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2021 Genre et espaces publics en Suisse romande

Introduction

Chaque année, l’Institut de géographie de l’Université de Neuchâtel organise un travail de terrain pour les étudiant-e-s de Master, intitulé Terrain urbain, qui se déroule, en principe, dans une ville étrangère. Cette année, en raison de la situation sanitaire, la traditionnelle et très attendue semaine sur le terrain a été convertie en une recherche mobilisant des méthodes de collecte de données en ligne.

En effet, les mesures de confinement visant à contenir la propagation du COVID-19 poussent les chercheur-e-s à devoir repenser leur méthodologie, afin de pouvoir mener leurs investigations. Ainsi les étudiantes ont été invitées à explorer des pistes méthodologiques mettant en œuvre des formes d’échange et de discussion impliquant des interactions virtuelles, ainsi que d’autres ressources en ligne.

Outre le défi de pouvoir mener un entretien fructueux à distance, dans le cadre du cours de Terrain Urbain, deux autres enjeux paraissent centraux : (i) accéder aux pratiques, sans pouvoir observer et (ii) accéder aux dimensions matérielles et spatiales, sans pouvoir se rendre sur place.

Le but premier de cet exercice est de compléter la formation théorique par une expérience de recherche concrète, autour d’une thématique spécifique au contexte urbain définie par le corps enseignant, et ainsi permettre aux étudiantes de développer leurs capacités à organiser une recherche dans son intégralité, en un temps relativement limité.

Cette année, le thème central proposé est « genre et espaces publics ». En effet, les villes et la production de l'urbain, sont toujours aujourd'hui largement considérés comme étant conçues par et pour les hommes, en tous cas une certaine catégorie d'hommes parmi les plus privilégiés, ceci entrainant des mécanismes d’exclusion. L’objectif du cours est ainsi d’inciter les étudiantes à questionner les espaces publics urbains – leurs aménagements, appropriations, usages et partage – en mobilisant une analyse de genre.

Le présent dossier présente les résultats d’enquête des deux groupes ayant participé à l’édition de cette année. Le premier groupe s’est intéressé aux revendications et mobilisations du Collectif neuchâtelois de la « Grève des femmes ». Plus précisément, cette recherche propose de mettre en lumière les pratiques d’investissement de l’espace public physique et de l’espace public virtuel. A travers ce travail, les étudiantes montrent les perméabilités et les interrelations de ces deux types d'espace.

Le deuxième groupe s’est penché sur les logiques d’action de l’association « L’Escouade » à Genève. Ce travail interroge la pluralité des types d'actions proposés par ce collectif. Il souligne également comment des modes d’actions légaux fonctionnement comme des leviers pour susciter des collaborations avec les autorités et ainsi conduire à des aménagements urbains permanents qui participent notamment à la visibilité des femmes dans l’espace public.

Ces deux recherches menées sur des sujets similaires permettent de mettre en exergue différentes logiques d’investissement de l’espace public, tant physique que virtuel, par des collectifs féministes.

Nous vous souhaitons une excellente lecture !

L’équipe et les étudiantes du Terrain Urbain

Document final