Véronique Jaquier Erard

Background/Biography

Véronique Jaquier Erard est docteure en criminologie et licenciée en psychologie. Après des études en Suisse (Université de Lausanne, École des sciences criminelles) et aux États-Unis (University of Cincinnati, School of Criminal Justice), elle a obtenu une bourse postdoctorale de trois ans du Fonds national de la recherche scientifique. Elle a mené des recherches sur l'impact des violences conjugales et sexuelles sur la santé mentale des femmes aux États-Unis (Yale University, Department of Psychiatry, Division of Prevention and Community Research). Son programme de recherche porte sur les interrelations entre expériences de victimisation et recours à la violence chez les femmes, plus particulièrement sous l'angle de leurs impacts en termes de santé mentale, conduites d'addiction et comportements à risque. Il s'appuie sur une méthodologie mixte visant à examiner les précurseurs, circonstances et conséquences des violences subies et agies par les femmes, avec un intérêt spécifique pour la façon dont les institutions sociales et pénales influencent les trajectoires de vie des femmes. Ses recherches s'appuient sur son travail clinique avec des victimes de violence (Suisse) et auprès de femmes et d'hommes recourant à la violence conjugale (États-Unis).

Depuis son arrivée au Centre romand de recherche en criminologie, Véronique Jaquier Erard a dirigé plusieurs projets de recherche, par exemple sur la violence psychologique envers les femmes (en partenariat avec les Hôpitaux universitaires de Genève et la Haute école de santé Fribourg), et sur la santé des femmes en prison (en partenariat avec Unisanté Lausanne). Elle a réalisé différents mandats de recherche pour le Bureau fédéral de l’égalité, des bureaux cantonaux et des autorités policières et judiciaires.

En sa qualité de Professeure titulaire à la Faculté de droit de l’Université de Neuchâtel et de Chargée de cours à l’École de droit de l’Université de Lausanne, Véronique Jaquier Erard a développé une série d'enseignements sur le genre et la question criminelle, les violences conjugales et sexuelles. Elle traite aussi plus particulièrement de la recherche, des pratiques et des politiques en rapport aux personnes victimes d’infractions à partir des apports de la victimologie et de la criminologie, et de la psychologie et du droit. Elle a dispensé plusieurs enseignements ponctuels sur la recherche comparative en victimologie, les droits et la prise en charge des victimes et les violences envers les femmes et la santé en prison dans des universités et des hautes écoles suisses et américaines.

Depuis 2022, Véronique Jaquier Erard est membre du Conseil de la Fondation internationale pénale et pénitentiaire qui a pour but de promouvoir la recherche dans le domaine de la prévention de la criminalité et du traitement des personnes déviantes et délinquantes.

Véronique Jaquier Erard has a PhD in Criminology and a Master degree in Psychology. After studying in Switzerland (Université de Lausanne, École des sciences criminelles) and the United States (University of Cincinnati, School of Criminal Justice), she received a three-year postdoctoral fellowship from the Swiss National Science Foundation. She researched on the mental health impact of intimate partner and sexual violence against women in the United States (Yale University, Department of Psychiatry, Division of Prevention and Community Research). Her program of research focuses on the interrelations of women's and girls' victimization and their use of aggression as it affects mental health, substance use and risk behaviours. Specifically, this comprises the application of mixed methodology to examine the precursors, contexts, and consequences of women's and girls' victimization and use of aggression, with emphasis on understanding how criminal justice and social institutions impact life trajectories. Her research is informed by her clinical experience working with victims of intimate partner and sexual violence (Switzerland) and women and men using intimate partner violence (United States).

Since joining the CRRC, Véronique Jaquier Erard has conducted multiple research projects, for example on psychological intimate partner violence against women (in collaboration with Geneva University Hospitals and the School of Health Sciences Fribourg), and on incarcerated women’s health (in collaboration with Unisanté Lausanne). She completed several research contracts for the Federal Office for Gender Equality, regional offices, law enforcement, and criminal justice authorities.

As an Adjunct Professor at University of Neuchâtel Law School and a Lecturer at the University of Lausanne, Véronique Jaquier Erard has developed a series of courses on gender and crime, intimate partner and domestic violence, and sexual violence. Moreover, she specifically examines the research, practice, and policies surrounding victims of crime, bringing together contributions from criminology, victimology, psychology, and criminal law. Her teaching portfolio includes classes on comparative victimology, victims’ rights and counselling, violence against women taught and prison health at Swiss and American universities and higher education schools.

Since 2022, Véronique Jaquier Erard has been a board member of the International Penal and Penitentiary Foundation, which aims to promote research in the field of crime prevention and treatment of deviant and delinquent individuals.

Activités scientifiques

Axes de recherche

Violence conjugale et sexuelle envers les femmes

Ce programme de recherche recourt à des méthodologies mixtes permettant d'étudier les précurseurs, circonstances et conséquences de la victimisation des femmes, avec une attention particulière portée, d'une part, aux impacts de la violence sur la santé mentale, les addictions et les comportements à risque et, d'autre part, à la manière dont les réponses des institutions policières, judiciaires, et sociales influencent différentes trajectoires féminines.

Perspective de genre dans la question criminelle

Ce programme de recherche s'intéresse aux multiples manières dont le genre traverse la question criminelle. Il analyse les études de trois domaines: (1) la délinquance des femmes et les rôles qu'elles sont parfois amenées à jouer dans des délits dits "extraordinaires" comme les génocides ou la criminalité organisée; (2) les circonstances et les théories des violences domestiques et sexuelles envers les femmes et leurs conséquences, et (3) l'accession des femmes aux professions dites masculines des institutions policières et pénales.

Contrôle social, judiciarisation et prise en charge thérapeutique des femmes usant de violence

Ce programme de recherche s'intéresse, d'une part, aux mécanismes du contrôle social et pénal qui sanctionnent les comportements de violence des femmes et, d'autre part, aux stratégies d'intervention mise en place pour prendre en charge ces comportements dans des contextes communautaires, thérapeutiques et carcéraux. Il accorde une place particulière aux trajectoires féminines qui mènent au recours à la violence et à leur impact sur les problèmes et besoins de santé des femmes.


Projets de recherche

Du dépistage aux interventions axées sur les forces: Répondre aux besoins des femmes subissant des violences psychologiques chroniques dans leur relation de couple

Oak Foundation

2017-2023.

Résumé : Les violences conjugales psychologiques, physiques et sexuelles envers les femmes constituent à la fois un important problème de santé publique et une violation de droits humains. Bien que la recherche ait mis en évidence, à maintes reprises, les impacts délétères des violences conjugales sur la santé et la qualité de vie des femmes, les conséquences à court et à long termes de ces expériences de victimisation continuent d’être sous-estimées. La violence conjugale psychologique, en particulier, reste une thématique réellement sous-étudiée. Et alors que nombre d’études ont examiné les conséquences négatives associées avec les expériences de violences conjugales, peu d’entre elles se sont intéressées aux facteurs protecteurs et de résilience qui peuvent améliorer la santé et le bien-être des femmes subissant des violences psychologiques chroniques.

Responsables: Emmanuel Escard, médecin (UIMPV, Hôpitaux universitaires de Genève) et Véronique Jaquier Erard, psychologue et docteure en criminologie (CRRC, Université de Neuchâtel)

Équipe : Mélinée Schindler, sociologue et Katia Iglesias Rutishauser, docteure en psychologie, méthodologue (Haute école de santé Fribourg, Hes-so), en collaboration avec Oriane Gauthier-Jaques et Marie Hottinger, Noémie Kumar et Marco Panzera, stagiaires psychologues

Répondre aux problèmes et besoins de santé des femmes incarcérées en Suisse : une étude pilote pour un défi en matière de santé publique

Collaboration de recherche, Centre universitaire de médecine générale et santé publique (Unisanté), Service vaudois de médecine et psychiatrie pénitentiaires (SMPP) et Centre romand de recherche en criminologie (CRRC)

2017-2020

Résumé : Les femmes incarcérées représentent entre 5 et 6 % de la population carcérale en Suisse et dans le monde. Leur faible nombre et la stigmatisation de la violence féminine entraînent un manque d’information quant à leurs besoins en termes de santé. La santé physique et mentale des femmes est souvent médiocre lors de l’admission en prison et est susceptible de se détériorer au fil du temps en raison des facteurs liés à la détention. Cette étude observationnelle a pour but d’évaluer l’état de santé global des femmes incarcérées à la prison de la Tuilière à Lonay, leurs besoins en termes de santé et l’accès aux mesures de prévention. Mais aussi, à évaluer comment l’expérience de la prison influence la santé et ce, afin de pouvoir dans un second temps proposer des recommandations pour la promotion d’intervention spécifique au genre et de prévention dans le milieu carcéral. 60 femmes ont participé à cette étude qui comporte un devis mixte qualitatif et quantitatif. Différents questionnaires validés ont été utilisés pour évaluer la santé physique et psychique, les comportements en santé (sport, alimentation, tabagisme, consommation d’alcool et d’autres substances), les ressources personnelles, la qualité de vie en prison ainsi que la parentalité et la violence.

Responsables : Carole Clair (Unisanté), Véronique Jaquier (CRRC)

Co-investigateurs∙trices : Aurélie Augsburger (Unisanté), Céline Néri (SMPP), Patrick Bodenmann (Unisanté), Bruno Gravier (SMPP)


Mandats et expertises

Derniers mandats:

Données administratives et indicateurs statistiques liés à la violence dans le couple et aux autres violences envers les femmes

Mandant : Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes du canton de Vaud (BEFH), Lausanne

2018-2019

Le présent mandat de recherche s’inscrit dans le contexte de mise en œuvre de la Loi d’organisation de la prévention et de la lutte contre la violence domestique, spécifiquement de l’art. 15 LOVD visant à créer un registre d’événements. Les objectifs de ce mandat étaient de : (a) Analyser la pertinence et de la qualité des données administratives et des indicateurs liés à la violence dans le couple actuellement disponibles au sein de différentes institutions publiques ou privées vaudoises ; (b) Évaluer la validité et la fiabilité de ces informations, cela afin d’identifier d’éventuelles pistes d’amélioration, tant au niveau des données et indicateurs que de leur production ; (c) Examiner quels compléments pourraient être apportés aux données et indicateurs existants, cela en s’inspirant des réflexions et des directives de différentes institutions européennes et internationales ; et (d) Étendre la réflexion menée à l’ensemble des formes de violence envers les femmes identifiées dans la Convention d’Istanbul, cette dernière exigeant également des États parties qu’ils participent activement à la collecte de données administratives (art. 11).

L’efficacité des programmes pour les auteurs à prévenir la réitération des violences conjugales: Une synthèse narrative

Mandant: Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG), Berne

2016

Ce mandat avait pour objectif un état des lieux descriptif en réponse aux questions suivantes: (1) Quelle est la qualité méthodologique des recherches évaluatives en matière de programmes pour les hommes auteurs de violences conjugales? (2) Quelles sont les principales conclusions quant à l’efficacité de ces programmes sur la réitération des violences conjugales et quels sont les critères employés? Et (3) Quelles sont certaines des caractéristiques des programmes ou des hommes auteurs de violences conjugales susceptibles d’influencer, positivement ou négativement, leur succès dans le programme ?

Teaching

Traitement des victimes d'évènements criminels par la justice (MA)

Apports de la psychologie à la justice pénale (MA)

Publications