Depuis longtemps intéressé par le monde du vivant et les lois qui le régissent, je me suis naturellement tourné vers un Bachelor en Biologie à l’université de Neuchâtel. A la fin de ce dernier, ma volonté de développer mes connaissances interdisciplinaires ainsi que la pratique du terrain m’ont orienté vers le master en Biogéosciences dans lequel je me suis spécialisé dans l’étude des interactions entre le sol et la végétation et la compréhension des processus chimiques inhérents aux différentes sphères constituants les écosystèmes. 

 

Mon travail de master se concentre sur une espèce de Primevère se répartissant dans l’ensemble de l’arc Alpin. A la base réunie sous le nom d’une seule espèce Primula auricula L., l’espèce a récemment été divisée en deux nouvelles espèces. L’accès au rang de deux différentes espèces a été validé par différentes études génétiques au cours des dernières années. Si les deux espèces sont génétiquement différentes, il est cependant très difficile de les discerner avec des critères morphologiques. Ceci rend leur identification complexe et empêche de définir leur zone de répartition par des relevés botaniques sur le terrain. 

 

Le premier but de mon travail est donc de définir les zones de répartition géographiques de ces deux nouvelles espèces. Pour ce faire, une campagne d’échantillonnage a été réalisée sur un gradient est-ouest sur l’arc alpin entre la Slovénie et le jura suisse. Ces échantillons de feuille seront ensuite génétiquement analysée grâce à la technique de DDRAD pour permettre de différencier les feuilles appartenant à l’une ou l’autre espèce. 

 

En parallèle, l’extraction du métabolome sera réalisée sur l’ensemble des feuilles prélevées. En effet, les Primevères produisent de nombreux métabolites et certains, comme les flavonoïdes sont parfois spécifiques à une seule espèce du genre. Les études métabolomiques étant bien plus facile et bien moins couteuses à réaliser, la découverte d’un profil métabolomique spécifique pour chacune des espèces permettrait de facilement les discerner sans devoir systématiquement réaliser de nombreux séquençages et faciliterait dès lors la recherche et le travail de terrain.