On a coutume de déplorer l’incohérence de la classe adverbiale : l’adverbe serait une classe fourre-tout, une classe d’éléments hétéroclites recueillant les éléments que d’autres classes ont rejetés (Quirk et al. 1972). Ce seul fait rend impossible une définition interne, et sans doute pourrait-on se demander s’il faut vraiment prendre l’adverbe au sérieux (Haspelmath 2001). Et ce n’est certes pas le critère morphologique de l’invariabilité, ni même le critère syntaxique de l’incidence, - l’adverbe se rapporterait à un verbe, un adjectif, un autre adverbe, voire une phrase - ni même encore le concept hétérogène de modification (Duplâtre 2024), qui pourraient apporter une lueur d’espoir. Quant à l’adverbial, est-il bien nécessaire de préciser qu’il ne fait qu’ajouter à la confusion ? Peut-on raisonnablement résoudre les problèmes d’une classe morphologique en la diluant dans une classe fonctionnelle ? Car les adverbes font partie des adverbiaux et assument de ce fait la fonction… d’un adverbe, comme tout adverbial. Or, s’ils n’assument plus cette fonction, mais, au hasard, la fonction adjectivale (cf. les exemples de Jespersen (1924 : 101) : in after years, the well passengers, the then government, etc.) sont-ils encore des adverbes ? A l’évidence non puisque l’on définit l’adverbe par son incapacité à modifier une tête nominale (Haspelmath 1995 : 7 ; Hengeveld 2023 : 383). lire plus
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