Après un séjour à l’Université de l’État de New York à Buffalo en tant que lectrice de langue française, Nadia Hachemi a rejoint l’équipe de l’Institut de littérature française de l’Université de Neuchâtel en tant qu’assistante doctorante de Jean-Pierre van Elslande, puis de Nina Mueggler. Grâce à l’obtention d’une bourse Doc. Mobility de l’Université de Neuchâtel, elle a passé un semestre au Cellf à Paris (Sorbonne Université – CNRS) en qualité de chercheuse invitée. Ses principaux domaines de recherche sont la littérature du XVIIe siècle, la poétique, l’hypertextualité, la transfictionnalité, ainsi que l’histoire du livre et du théâtre du premier XVIIe siècle.
Pratiques de la suite au XVIIe siècle
Tenus pour opportunistes, peu originaux, motivés par des intérêts commerciaux, les auteurs de suites ont longtemps eu mauvaise presse, et leurs productions littéraires n’échappent que difficilement au discrédit de leur auteur. Bien que continuer une œuvre à succès revienne aussi à exploiter un filon, la permanence de cette pratique à travers les siècles suggère pourtant qu’elle représente davantage que les intérêts commerciaux des auteurs et des éditeurs. Cette thèse, fondée sur un corpus transgénérique comportant des textes narratifs et dramatiques, s’attachera à étudier un moment de cette pratique en constante mutation, le XVIIe siècle. Sans négliger les enjeux sociologiques et éditoriaux liés à ce geste d’écriture, nous proposons dans le cadre de cette étude d’envisager la pratique de la suite selon la double perspective d’une poétique des genres et des textes. Continuer un texte au XVIIe siècle implique de se situer au croisement de deux systèmes contraignants, celui d’une poétique des genres et celui de la grammaire textuelle de l’œuvre continuée. L’analyse des résultats de cette négociation permettra d’envisager selon un angle nouveau l’évolution des modes de composition au cours du siècle, ainsi que de souligner l’interrelation entre construction poétique et types de liens intertextuels.