Communiqué de presse

Les plantes, une alternative écologique aux pesticides de synthèse

Neuchâtel, le 14 octobre 2005. En Afrique subsaharienne, quelque 40% des récoltes sont détruites pendant leur stockage par des champignons et des ravageurs. Djoukeng Jules Désiré, chimiste camerounais, soutiendra une thèse de doctorat sur la phytochimie de quatre plantes de son pays, en accordant une importance particulière à leurs propriétés insecticides, fongicides et bactéricides. Rendez-vous le vendredi 21 octobre à l'Université de Neuchâtel.

L'agriculture est l'activité principale des populations dans les pays en développement, particulièrement en Afrique subsaharienne. Cependant, les cultures vivrières dont la production est très faible à cause de l'utilisation des techniques rudimentaires sont souvent détruites au cours de leurs stockages par des champignons et des ravageurs. Ces pertes sont évaluées aujourd'hui à 40% des récoltes (FAO). Face à cette situation il se pose un réel problème de conservation des denrées.

 Au 17ème siècle les paysans protégeaient leurs denrées en stockage avec des poudres de plantes, l'avènement des pesticides de synthèse au milieu du 19ème siècle a provoqué l'abandon de cette méthode. Compte tenu des moyens très limités des paysans, du prix élevé de ces produits, des conséquences écologiques et des résistances de certain insectes et champignons face aux insecticides et fongicides de synthèse, les paysans se trouvent souvent désarmé en présence des ennemis de leurs récoltes.

Afin de trouver des méthodes alternatives, peu onéreuses, accessibles a tous et moins nocives à l'environnement, il est nécessaire de valoriser à travers la recherche les plantes locales supposées à effet insecticide, fongicide ou bactéricide.

Dans cette optique, le chimiste Djoukeng Jules Désiré a entrepris l'étude de quatre plantes camerounaises de la famille des Myrtaceae. Dans un premier temps les extraits des plantes ont été testés sur les insectes, bactéries et champignons, les extraits actifs ont été fractionnés et purifiés par des méthodes spécifiques dans le but d'isoler ou d'identifier les métabolites responsables de ces activités.

Cette étude a conduit à l'isolement de 44 métabolites. Or, dix de ces métabolites ont une activité antibactérienne, quatre ont une activité antifongique et 29 ont une activité antioxidante. Certaines de ces activités ont permis de faire un rapprochement avec l'utilisation traditionnelle de ces plantes et d'apporter ensuite de nouvelles propositions à leur usage.

Présentation publique de la thèse de Djoukeng Jules Désiré :
vendredi 21 octobre 2005 à 17h15 au grand auditoire de l'Institut de chimie


Renseignements : Institut de chimie, tél. 032 718 2400