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L’emplacement du plan d’eau détermine dans une large mesure le type d’espèce qui pourra le coloniser. Par exemple, une mare située à 1000 m d’altitude ne peut pas être colonisée par la rainette, l’espèce n’étant jamais présente à cette altitude. On peut par contre y favoriser le crapaud accoucheur. C’est pour cette raison qu’il est nécessaire d’aménager les divers types de plans d’eau en fonction de leur emplacement.
Lors du choix d’un emplacement, il faut tenir compte des facteurs suivants:
 
1) Espèce cible et colonisation naturelle
Un nouvel habitat doit pouvoir être colonisé de manière spontanée par les amphibiens. Il est donc important de déterminer quelles sont les espèces cibles potentielles d’une région et quels sont les plans d’eau susceptibles d’être colonisés. La carte de répartition des espèces cibles signale les emplacements adéquats. Le plan d’eau sera conçu différemment selon l’espèce. Les notices pratiques Amphibiens du karch fournissent des indications détaillées sur les exigences des espèces vis-à-vis de leur habitat.
 
2) Renforcement des populations existantes et biotopes-relais
Dans la mesure du possible, on visera à renforcer ou à mettre en relation les populations existantes. Les nouveaux plans d’eau seront donc, dans la mesure du possible, aménagés à proximité de populations existantes. Les plans d’eau servant de relais ont une fonction importante puisqu’ils permettent de relier des populations isolées et rendent possibles des échanges d’individus.
 
3) Prévention des dangers pesant sur les plans d’eau et leurs habitants
Les dangers potentiels auxquels sont exposés les plans d’eau eux-mêmes ou leurs habitants dépendent en général de leur emplacement. Cela n’a pas de sens d’aménager un plan d’eau qui attirera toujours de nouveaux habitants, si celui-ci représente pour eux un cul-de-sac ou même un piège mortel. Les emplacements qui posent problème sont:
  • Le paysage agricole intensif. Celui-ci n’offre pratiquement pas d’habitats terrestres et le danger existe d’une pollution des plans d’eau par les engrais ou les pesticides.
  • La proximité des localités. La trop grande proximité des localités ou des zones récréatives favorise le dérangement par les activités de loisir et les chiens. Les plans d’eau temporaires n’étant souvent pas perçus comme des endroits "précieux", le risque existe qu’ils se transforment en dépôts d’ordures lorsqu’ils sont à sec. De plus, les localités recèlent de nombreux pièges pour les amphibiens, tels que les bouches d’écoulement, routes de quartier, etc.
  • La proximité des routes. Si une route sépare un site de reproduction de l’habitat terrestre, cela ne fait pas de sens d’aménager un plan d’eau, sauf si l’on y perce un ouvrage de franchissement. En outre, il faut veiller à ce que les eaux de ruissellement des routes ne parviennent pas dans le plan d’eau, celles-ci étant souvent très polluées (abrasion des pneus, huile, salage hivernal).

 

4) Mesures de précaution particulières lors d’aménagement sur des surfaces à haute biodiversité

Lorsqu’on prévoit un aménagement à proximité de zones protégées existantes ou d’autres surfaces abritant des espèces menacées, on doit absolument vérifier si la construction risque de mettre en danger les espèces rares déjà présentes.  

Conditions préalables
Lorsque l’on dispose d’un emplacement pour y installer un plan d’eau, il faut encore remplir de nombreuses conditions préalables avant de pouvoir se lancer dans la réalisation.
 
1) Recueillir des informations sur le site
 
Avant de commencer à établir une planification détaillée, il importe d’éclaircir les points suivants:
  • Existe-t-il des drainages sur le terrain?
  • Le terrain fait-il déjà l’objet de conventions (inscriptions au registre foncier, servitudes)?
  • Le périmètre de projet fait-il partie d’une zone ou est-il soumis à des restrictions (protection des eaux souterraines, sites contaminés, mise sous tuyau, zone de risque, zone protégée)? Pour un rapide aperçu, se référer au site www.geoportal.ch. La commune peut également fournir les informations nécessaires.
Si l’on a affaire à des sites contaminés ou s’il s’agit d’une zone de protection des eaux souterraines, il convient de consulter au préalable le service cantonal de l’environnement.
 
2) Protection et garantie du plan d’eau à long terme
 
Avant de planifier et de mettre en chantier un plan d’eau, il est bien entendu indispensable d’obtenir l’accord préalable du propriétaire foncier! La commune vous renseignera sur le propriétaire du fonds. Si une autre personne que le propriétaire exploite le terrain, il convient également de l’informer suffisamment tôt des travaux planifiés.
Avant d’aller plus loin dans la planification, il est également important de s’assurer que le propriétaire foncier est prêt à tolérer sur son terrain et à entretenir à long terme le plan d’eau. Lorsque c’est le cas, une servitude (contrat pour une restriction d’utilisation) peut être établie afin de garantir la pérennité du plan d’eau. Si le propriétaire n’est pas prêt à accepter une restriction d’utilisation sur la durée, il est préférable de se tourner vers un autre site.
 
3)  Voisinage
 
Si le plan d’eau est prévu à proximité d’une localité ou d’une maison, il est toujours nécessaire d’en informer suffisamment tôt les voisins. Selon l’espèce cible, le chant nuptial peut en effet être très sonore (crapaud calamite, rainette verte). Lorsque la possibilité existe que l’étang soit colonisé par l’une de ces espèces, il ne faut entreprendre l’aménagement qu’avec l’accord des voisins.
 
4)  Matériaux excavés
 
La réalisation d’un étang implique l’excavation d’une grande quantité de terre que l’on ne peut pas simplement répartir sur le site. On doit donc éclaircir au préalable la question de son élimination. L’enlèvement et l’entreposage du matériel terreux sont des facteurs de coûts non négligeables, c’est pourquoi, le cas échéant, ils doivent être pris en compte dans la planification des coûts.
 
5) Autorisations
 
Selon la taille du projet, un permis de construire est nécessaire. Les exigences varient d’un canton à l’autre. Il vaut la peine de se renseigner auprès de la commune ou du canton pour savoir si une autorisation est nécessaire.
Pour que l’aménagement d’un plan d’eau temporaire soit couronné de succès, la question cruciale est celle de son alimentation en eau. Deux facteurs sont décisifs ici: la source d’eau et la durée pendant laquelle l’étang est alimenté, laquelle dépend en grande partie de la perméabilité du sol.
 
 
Schèma: The Million Ponds Project
 
 
Les plans d’eau temporaires ont besoin eux aussi d’une alimentation garantie en eau propre, même si "garantie" n’est pas synonyme ici de permanente. Il est important que l’étang se remplisse au printemps et puisse à nouveau s’assécher en automne. Il existe à première vue trois possibilités d’assurer l’alimentation en eau, celles-ci pouvant également se combiner:
 
A. Les précipitations: le plan d’eau est alimenté par les pluies ou la fonte des neiges.
 
Avantages:
  • L’eau de pluie est propre et pauvre en nutriments.
  • Le plan d’eau se forme dans un site avec un potentiel hydrologique naturel.
Désavantages:
  • Lorsque les alentours sont exploités de manière intensive, des engrais et des substances toxiques parviennent dans l’étang par le lessivage des eaux de pluie.
  • Le sol doit être imperméable ou doit être étanchéifié de manière artificielle.
  • Le changement climatique rend plus compliquée la prévision des précipitations et le risque existe que l’étang ne soit pas – ou pas suffisamment – alimenté en eau. 

 

B. La nappe phréatique: le plan d’eau est relié à la nappe phréatique et se remplit lorsque celle-ci s’élève. L’objectif est que l’étang s’assèche en hiver, lorsque la nappe phréatique est au plus bas.
 
Avantages:
  • Les eaux souterraines sont propres et pauvres en nutriments.
  • Le plan d’eau se forme dans un site avec un potentiel hydrologique naturel.
  • La dynamique du plan d’eau suit les fluctuations naturelles de la nappe phréatique.
Désavantages:
  • Dans de nombreux cantons, il n’est pas possible d’aménager des plans d’eau dans la zone aquifère (protection des eaux souterraines).
  • Avant la construction, il est recommandé de creuser une fosse test afin d’observer la fluctuation de la nappe sur toute une année. Lorsque les conditions climatiques sont extrêmes, il s’avère difficile de déterminer la profondeur idéale de l’étang et le risque existe que le plan d’eau s’assèche trop rapidement ou alors pas du tout.
  • Dans un paysage transformé par les drainages, les eaux sont rapidement évacuées, avant de pouvoir s’infiltrer dans les eaux souterraines. Les fluctuations naturelles de la nappe phréatique au cours de l’année s’en trouvent considérablement réduites.
 
C. La liaison avec un cours d’eau: le plan d’eau est relié à un cours d’eau. Il est alimenté par celui-ci en permanence ou alors seulement au besoin.
 
Avantages:
  • Alimentation en eau garantie
Désavantages:
  • Des nutriments, des pesticides, des sédiments ou des poissons peuvent être entraînés du cours d’eau dans l’étang.
  • Les eaux courantes sont souvent plutôt froides et peu adaptées aux espèces cibles, exception faite du crapaud accoucheur.
 
IMPORTANT: en raison du changement climatique, les précipitations deviennent plus difficilement prévisibles. Ces dernières années, on a enregistré des printemps plutôt secs alors que les pluies estivales ont été abondantes. Afin de garantir une alimentation en eau au printemps déjà, il faut, le cas échéant, examiner s’il existe une possibilité d’alimenter artificiellement l’étang.
On décidera, en fonction de la texture du sol, de l’utilité ou non d’une étanchéisation artificielle de l’étang. Il est relativement aisé de vérifier si le sol est apte à retenir l’eau: former une boule avec une motte de terre d’environ 3 cm de diamètre et un peu d’eau; presser la boule entre le pouce et l’index afin d’obtenir un boudin; si on peut l’étendre jusqu’à une longueur de 4 cm sans qu’il se rompe, le sol peut retenir l’eau. Dans le cas contraire, il faut envisager une étanchéisation artificielle.
 
  • Etanchéisation naturelle par compactage du sol: passage répété avec des engins lourds
  • Etanchéisation artificielle avec de la glaise ou de la bentonite: peu adaptée pour les plans d’eau temporaires, la glaise et la bentonite devenant cassantes – et donc perméables – par assèchement.
  • Etanchéisation artificielle avec du béton: très onéreuse; pour les plus grands plans d’eau, il est en outre nécessaire de recourir à du béton armé. Par contre très durable si l’étang est construit dans les règles de l’art. Avec ce type d’étanchéisation, il est facile d’intégrer un déversoir.
  • Etanchéisation artificielle avec une bâche étanche: avantageuse, mais moins durable. Un déversoir est également facilement aménageable dans ce cas de figure. La pose d’une natte épaisse par-dessus ou par-dessous la bâche peut prolonger sa durée de vie.
 
Des indications plus détaillées sur les possibilités d’étanchéisation sont disponibles dans la brochure "Aménagement d’un étang" du karch.
 
Le site, mais également la manière dont est aménagé le plan d’eau, sont déterminants pour savoir quelles espèces l’occuperont et pourront s’y reproduire.
 
1. Régime hydrique temporaire
 
Les plans d’eau aménagés dans le cadre du projet 1001 étangs doivent présenter un régime hydrique temporaire, c.-à-d. qu’ils doivent s’assécher complètement durant l’année ou au moins tous les deux ou trois ans. Le document "Alimentation en eau" (seulement disponible en allemand) explique comment atteindre un régime hydrique temporaire.
 
2. Nombre et grandeur des plans d’eau
 
D’une manière générale, les plans d’eau offrent davantage d’habitats lorsqu’ils sont nombreux et vastes que lorsqu’il s’agit d’étangs isolés ou de petite taille. Cependant, il faut également tenir compte des exigences des espèces (voir tableau). S’il y a suffisamment de place, il faudrait dans l’idéal aménager plusieurs étangs de grandeurs et profondeurs différentes, afin de répondre aux besoins des différentes espèces susceptibles de coloniser ce nouvel habitat.

 

 
La construction de plusieurs plans d’eau offre en outre l’avantage d’un entretien possible par tournus. On dispose ainsi en permanence de plans d’eau à un stade de succession précoce qui sont attractifs pour les espèces pionnières, alors que d’autres plus "matures" répondent aux exigences d’autres espèces.
 
3. Forme et profondeur des plans d’eau
 
On trouve le plus grand nombre d’espèces dans la zone peu profonde, jusqu’à 10 cm de profondeur, voire moins. Il est particulièrement important que la berge soit plane et peu pentue. Cela permet également d’assurer qu’en cas de fortes variations du niveau d’eau, comme c’est le cas dans les plans d’eau temporaires, la berge conserve en permanence une large zone de faible profondeur. Ces zones sont en effet celles qui s’échauffent le plus rapidement et le plus fortement; elles sont donc particulièrement favorables au développement des larves d’amphibiens et d’insectes. 
 


 
Pour agrandir au maximum cette zone peu profonde lors de la construction de l’étang, on devrait en outre aménager une ligne de rive la plus longue possible en créant de nombreuses baies. Toutefois, cette façon de faire peut engendrer des problèmes si les forces de capillarité s’avèrent trop importantes et que le plan d’eau s’assèche trop rapidement. Il faut donc chercher un compromis raisonnable ou alors aménager une barrière capillaire. 
 
 
 

 

 

Etablissement d'un projet

Afin qu’un projet puisse être soumis à un bailleur de fonds, certaines indications sont nécessaires: situation initiale, emplacement choisi, mesures prévues et coûts. Ces indications figureront dans une brève esquisse de projet

 
1)     Situation initiale, mesures et objectifs

Décrivez ici la situation avant la mise en œuvre du projet:

Quelle est la raison du projet, quelles sont les espèces présentes à proximité? Le projet sert-il de liaison entre deux populations ou représente-t-il "uniquement" un habitat supplémentaire?

Quelle est l’ampleur du projet, combien de plans d’eau sont-ils prévus et dans quel rayon? Comment l’entretien et la gestion seront-ils réglés après l’aménagement du site?

Quels sont les objectifs du projet: quelles espèces doit-il promouvoir? (autrement dit, quelle est la situation attendue après la mise en œuvre du projet?)
 
2)     Emplacement
 
Joignez un extrait de carte indiquant l’emplacement du ou des plans d’eau planifiés. Indiquez sur la carte les populations d’espèces cibles présentes à proximité du projet prévu. Décrivez également les alentours du nouvel habitat: se trouve-t-il en forêt, dans une localité ou sur un terrain agricole? Il serait judicieux de fournir également une photo de l’état initial.
 
3)     Mesures et coûts

Représentez votre projet de manière plus détaillée au moyen d’une esquisse et d’un profil transversal. Précisez également d’autres informations utiles: p. ex. si l’étang doit être régulé ou si un système de vidange artificiel est prévu.

Indiquez dans un tableau les coûts attendus. Ce tableau comprendra tous les coûts attendus pour la mise en œuvre du projet, depuis l’autorisation de construire jusqu’au temps de travail du conducteur de machine et au coût du matériel, en passant par les coûts de transport des machines. N’oubliez pas d’ajouter env. 10% pour les imprévus dans le calcul du budget. Si le suivi ne peut pas être assuré bénévolement par des volontaires ou des riverains, prévoyez également un montant pour ce poste (charge de travail: env. 5 heures par an/site).