Le républicanisme en Europe méridionale

Le républicanisme en Europe méridionale fin XVIIIe-début XIXe siècle (espaces italophones, francophones et hispanophones) : Transferts, réseaux, enjeux, concepts

Ce projet transnational d’histoire intellectuelle veut poursuivre le renouveau de l’historiographie sur le républicanisme en interrogeant l’importance d’un espace politique euro-méditerranéen et sud-américain incluant la France et la Suisse dans la reformulation des idées républicaines au sortir de la période révolutionnaire, sous la Restauration ou les restaurations. Il part de l’hypothèse que cette période, généralement considérée comme marquée par l’épuisement définitif du républicanisme d’Ancien Régime, par le repli du républicanisme moderne et par l’essor du libéralisme, constitue en fait un moment de reformulation générale des idées politiques révolutionnaires, d’où émerge une pensée républicaine renouvelée. Caractérisé après la chute de Napoléon par l’émergence d’un important courant politique traditionnellement défini comme libéral, mais dont l’histoire intellectuelle est en cours de réévaluation, l’espace méditerranéen et sud-américain semble constituer un véritable laboratoire de ce renouveau républicain pour des raisons à la fois théoriques et historiques : héritage de l’humanisme civique et des cités-États, expérience des républiques sœurs de la Révolution française, disparition des Empires espagnol et portugais créant une situation politique inédite… La juste compréhension de ce laboratoire exige par conséquent une approche large, multilatérale et pluridisciplinaire, attentive à la fois aux enjeux théoriques des débats qui le traversent, aux transferts culturels et à la circulation internationale des idées et des hommes, aux stratégies de diffusion et de traduction des idées, des concepts et des projets politiques.C’est pourquoi les objectifs prioritaires de ce projet résideront : 1) dans l’accumulation de données nouvelles et le décloisonnement des historiographies grâce à l’organisation d’une série de rencontres de travail ou d’universités d’été qui seront à la fois des colloques internationaux et des ateliers de recherche pour doctorants et jeunes chercheurs ; 2) dans le renouvellement des problématiques et des méthodes de l’histoire intellectuelle des idées républicaines par l’approche transnationale et la constitution d’un réseau international d’experts, de chercheurs reconnus et de doctorants 3) dans la création d’outils numériques au service de l’histoire conceptuelle avec la mise en place d’une bibliothèque républicaine internationale virtuelle donnant accès à des éditions, traductions et commentaires de textes qui n’ont jusqu’ici circulé que dans un seul espace scientifique national et dans un travail d’histoire des concepts et de sémantique historique sur le lexique de la pensée des républicanismes.