M. Olivier Massin, professeur, Université de Neuchâtel
Mme Gwen Bradford, professeure, Université de Toronto
M. Richard Holton, professeur, Université de Cambridge
Mme Frédérique de Vignemont, directrice de recherche au CNRS et directrice adjointe de l’institut Jean-Nicod, Paris
Bien que familière voire omniprésente dans notre existence, la notion d’effort demeure le lieu d’un certain nombre d’ambiguïtés voire d’obscurités. J’en propose ici une définition claire et distincte afin d’aider à mettre en ordre les différentes dimensions de la recherche scientifique à son sujet : tout effort n’est rien d’autre qu’une tentative de surmonter une résistance. J’élabore cette définition sur le modèle de la définition aristotélicienne en procédant par une triple spécification : identification de la catégorie de l’effort (son « genus »), de sa différence spécifique (son « differentia ») et enfin de ses espèces. Premièrement, je défends une conception agentive du genus de l’effort selon laquelle l’effort appartient au genre de l’action : tout effort est une tentative d’atteindre un certain but, le fait de « faire un effort » est plus fondamental que le fait d’avoir un « sentiment d’effort ». Deuxièmement, je défends une conception agonistique du differentia de l’effort selon laquelle un effort est une action qui requiert de (et même vise à) surmonter une résistance. La différence spécifique d’un effort, par contraste d’avec les actions qui ne sont pas des efforts, c’est d’être une action conflictuelle, effectuée face à une résistance, visant à surmonter cette résistance. J’appelle cette définition « agonistique » en référence au grec ancien « agôn » qui signifie « combat », « conflit » ou « compétition » : parler d’effort, c’est poser l’existence d’un conflit entre l’agent et une résistance, que l’agent tente de surmonter. Troisièmement, je défends l’idée qu’il existe principalement deux espèces d’effort : l’effort corporel, par lequel l’agent tente de surmonter la résistance mécanique du monde extérieur (tel un alpiniste face à la gravité), et l’effort de volonté, par lequel l’agent tente de surmonter la résistance conative de ses propres désirs (tel chacun de nous face à une tentation).
Toute personne intéressée est chaleureusement invitée !
La soutenance se fera en anglais