Communiqué

Dies academicus 2009 : un siècle de talents

Neuchâtel, le 7 novembre 2009. Ultime manifestation du centième anniversaire de l'Université de Neuchâtel, le Dies academicus a pris cette année un éclat tout particulier. Il s'est tenu dans un Temple du Bas bondé, sous les orgues du titulaire de la Collégiale de Neuchâtel, Simon Peguiron. La rectrice, Mme Martine Rahier, a salué « les talents qui ont donné du sens et de la cohérence à l'Alma mater tout au long de son siècle d'histoire ».  Un thème repris largement par tous les intervenants: le conseiller d'Etat Philippe Gnaegi, le secrétaire d'Etat à l'éducation et à la recherche Mauro Dell' Ambrogio, l'historien Marc Perrenoud, ancien étudiant de l'UniNE et la jeune étudiante Pauline Dubosson. Reconnaissance des talents aussi, par la collation de cinq docteurs honoris causa: Robert Badinter, Leonardo Boff, Mikhaïl Leonidovitch Gromov, Jean-Pierre Roth et Michael Screech.
 
Ancré dans la tradition, le Dies academicus est la fête annuelle de l'Université qui comprend, notamment, le respect d'un protocole et un cortège des recteurs et des autorités académiques en toges. Cette manifestation, qui réunit des invités du monde académique, politique et économique, a pour but d'entretenir le souvenir et de forger une mémoire. C'est aussi l'occasion  pour l'Université d'affirmer son identité et son autonomie institutionnelle.

On comprend, dès lors, pourquoi le Dies academicus a revêtu une solennité toute particulière en cette année 2009 qui marque le centième anniversaire de l'Université de Neuchâtel. Plus précisément, le droit reconnu à l'Académie, primitivement fondée en 1838 par Frédéric-Guillaume III, de délivrer des doctorats, ce qui lui a permis d'entrer de plain pied dans le corps des universités suisses (Universitas Neocomensis Helvetorium).

Accompagnée des grandes orgues de Simon Peguiron, organiste titulaire de la Collégiale de Neuchâtel et pianiste virtuose qui a interprété Bach, ainsi que des oeuvres de Bartók, Schönberg et Scott Joplin - toutes trois écrites en 1909 - la cérémonie a eu lieu au Temple du Bas sur le thème d' Un siècle de talents.

Les talents du Dies
 
La rectrice, Mme Martine Rahier, a relevé  que «l'Université, qui accueille, révèle et développe des talents, les redonne à la Cité qui les lui a confiés, après avoir contribué à les faire fructifier». Elle a ajouté que ce centième anniversaire constituait une occasion privilégiée de s'interroger sur le destin des institutions et une opportunité de saluer les talents qui leur ont donné du sens et de la cohérence.

Dans son allocution, le conseiller d'Etat  Philippe Gnaegi, chef du DECS, s'est adressé directement au secrétaire d'Etat  à l'enseignement et à la recherche, Mauro Dell' Ambrogio, insistant sur la nécessité pour la nouvelle loi-cadre fédérale en matière de financement des hautes écoles, la LAHE, actuellement en chantier, de préserver la liberté académique et l'autonomie des hautes écoles, de respecter un système de financement solide et fiable et de mettre en oeuvre une coordination concertée. Terminant son discours sur le thème des talents, il a rendu hommage à la rectrice et à son équipe: «car nous pouvons en effet compter sur une personne de grande valeur qui conduit avec passion, modestie et compétence son institution».
 
Le secrétaire d'Etat à l'enseignement et à la recherche Mauro Dell'Ambrogio a lui aussi rendu hommage aux talents issus de l'Alma mater: «Grâce à leurs ambitions et à leurs compétences, plusieurs chercheurs et instituts de l'Université ont acquis une véritable renommée internationale». Il a relevé que «l'Université de Neuchâtel est unique en son genre dans la mesure où elle est la seule petite université à offrir une gamme de cours aussi large». Pour affronter l'avenir, elle devra cependant faire des choix stratégiques et se positionner favorablement. S'iI va de soi qu'elle continuera à s'investir dans la recherche de pointe dans certains domaines privilégiés, il suggère, et c'est nouveau, qu'elle pourrait également jouer un rôle important au niveau national en renforçant ses compétences dans la formation de professeurs de lycée, notamment dans les sciences naturelles et les mathématiques.
 
Quant à la jeune étudiante en lettres, Pauline Dubosson, elle a insisté sur le double devoir d'ouverture et de qualité de l'Université et sur la nécessité pour les professeurs de disposer du talent et des qualités pédagogiques qui permettent de révéler les vocations de leurs étudiants... et d'engendrer de nouveaux talents.
 
Cinq docteurs honoris causa

Cette année cinq titres de Doctorat honoris causa - un par faculté -  ont été décernés à des personnalités éminentes.

Pour la Faculté des lettres et sciences humaines, Michael Screech, professeur émérite de l'Université d'Oxford, spécialiste de la littérature et de l'histoire de la Renaissance. Ce savant de renommée mondiale est un des plus éminents connaisseurs de la littérature du XVIe s. à la croisée de la philosophie, de la théologie, du droit et de l'esthétique. Il a notamment traduit Erasme, Rabelais et Montaigne en anglais.

Pour la Faculté des sciences, Mikhaïl Leonidovitch Gromov, professeur à l'Institut des Hautes Etudes scientifiques à Bures-sur-Yvette. Ce mathématicien, à l'exceptionnelle carrière de chercheur, a déjà été récompensé par de prestigieux prix internationaux dont, cette année même, le prix Abel qui est le Nobel des mathématiques. Docteur de l'Université de St-Petersbourg, puis chercheur aux Etats-Unis et en France, ses découvertes ont révolutionné plusieurs domaines des mathématiques, notamment la géométrie.

Pour la Faculté des sciences économiques, Jean-Pierre Roth, président de la direction générale de la Banque nationale suisse dont l'action en faveur de la stabilité du système financier national et international est remarquable. Attaché à la poursuite d'une politique monétaire suisse indépendante, ce docteur de l'Université de Genève et diplômé du prestigieux MIT a été à la barre de la BNS lors d'évènements importants tels que l'introduction de l'Euro, les subprimes et l'orage financier international.

Pour la Faculté de théologie, Leonardo Boff, théologien et philosophe formé au Brésil et à Münich. Pionnier de la théologie de la libération, ce Dr. h.c. de Turin et de Lund (Suède) est connu pour son engagement auprès des personnes défavorisées, en faveur du respect des cultures plurielles et du développement des droits de l'homme en Amérique latine.

Pour la Faculté de droit, Robert Badinter, professeur à l'Université de Paris, Panthéon-Sorbonne, ancien Garde des sceaux, Ministre de la justice et Président du Conseil constitutionnel, qui s'est battu pour l'abolition de la peine de mort et des tribunaux d'exception en France. Il est aujourd'hui une référence en droit pénal par la rigueur de son argumentation.

Savoirs et recherches

La cérémonie s'est achevée par une conférence de Marc Perrenoud, historien, collaborateur scientifique du Service historique du DFA et ancien diplômé de l'Université de Neuchâtel, sur le thème Savoirs et recherches. Un exposé qui  a situé le parcours de l'Université de Neuchâtel dans le cadre de l'histoire régionale et mondiale: «Les crises économiques, les guerres mondiales et les transformations sociales ont provoqué des évolutions qui ont influencé l'Université confrontée à de multiples défis: comment transmettre les savoirs? Comment développer les recherches? Comment financer les activités de l'Université? Quelles réponses aux besoins économiques et sociaux? Quels sont les effets des crises horlogères et des conflits politiques sur l'Université? ".
Autant de questions qui ont ponctué la vie de l'Alma mater tout au long du siècle écoulé.

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