Communiqué

Des infirmières romandes fatiguées, mais plutôt contentes de leurs conditions de travail

31 janvier 2012

A l’heure où les besoins en personnel dans le domaine des soins infirmiers augmentent, il est important de savoir si le personnel soignant romand est satisfait de ses conditions de travail. Des psychologues du travail de l’Université de Neuchâtel ont mené une étude d’envergure impliquant 17 hôpitaux ou cliniques de Suisse romande et plus de 1500 infirmières pour répondre à cette question. L’étude révèle que les soignants sont relativement satisfaits de leurs conditions de travail, bien que plusieurs aspects restent à surveiller.

Selon l’Observatoire Suisse de la Santé, les besoins en personnel soignant pourraient augmenter de 25% d’ici 2020 en Suisse. « Dans ce contexte, selon Nicolas Roulin, Eric Mayor et Adrian Bangerter, il est urgent pour les hôpitaux et cliniques suisses d’optimiser leur potentiel d’attraction et de rétention du personnel soignant et notamment infirmier ». Ces trois chercheurs de l’Institut de psychologie du travail et des organisations de l’Université de Neuchâtel ont mené une étude auprès de 17 hôpitaux et cliniques suisses romandes, impliquant plus de 1500 infirmières. Leurs résultats mettent en évidence que les soignants sont relativement satisfaits de leurs conditions de travail, bien que plusieurs aspects restent à surveiller.

Dans l’ensemble, les infirmières et infirmiers interrogés se déclarent relativement contents de leurs conditions de travail, avec une moyenne de 5,1 sur une échelle de sept points. « Les chiffres que nous avons trouvés correspondent aux moyennes que l’on retrouve dans la plupart des autres métiers », relativisent les chercheurs. Toutefois, plus de 20% des soignants avouent penser régulièrement (au moins plusieurs fois par mois) à quitter leur poste.

D’après les psychologues du travail neuchâtelois, pour garder ses employés ou en attirer de nouveaux, mieux vaut donc connaître les raisons qui peuvent les pousser à démissionner de l’institution. Les analyses menées par les chercheurs désignent l’épuisement professionnel comme l’une des principales sources d’insatisfaction susceptible de conduire à la démission. En effet, un tiers des soignants se sentent moyennement ou fortement épuisés émotionnellement à cause de leur travail. Les conflits entre travail et vie privée apparaissent comme une autre source de mécontentement potentiel. Ce qui peut s’expliquer par des horaires souvent irréguliers, incluant les week-ends et les jours fériés.

Les trois auteurs terminent en proposant aux institutions hospitalières diverses pistes susceptibles de retenir le personnel, comme de mieux communiquer sur ce qu’elles offrent effectivement au personnel soignant au niveau des perspectives de développement professionnel ou des conditions contractuelles. « Pour autant que ces mesures correspondent bien aux attentes des infirmières que l’institution aura pris soin de sonder auparavant », conseillent encore Nicolas Roulin, Eric Mayor et Adrian Bangerter.

Le communiqué au format pdf

Contact :

Eric Mayor
post-doctorant à l’Institut de psychologie du travail et des organisations de l’Université de Neuchâtel
tél. 032 718 13 21
eric.mayor@unine.ch

Adrian Bangerter
professeur à l’Institut de psychologie du travail et des organisations
tél. 032 718 13 18
adrian.bangerter@unine.ch

Nicolas Roulin
maître-assistant à la Faculté des HEC, Université de Lausanne
(ancien doctorant à l’UniNE)
tél. 021 692 36 84
nicolas.roulin@unil.ch