Thèse de doctorat

Thématique provisoire :

La digitalisation du travail de nettoyage en Suisse romande : enjeux et transformations autour de la question du temps, de la valeur et de la (re)définition du contenu et des contours du travail.

Débutée en octobre 2023, ma thèse s’inscrit dans la sociologie du travail, des inégalités de genre et du travail de plateforme, à travers l’étude d’un secteur rémunéré à dominance féminine : le travail domestique de nettoyage. Mon projet est de mettre à jour les enjeux de la plateformisation du secteur domestique du nettoyage et ses conséquences sur les travailleuses domestiques en Suisse romande. Les objectifs provisoires sont notamment de :

• Mieux connaître le travail domestique et de nettoyage comme une activité à la fois digitalisée mais aussi non-digitalisée et radiographier les plateformes existantes en Suisse romande ;
• Étudier les effets des plateformes sur le temps de travail et comprendre les enjeux d’articulation du temps de travail avec d’autres temps sociaux;
• Explorer la question de la valeur du travail de nettoyage plateformisé en tant que construction sociale, en considérant en particulier les questions de qualifications, de réputation et de négociation ;
• Analyser le travail de plateforme de nettoyage à travers la (re)définition de son contenu (tâches, interactions, etc.) et de ses contours (frontières travail/non-travail).

Bien que ce projet soit centré sur l’expérience des travailleuses, une perspective relationnelle et multi-acteur·rice·s (travailleuses, client·e·s, plateformes) sera au cœur des réflexions. Je propose ainsi de situer et de comprendre la plateformisation et ses enjeux dans le cadre d’un secteur traditionnellement dévalorisé, féminisé et précaire. La méthodologie inclura des méthodes mixtes combinant données qualitatives (entretiens de travailleuses, syndicats, entreprises, expert·e·s, associations professionnelles) et quantitatives (données descriptives, typologie des plateformes, données personnelles digitales).

Précédemment, mon Master (sociologie / études migrations et citoyenneté) m’a permis d’approfondir d’autres thématiques (études genre, naturalisation, perspective transnationale, etc.). Particulièrement intéressée par les frontières entre travail et non-travail et au volontariat en lien avec l’articulation des temps sociaux, j’ai dédié mon mémoire de Master à l’étude de l’engagement des pompier·ère·s volontaires et aux modalités de conciliation de leurs sphères de vie. Cette recherche a notamment permis d’identifier le vécu des pompier·ère·s volontaires, le sens de leur engagement et les particularités propres à l’exercice du volontariat en Suisse. Elle a aussi révélé la variabilité du fonctionnement et de l’ampleur de l’engagement selon les caractéristiques de la caserne d’affiliation, ainsi que les enjeux en termes d’articulation des sphères de vie professionnelles et familiales pour ces engagé·e·s.

En parallèle, en tant que collaboratrice scientifique à la Haute-École de Santé de Fribourg (HEdS-FR) entre 2020 et 2023, j’ai participé à des projets appliqués sur la thématique du vieillissement, de la proche aidance, de la qualité de vie et de la santé dans les établissements médico-sociaux.

Thèse réalisée sous la direction de la Professeure Núria Sánchez-Mira, Université de Neuchâtel

Sources de financement : Université de Neuchâtel et Fondation Sandoz