Le vendredi 27 et le samedi 2 mars, Le Pommier, en co-accueil avec ADN – Association de Danse Neuchâtel, présentait « Xiao Ke », un spectacle d’une heure quinze destiné à un public dès 13 ans. À cette occasion, la commission culturelle de la Fédération des étudiant·e·s neuchâtelois·e·s offrait des billets aux universitaires.

« Une danseuse hors du commun vous invite dans son salon, à Shanghai. Dans ce nouvel opus de sa série des portraits dansés, Jérôme Bel met en scène le récit autobiographique de la danseuse et chorégraphe Xiao Ke, en creux duquel se révèle une histoire de la Chine contemporaine. Enchâssant la petite histoire dans la grande, la pièce condense trois décennies de révolutions politiques, économiques et culturelles. Pour cette version française, seul en scène, le chorégraphe traduit et contextualise les propos de Xiao Ke, dont l’image et la voix sont retransmises sur grand écran, en direct depuis son appartement à Shanghai. »

Il y a quelques années, le Centre Pompidou et le West Bund Museum de Shanghai collaboraient sur un projet artistique. C’est dans ce cadre que Jérôme Bel, danseur et chorégraphe français, entre en contact avec son homologue chinoise Xiao Ke. De cette rencontre naît un solo de danse retraçant l’évolution de la danse et de la culture chinoise au cours des quarante dernières années.

Produite en Chine, cette première collaboration entre les deux artistes ne s’arrête pas là. Curieux et investi, Jérôme Bel souhaite désormais concevoir un spectacle destiné à être présenté en France et en Europe. Pour des raisons écologiques, pratiques et en raison de la pandémie de Covid-19, toutes leurs interactions se font par visioconférence. C’est également sous cette forme que nous est présenté ce nouveau spectacle.

Seul sur scène, assis à son bureau, Jérôme Bel fait face à son ordinateur. Derrière lui, sur un écran de projection, apparaît Xiao Ke. Ensemble, au travers d’un texte autobiographique rédigé par la danseuse elle-même, ils nous plongent dans son histoire.

Fille de militaires, Xiao Ke découvre sa passion grâce aux musiques de la caserne, sur lesquelles elle danse matin et soir. À six ans, elle intègre une école de danse traditionnelle chinoise. Plus tard, à l’université, lassée de la rigidité et des codes, elle se tourne vers la danse contemporaine en autodidacte et fonde son premier collectif. Ses explorations artistiques, les revirements de sa vie et sa rencontre avec Jérôme Bel la mèneront jusqu’à la scène du Pommier, où elle se dévoile à travers un écran, face à un public invité dans son salon.

Ce spectacle expérimental mêle de nombreux éléments : le français, l’anglais et le mandarin ; des démonstrations et des explications ; de la musique et du silence. Un contexte politique discret mais omniprésent. Une proximité paradoxale, entre un salon et une salle de spectacle, reliés par un écran. Des photos, des mots et surtout de la danse… sous toutes ses formes : disco, ballet, arts martiaux…

À travers sa caméra, Xiao Ke nous plonge dans l’univers de la danse, nous explique l’importance de chaque geste, nous émeut par ses mouvements et nous invite dans son monde avec une riche et touchante simplicité.