Communiqué de presse

L'agriculture bio ou conventionnelle ?

Neuchâtel, le 12 octobre 2005. Querelle de clochers penseront certains... avenir de notre planète rétorqueront les autres : le prochain café scientifique de l'Université de Neuchâtel portera, mercredi 19 octobre, sur le panier des ménages... faut-il préférer le remplir avec des produits issus de l'agriculture biologique ou conventionnelle ? La discussion est assurée !

A l'image de l'Inde, le développement intensif des cultures peut mener à une véritable catastrophe écologique et économique. Faut-il dès lors privilégier l'agriculture biologique au détriment d'une agriculture plus conventionnelle ? Sur le plan de la conservation des sols, sans doute ; mais le consommateur n'est pas forcément prêt à y mettre le prix. Comment l'amener à faire le bon choix au moment de remplir son panier ?

La « révolution verte » - qui a déployé ses effets depuis les années 60 - a poussé les agriculteurs à produire le plus possible au prix de l'usage intempestif d'engrais chimiques et de pesticides, ceci en perspective d'un rendement élevé à court terme. Or, si la production a pu tripler en certains endroits, c'est au détriment des sols qui ont perdu près des trois quarts de leur structure, à l'image des régions de la plaine du Gange... A ce rythme, la production commence à baisser, les sols à s'éroder et le désert à progresser....

L'agriculture biologique - bons produits mais, croît-on, peu de production et prix élevé - est donc née en réaction à cet usage effréné et irrespectueux des sols. Or, idéalement, les scientifiques concernés - à l'image des professeurs neuchâtelois Michel Aragno* et Jean-Michel Gobat - défendent le projet de maintenir une production élevée et de qualité en conservant la richesse des sols nourriciers.

La deuxième « révolution verte » pourrait donc bien être organique : elle consisterait en une transition douce vers une gestion de maintien de la production tout en améliorant les sols. Comment y parvenir ? Par un meilleur recyclage de la matière organique du sol (faire du compost plutôt que détruire) et par l'abandon du labourage profond qui peut entraîner des modifications défavorables à la vie des sols.


* A noter que depuis 1999, le laboratoire de microbiologie du professeur Michel Aragno est associé à un projet indo-suisse de conservation des sols en milieux tropicaux.
 
Renseignements : Professeur Michel Aragno, 032 718 2235


Le café scientifique « Agriculture biologique ou conventionnelle » aura lieu mercredi 19 octobre au restaurant de l'Interlope, Quai Philippe-Godet 16 à Neuchâtel de 18h à 19h30. Entrée libre.