Florence Guillaume et Sven Riva explorent les principaux défis juridiques posés par les DAO, ces organisations autonomes décentralisées basées sur la blockchain. La professeure de droit et son doctorant abordent dans un nouvel ouvrage les enjeux juridiques des cryptomonnaies, des tokens ou autres smart contracts.
Les DAO, entités virtuelles régies par le principe «le code fait loi», se veulent par leur essence même à l’abri de toute intrusion tierce, étatique notamment. Or les utilisateurs de DAO voient ces promesses initiales s'estomper progressivement à mesure qu'ils et elles se rendent compte qu'il est beaucoup plus difficile que prévu d'échapper aux cadres juridiques. Tôt ou tard, une autorité étatique est en mesure de s'intéresser aux activités d'une DAO – et c'est à ce moment-là que la réalité du monde physique rattrape les transactions virtuelles.
Ainsi, les premières décisions des tribunaux californiens suggèrent par exemple que les personnes qui contrôlent une DAO peuvent être tenues juridiquement responsables. Cela représente un défi pour les DAO qui, d'une manière ou d'une autre, font preuve d'un certain degré de centralisation. Les membres fondateurs, s'ils ont conservé le contrôle de la DAO, ainsi que ses principaux investisseurs, peuvent être tenus responsables en cas de problème.