Sommes-nous seuls dans l’univers ? Cette question, la plupart des gens se la sont posée à un moment ou à un autre de leur vie. Je suis tout aussi curieuse que les autres, mais la recherche d’une réponse constitue en fait une partie de mon travail de recherche. Dans le cadre du projet SenseLife, je développe une nouvelle technique spectropolarimétrique pour rechercher des biosignatures – en particulier l’homochiralité – sur d’autres corps planétaires. La partie du projet dont j’ai la charge se concentre sur la microbiologie, car nous nous attendons à ce que la vie extraterrestre soit sous forme microbienne. Je suis particulièrement intéressée par l’étude des organismes (poly-) extrêmophiles qui pourraient potentiellement survivre aux conditions difficiles de l’espace. En outre, mon travail porte sur la détection spectropolarimétrique de pigments biologiques, tels que la chlorophylle, les caroténoïdes ou la mélanine.
J’ai une formation scientifique en sciences biomédicales. J’ai étudié la médecine moléculaire à l’université d’Ulm (Allemagne), où je travaillais principalement sur les causes inconnues de la SLA (sclérose latérale amyotrophique – maladie de Charcot), une maladie mortelle du motoneurone. Pour mon master, j’ai rejoint l’université de Berne (Suisse), où j’ai étudié la biologie moléculaire avec un accent sur la microbiologie et l’immunologie. J’y ai principalement travaillé sur l’interaction entre notre microbiome intestinal et l’arsenic, un métalloïde toxique auquel des millions de personnes dans le monde sont exposées de manière chronique. Avec mon travail actuel en tant que doctorante à Berne et à Neuchâtel, je souhaite me familiariser avec le nouveau domaine interdisciplinaire de l’astrobiologie – qui combine la microbiologie et l’écologie environnementale avec la physique et les sciences planétaires – et j’espère être là lorsque nous découvrirons la vie extraterrestre pour la toute première fois dans l’histoire de l’humanité.