« Aux origines du politiquement incorrect ? Le franc-parler des Cyniques dans la Rome antique », c’est le titre de la leçon inaugurale que proposera Jordi Pià-Comella, professeur de philologie classique, mercredi 11 décembre à l’Avenue du 1er mars 26.

A Andorre, où il est né, il se demandait s’il deviendrait pianiste, architecte ou enseignant. C’est l’enseignement qui l’a emporté, à travers la philologie classique, soit l’étude historique d'une langue par l'analyse critique des textes, selon Le Robert. « La langue véhicule des valeurs, un imaginaire, des représentations d’une époque, et par conséquent, on ne peut connaître une culture qu’en passant par les textes originaux et leur langue », ajoute Jordi Pià-Comella.

Pour sa leçon inaugurale, le professeur a décidé de se pencher sur le regard que portait le conservateur romain Cicéron (1er siècle avant JC) sur la pensée des Cyniques, cette école philosophique grecque (4e siècle avant JC) dont la figure de proue était Diogène, transgressif dans son mode de vie comme dans ses propos. Diogène, dont la figure politiquement incorrecte, pour prendre un concept très contemporain, va « ébranler les certitudes de Cicéron », analyse Jordi Pià-Comella. De la récupération politique du politiquement incorrect – et du politiquement correct – chez les Grecs et les Romains à la situation contemporaine, il y a un pas que nous n’hésiterons pas à franchir au cours de cette discussion…

Jordi Pià-Comella fait partie de ces professeurs qui vous donne immédiatement envie de vous inscrire à ses cours, tant il semble passionné par la matière qu’il enseigne et par le monde universitaire, qu’il voit comme un lieu privilégié de rencontres. En ce qui le concerne, rencontre avec des textes anciens qui l’illuminent, avec une pensée philosophique qui le fascine, mais aussi rencontres fortes avec des humains du présent, qu’il s’agisse de membres du corps étudiant ou de collègues d’ici et d’ailleurs. 

Entretien UniNE 2024