Communiqué
L'histoire du vote avant le suffrage universel ou la question de la légitimité politique
27 mars 2014
L'élection n'a pas toujours été tenue pour le moyen le plus équitable, le plus efficace et le plus transparent de distribuer les charges et les honneurs publics et de désigner ceux qui devaient contribuer à la fabrication de la loi. C’est ce que montre Olivier Christin, professeur d’histoire moderne à l’Université de Neuchâtel et directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études à Paris, dans Vox populi - Une histoire du vote avant le suffrage universel qui vient de paraître au Seuil. Un ouvrage qui soulève la question de la légitimité politique. Olivier Christin le présentera le lundi 31 mars à la Librairie Payot à Neuchâtel dans le cadre des Lundis des Mots.
Longtemps, d'autres systèmes que l’élection ont joui d'un prestige égal sinon supérieur, qu'il s'agisse du tirage au sort, de l'hérédité, de la cooptation, de l'acclamation ou de l'appel à l'Esprit saint. Votes et élec-tions existaient pourtant, dans d'innombrables lieux et institutions : les villes et les villages, les ordres religieux et les conclaves - où agissait justement l'Esprit saint -, les universités et les académies.
Mais ils servaient d'autres fins que la recherche de la solution optimale, la sélection des meilleurs repré-sentants et la juste répartition des charges : la reproduction sociale des élites, par exemple, la construction de la hiérarchie des rangs et des statuts, la protection de certains monopoles professionnels ou encore la défense de l'orthodoxie religieuse... Ils n'avaient finalement pas grand-chose à voir avec l'idée que nous nous faisons de la démocratie et de la place que les procédures électives doivent y tenir.
C'est à reconstruire cette longue histoire du vote avant les révolutions du XVIIIe siècle et la naissance des systèmes représentatifs modernes que s'attache ce livre. En rejetant, à partir d'études de cas vivantes et précises, l'idée d'un progrès linéaire du choix rationnel et des institutions représentatives depuis la fin du Moyen Age jusqu'aux révolutions démocratiques, Olivier Christin porte au jour les enjeux des débats qui ont actuellement pour objet la critique de la décision majoritaire et de la démocratie représentative.
Le professeur Olivier Christin présentera son ouvrage au public lundi 31 mars à la Librairie Payot à Neu-châtel dans le cadre des Lundis des Mots. Dédicaces à 18h. Conférence à 19h.
Contact :
Olivier Christin
Chaire d’histoire moderne
Université de Neuchâtel
Tél. 032 718 17 81
olivier.christin@unine.ch