Communiqué

urbanisme : Pékin sous la loupe d'une chercheuse de l'UniNE

Neuchâtel, le 06 février 2008. Quels sont les nouveaux paysages urbains qui caractérisent Pékin à la veille des Jeux Olympiques ? C'est le sujet de l'étude d'une jeune chercheuse de l'Université de Neuchâtel publiée dans la collection Géo-Regards. Un travail qui aborde les questions de culture, d'identité et de rapport au monde tels qu'ils se matérialisent dans un paysage urbain en pleine mutation.

Peu de villes auront suscité autant d'intérêt et de fascination que Pékin : la rapidité et l'ampleur démesurée des changements qui l'agitent depuis bientôt trente ans n'ont que peu d'égales dans l'histoire urbaine.

L'environnement bâti constitue et reflète l'identité d'une ville et de ses habitants, et la disparition ra-pide du patrimoine urbain impérial, tout comme celle de l'héritage communiste, remplacés par les nouvelles formes de la modernité, posent de nombreuses questions quant au devenir de la ville. Quelle est la nouvelle ville qui semble émerger de cette époque de réformes, quels sont les nouveaux paysages qui la caractérisent et qu'ont-ils à nous dire des profondes transformations économiques et sociales de la Chine d'aujourd'hui ?

La première partie de ce travail de recherche parcourt les politiques urbaines qui conduiront Pékin à dévoiler son nouveau visage lors de l'ouverture des Jeux Olympiques. Le gouvernement a en effet investi des sommes colossales dans la construction d'infrastructures et de projets urbains afin de moderniser la ville mais aussi de bâtir, littéralement, une nouvelle image de la capitale. Adoptant l'architecture comme langage pour exprimer ces transformations, le gouvernement a fait appel aux stars de l'architecture mondiale pour construire les nouveaux symboles d'une ville qui souhaite prendre sa place parmi les grandes de ce monde.

Ces choix n'ont toutefois pas manqué de susciter de nombreux débats quant au contenu de la modernité et les formes choisies pour la représenter. A travers des entretiens réalisés avec des architectes et urbanistes pékinois, l'auteure explore ainsi les tensions qui s'expriment dans l'environnement bâti en mutation et qui sont révélatrices des questions plus profondes qui parcourent actuellement la société chinoise : comment se moderniser et s'ouvrir au monde, tout en conservant son histoire, sa culture, son identité ?

Si ces questions suscitent tant de débats, c'est aussi parce que la mondialisation façonne de manière très visible le paysage urbain : villas inspirées des suburbs américains, reconstructions de villages européens et gratte-ciels hypermodernes se sont multipliés ces dernières années pour accueillir les expatriés étrangers et leurs styles de vie mais aussi les nouvelles classes aisées chinoises en quête de distinction. L'analyse de la production, de la forme ainsi que du langage publicitaire qui accompagne ces résidences nous offre un aperçu de la manière dont le « monde » est imaginé, produit, intégré et commercialisé pour répondre aux exigence d'une ville qui s'ouvre et renégocie constamment son rapport au monde.

« A Home for the world's elite. La construction des espaces transnationaux à Beijing », réalisée par Béatrice Ferrari, actuellement assistante à l'EPFL (laboratoire Chôros), collection Géo-Regards (Cahiers de l'Institut de géographie, Université de Neuchâtel).

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