Alessandro Cabianca
Doctorant
alessandro.cabianca@unine.ch
Intérêts de recherche et travaux antérieurs
En tant que chercheur en herbe, je suis fasciné par les interactions entre les phytopathogènes et leurs plantes hôtes. Depuis 2019, je fais partie de l’équipe de nématologie d’Agroscope, travaillant sur les nématodes à galles (Meloidogyne spp.), des phytopathogènes endoparasites du sol qui envahissent les racines de l’hôte près de l’extrémité de la racine, migrent vers le cylindre vasculaire et finissent par induire la formation d’amas de cellules géantes multinucléées sur lesquelles ils se nourrissent. Cette croissance cellulaire induite conduit à la formation de grandes structures sur les racines infectées, appelées galles ou nœuds, entraînant une perte de production et/ou de commercialisation pour les agriculteurs.
Mes travaux ont contribué à une meilleure compréhension de ces pathogènes, avec des études antérieures comprenant une recherche sur les capacités d’absorption des stérols par les nématodes, une étude sur les gènes liés aux stérols dans la défense des plantes, et l’identification de composés nématicides dans le lisier de digestat de biogaz. Une meilleure compréhension de ces pathogènes est fondamentale pour l’agriculture moderne, car les nématodes à galles sont responsables d’énormes pertes économiques dans le monde entier, et leur présence dans les régions tempérées, comme l’Europe, devrait augmenter avec le réchauffement climatique.
Caractérisation de Meloidogyne chitwoodi et M. fallax suisses
Mon projet de doctorat portera sur deux espèces de nématodes à galles, à savoir Meloidogyne chitwoodi et M. fallax. Ces deux nématodes parasites des plantes sont des organismes de quarantaine dans la région OEPP et en Suisse, et ont plusieurs cultures économiquement importantes comme plantes-hôtes (par ex. maïs, blé, pomme de terre, colza, carotte, etc.) Au cours de mon doctorat, je m’efforcerai d’améliorer notre compréhension de ces pathogènes, en me concentrant particulièrement sur les populations suisses.
Une caractérisation moléculaire de M. chitwoodi et M. fallax sera effectuée, y compris des analyses phylogénétiques de gènes conservés. Dans ce contexte, les similitudes entre les populations suisses et internationales seront évaluées, ce qui permettra d’identifier les points d’entrée possibles de ces ravageurs dans le pays. Au cours des années précédentes, deux races de M. chitwoodi ont été identifiées, différant partiellement dans leur gamme d’hôtes. Notre projet vise à déterminer laquelle de ces deux races est présente en Suisse, afin de rendre plus faisable l’application de techniques de contrôle par rotation des cultures. Un autre élément prometteur de la lutte contre les NPP est l’utilisation de plantes résistantes : dans cette étude, nous testerons plusieurs variétés de plantes apparemment résistantes à d’autres nématodes à galles contre les populations suisses de M. chitwoodi et de M. fallax.
Enfin, en étroite collaboration avec l’équipe de diagnostic nématologique d’Agroscope, nous continuerons à analyser les échantillons positifs de M. chitwoodi et de M. fallax pour permettre l’identification rapide des points d’entrée putatifs des nouvelles populations et pour l’identification de la race de M. chitwoodi afin de conseiller plus efficacement les agriculteurs touchés.
Avec ce projet, je vise à augmenter les informations disponibles sur les populations suisses de ces organismes de quarantaine et à fournir aux agriculteurs les outils dont ils ont besoin pour protéger leurs cultures.