Communiqué

Les graines de la permaculture semées à Unimail

06 octobre 2014

Cette semaine débute le chantier d’un jardin de permaculture sur le site d’Unimail. C’est l’un des résultats d’une initiative estudiantine, pédagogique et interfacultaire de l’Université de Neuchâtel. Elle avait décroché l’an dernier un soutien de 100'000 francs de la Conférence universitaire suisse (CUS) dans le cadre d’un programme visant à encourager le développement durable dans les universités du pays. Le projet a été intégré au programme des cours du Bachelor en biologie et ethnologie proposés à l’Université de Neuchâtel par Alexandre Aebi, maître d’enseignement et de recherche en agroécologie, en collaboration avec la professeure Ellen Hertz, directrice de l’Institut d’ethnologie.

La permaculture associe l’art de cultiver la terre avec l’aménagement du territoire en se basant sur les principes des écosystèmes naturels. Elle privilégie les espèces locales, dans une perspective de développement durable et de richesse en biodiversité. Ainsi, une centaine d’espèces s’épanouiront dans un espace de 150 mètres carrés aménagé entre le Jardin alpin de la colline du Mail et la face orientale du bâtiment principal d’UniMail. L’initiative a pu se concrétiser grâce à une collaboration entre les étudiants et les enseignants de l’Université de Neuchâtel, le Service des parcs et promenades de la Ville de Neuchâtel, et Gaëtan Morard, permaculteur.

« Des légumes aux plantes médicinales, des aromatiques aux baies, des vivaces aux annuelles, nous trouverons par exemple du raifort, des cardons, des épinards sauvages, voire des maquereaux (pas les poissons, mais les groseilles) ou encore des tétragonolobes (une ancienne espèce de pois mange-tout). Sans oublier les soi-disant mauvaises herbes comestibles, et les champignons », se réjouit Oscar Morand, du GRAMU (Groupe d'aménagement de l'université), une association d’étudiants qui a pour but de valoriser la biodiversité dans le campus neuchâtelois et qui est à l’origine du projet soutenu par la CUS.

Cette première phase du chantier comprendra la pose de capteurs en collaboration avec le Centre d’hydrogéologie de l’UniNE (CHYN) dans le but de mesurer des paramètres liés aux liens entre l'eau dans les sols et les pratiques agricoles (couvertures de sols, labour). D'autres expériences seront effectuées sur l'influence de certaines plantes sur les maladies ou parasites. Ce jardin servira également de support pour la recherche sur les démarches participatives, les différentes perceptions de la biodiversité ou les nouveaux modes d'association. « Des travaux pratiques en lien avec l'agroécologie, la pédologie, la lutte biologique, l'hydrogéologie du côté des sciences naturelles, mais également avec l'ethnologie du côté des sciences sociales sont prévus », complète Oscar Morand.

« Ce jardin reflète une collaboration fructueuse entre une démarche étudiante, le Service des parcs et promenades de la Ville et l’Université, souligne Alexandre Aebi. Les étudiants impliqués ont fait preuve d’un engagement et d’une persévérance rares. En outre, le projet comprend des volets qui profitent tant à l’Université (intégration aux enseignements, travaux pratiques et stages) qu’à la population (lieu de rencontre ou vitrine des activités de l’UniNE). »

 « Le but d'un tel jardin est de fournir un espace concret permettant des échanges sur la situation agricole et environnementale actuelle, résume Oscar Morand. Ce jardin montre comment tout un chacun peut devenir producteur et non plus consommateur. » Une fois achevé, le jardin de permaculture d’Unimail sera ouvert à tous, et tout le monde pourra y contribuer, du semis à la récolte. A condition d’en informer les responsables, bien évidemment.

Le communiqué au format pdf

Contact :

Dr Alexandre Aebi
MER en agroécologie
Tél. 032 718 31 47, 076 455 30 13
alexandre.aebi@unine.ch

Oscar Morand
Etudiant à l’UniNE, GRAMU
oscar.morand@unine.ch