilisé-e-s aux traces de cette subjectivité dans le langage, traces qui peuvent évoquer l’attitude du locuteur, sa façon d’argumenter, ou encore les indications qu’il veut bien donner sur les sources de son savoir. Mais ces traces regardent également la position du locuteur face aux dires des autres, le conduisant à faire apparaître différentes voix et points de vue au sein d’un seul et même énoncé, à hiérarchiser des contenus pour faire ressortir ce à quoi il tient vraiment tout en laissant la parole à l’autre. La sensibilisation à l’ensemble de ces phénomènes revient à interroger l’enjeu rhétorique de tout discours, qui consiste in fine en l’art de savoir jongler avec les mille et une possibilités de présenter un même contenu.
L’étudiant-e aura en outre la possibilité de découvrir et analyser la manifestation du locuteur dans le langage de manière objective et mesurable au moyen des outils les plus récents disponibles sur les plateformes hébergeant de grands corpus de différents genres de textes (presse, encyclopédie, littérature, etc.).
Depuis 1899, le Glossaire des patois de la Suisse romande (GPSR) se consacre à l’étude et à la valorisation du patrimoine linguistique romand.
Sa mission principale consiste à rédiger un dictionnaire dialectal de grande ampleur, le Glossaire des patois de la Suisse romande. Depuis plus de 125 ans, des générations de rédactrices et de rédacteurs se succèdent pour assurer la parution régulière de ses fascicules. L’ensemble de l’ouvrage rédigé est accessible en ligne et offre de multiples possibilités d’explorations et de recherches. En plus des informations linguistiques sur les langues historiques de la Suisse romande, le Glossaire des patois de la Suisse romande rassemble un vaste ensemble de données relatives au patrimoine de cette région. On y trouve des éléments historiques, savoirs botaniques, réalités ethnographiques, et bien d’autres encore. Il est par ailleurs enrichi de nombreuses illustrations qui complètent et prolongent les articles.
À côté de l’élaboration du dictionnaire, l’équipe du GPSR développe de nombreux autres projets. C’est notamment le cas de La Grande Enquête dont le site internet destiné à un public large explore la vie romande du début du 20e siècle, s’intéressant aux pratiques linguistiques et aux savoirs de cette époque.
Créée en 1980, la revue TRANEL (Travaux neuchâtelois de linguistique) est pilotée par la Maison des sciences du langage et de la communication (SCILAC) à l’Université de Neuchâtel.
Cette revue a pour objectif de mettre en lumière la diversité et la richesse des travaux de recherche émanant des différents domaines affiliés aux sciences du langage. En accueillant indifféremment des travaux issus de domaines aussi variés que la sociolinguistique, l’analyse des interactions verbales, la linguistique de corpus, la psycholinguistique, la logopédie, la pragmatique, la sémantique, la syntaxe, la phonologie ou encore la linguistique française, la revue TRANEL cherche à proposer une vision intégrative et transdisciplinaire des problématiques qui traversent actuellement les sciences du langage.
Si cette revue permet d’offrir une vitrine aux recherches menées par les membres de l’Institut des sciences du langage et de la communication de Neuchâtel, elle vise également à accueillir et à diffuser les travaux réalisés par des chercheurs et chercheures issus d’autres horizons scientifiques et institutionnels.
TRANEL est une revue publiée en ligne et en libre accès via son site Internet.
La proposition de numéros thématiques est encouragée, mais il est également possible de soumettre des articles qui seront susceptibles d’être intégrés dans des numéros Varia. La revue ne prévoit pas de publier de comptes-rendus d’ouvrages. Les éditeurs et contributeurs s’engagent à soumettre des articles originaux qui n’ont ni été soumis ni précédemment publiés dans d’autres revues.
La revue TRANEL fonctionne sur le principe de la révision par les pairs. Les propositions de numéros thématiques qui sont soumises aux directeurs de la revue sont d’abord évaluées de manière globale par le comité scientifique. Si un projet est accepté, chaque contribution est transmise pour relecture à deux experts indépendants, qui peuvent demander des modifications. La revue se réserve le droit de refuser la publication d’un article qui, même après révision, serait jugé de qualité scientifique insuffisante par les experts. Les articles soumis indépendamment d’un numéro thématique seront évalués de manière anonyme par deux experts choisis par les directrices de la revue.
Les auteurs soumettant un article dans la revue TRANEL s’engagent de ce fait au strict respect des conventions en matière d’éthique scientifique, telles que recommandées par l’UNESCO. Il est par ailleurs de la responsabilité des auteurs de disposer des permissions nécessaires dans le cas de l’utilisation de matériels issus de précédentes publications.
L’ensemble des informations relatives à la soumission d’articles ou de numéros thématiques est accessible sur cette page.