Communiqué

Première mondiale : l'herbier de l'Université de Neuchâtel disponible sur Wikimedia

05 juillet 2012

L’Alma mater neuchâteloise et l’association pour l’avancement des connaissances libres Wikimedia CH ont signé une convention pour la numérisation et la diffusion sur des sites collaboratifs libres de planches de l’herbier suisse conservé à l’UniNE. Cette convention est une première mondiale. Elle concrétise une initiative de Charles Andrès, président de Wikimedia CH et maître-assistant en biologie à l’Université de Neuchâtel. Grâce à la participation de l’Institut de biologie et en particulier à celle du responsable des herbiers Jason Grant, plusieurs centaines de planches ont déjà été numérisées et seront prochainement placées sur la médiathèque en ligne Wikimedia Commons. A terme, quelque 30’000 planches, comprenant images et descriptions scientifiques de plantes suisses, seront révélées au public.

En automne 2011, Wikimedia CH a lancé « Wiki Loves Universities », un projet cadre pour les collaborations entre l’association et les universités suisses. Ce projet a pour but de créer des liens entre le monde académique et le mouvement Wikimedia, que ce soit par la promotion de Wikipédia auprès des enseignants, ou par des collaborations de libération de contenus. La numérisation de l’herbier  hébergé à l’Université de Neuchâtel s’inscrit dans cette volonté de diffuser au plus grand nombre le savoir disponible en Suisse.

« Il s’agit d’une première pour notre Université et pour Wikimedia CH », annonce Nathalie Tissot, vice-rectrice en charge de la valorisation de la recherche à l’UniNE et co-signataire de l’accord. Bien que des collections muséographique ou scientifiques aient déjà fait l’objet d’une telle démarche par Wikimedia, la numérisation d’un herbier et sa diffusion sur des sites internet collaboratifs libres constitue une première mondiale. Outre des garanties de sérieux dans la réalisation du projet, cette convention pionnière offre à l’Université de Neuchâtel non seulement la possibilité de préserver durablement de précieux spécimens, mais aussi une visibilité d’envergure internationale sur internet, puisque chaque planche numérisée mentionnera l’origine du document.

L’Université de Neuchâtel est en effet propriétaire ou dépositaire d’une vaste collection d’herbiers remontant au XVIIIe siècle et contenant 475’000 planches ayant un intérêt scientifique et historique indéniable. Certaines planches portent la signature de Louis Agassiz, célèbre botaniste, zoologiste et géologue américano-suisse du XIXe siècle.

« La numérisation et la diffusion des images des collections d’herbiers dont l’Université de Neuchâtel est propriétaire ou dépositaire contribuent, d’une part, à faciliter la recherche scientifique pour les chercheurs, aussi bien de Neuchâtel que du monde entier, et, d’autre part, à renforcer les liens entre l’Université et la société par la diffusion d’information normalement difficile d’accès ou ignorée. Ces deux aspects correspondent à deux rôles fondamentaux de l’Université », ajoute Edward Mitchell, professeur de biologie du sol et co-directeur du Jardin Botanique de l’Université et de la Ville de Neuchâtel.

La convention concerne la numérisation de l’ « Herbier suisse » de l’Université, composé de 70'000 planches réalisées par les chercheurs et les étudiants au fil des ans, ou provenant de dons ou dépôts, telles que les collections appartenant à la Ville de Neuchâtel, déposées à l’Université par le Muséum d’histoire naturelle en 1918. Actuellement, les planches de l’herbier suisse sont classées alphabétiquement par famille, genre et espèce. La numérisation permettra de créer un herbier virtuel disponible par le biais de la base de données du Muséum d’histoire naturelle de Neuchâtel, et de pouvoir ainsi réorganiser la collection selon d’autres critères (auteur, lieu, etc.) en fonction des besoins.

« Cette action permettra en outre de limiter les manipulations de ces planches fragiles et mettra à disposition un outil pédagogique unique, précise Jason Grant, qui donne également des cours de botanique à l’Université de Neuchâtel. Elle offrira une aide précieuse dans la documentation des espèces en danger, dans l’identification des plantes envahissantes, ou dans la comparaison des dates de floraison qui reflètent l’influence des changements climatiques. »

« Plusieurs centaines de fichiers sont prêts à être diffusés sur Wikimedia Commons, et être ainsi utilisés sur les autres sites Wikimedia, tels que Wikipédia, se réjouit Charles Andrès. L’origine des fonds finançant ce projet provenant des donateurs helvétiques, nous avons choisi de numériser en priorité l’herbier suisse. »

Un photographe mandaté pour le projet, Ludovic Péron, va numériser quelque 30'000 planches d’ici la fin de l’été. A l’issue de cette phase, Wikimedia CH laissera pendant une année le dispositif de numérisation à disposition de l’Université de Neuchâtel pour la poursuite du travail par des personnes habilitées – assistants et étudiants en botanique. L’association dispensera une formation spécifique à ces personnes. En échange, l’Université s’engage à placer toutes les images numérisées sous licence libre sur Wikimedia Commons. La sauvegarde et la diffusion d’un précieux patrimoine auprès d’un vaste public sont ainsi garanties.

Le communiqué au format pdf

Press release : A world’s first: the Herbarium of the University of Neuchâtel available on Wikimedia

Contact :

Université de Neuchâtel
Prof. Edward Mitchell
Directeur du Laboratoire de biologie du sol
Tél. +41 32 718 23 45
edward.mitchell@unine.ch


Université de Neuchâtel
Dr. Jason Grant

Responsable des herbiers
Laboratoire de botanique évolutive
jason.grant@unine.ch


Wikimedia CH
Dr Charles Andrès
Président de Wikimedia CH
Tél. +41 78 910 00 97
charles.andres@wikimedia.ch

 

Herbier Photo : Ludovic Péron

En savoir plus :

Description du projet sur Wikimedia Commons :
commons.wikimedia.org/wiki/Commons:Neuchâtel_Herbarium


Catégorie regroupant toutes les images :
commons.wikimedia.org/wiki/Category:Neuchâtel_Herbarium_Project


Photographie des herbiers Herbarium Neuchâtel, Ludovic Péron numérisant des planches.
Photo : Charles Andrès