Communiqué de presse

Un professeur neuchâtelois honoré par la Fédération suisse des sourds

Neuchâtel, le 5 octobre 2005. Pour que l'enfant sourd puisse se développer pleinement, François Grosjean, directeur du Laboratoire du traitement du langage et de la parole de l'Université de Neuchâtel, se bat depuis plus de 30 ans pour une éducation bilingue. Le professeur neuchâtelois vient de recevoir un prix de reconnaissance 2005 de la Fédération suisse des sourds.

Langue des signes et langue orale forment un bilinguisme qui sort de l'ordinaire. Professeur de psycholinguistique à l'Université de Neuchâtel, François Grosjean se bat depuis plus de 30 ans pour que tous les enfants sourds aient droit à cette forme de connaissance linguistique: ses recherches ont démontré l'importance de la langue des signes comme élément de base à l'instauration d'une bonne communication entre le jeune enfant, ses parents et le monde qui l'entoure.

« Par de nombreuses conférences durant les 20 dernières années, il a soutenu avec conviction l'introduction de la langue des signes tant à l'école que dans le cadre familial », souligne notamment la laudatio que lui a réservée la Fédération suisse des sourds.

L'éducation des enfants sourds a été, depuis la fin du 19e siècle, avant tout orale ; directeur du Laboratoire du traitement du langage et de la parole, François Grosjean défend avec vigueur le fait que seule l'éducation bilingue des enfants victimes de surdité leur évite une mise à l'écart sociale. Il a d'ailleurs publié une charte dans laquelle il déclare « Le droit de l'enfant sourd à grandir bilingue ». Un texte facilement accessible et traduit en une multitude de langues - du swahili au coréen - diffusé à grande échelle. Derrière cette version allégée, tout un travail scientifique de fonds : conférences, publications, cours de formation qui a permis une prise de conscience de spécialistes, pédagogues et parents quant à la valeur de la langue des signes.

Cette reconnaissance officielle encouragera assurément François Grosjean à poursuivre sa croisade... aussi loin que la Chine où la langue des signes est encore peu reconnue ou plus près de nous, en Suisse alémanique où l'éducation se fait encore largement sur le mode monolingue.


Renseignements : professeur François Grosjean, 032 718 1755 ; francois.grosjean@unine.ch