Attualità sulla fauna svizzera
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Actualités de la faune 2022
- 12.12.2022 - Il riscaldamento climatico modifica la fauna d’insetti in Svizzera
- 15.08.2022 - Récension d'un nouvel ouvrage sur les araignées
- 17.02.2022 - Nouvelles listes rouges libellules, cigales et mammifères
- 11.02.2022 - Formation à la connaissance des espèces - une stratégie nationale
12.12.2022 - Il riscaldamento climatico modifica la fauna d’insetti in Svizzera
Come è cambiata la distribuzione degli insetti in Svizzera negli ultimi 40 anni? Per molte specie è aumentata, per quasi altrettante è diminuita. In calo soprattutto le specie amanti del freddo. La rivista scientifica «Nature Communications» pubblica i risultati dagli esperti di 4 organizzazioni.
La farfalla alpina (Boloria pales) si è adattata al freddo e la sua diffusione è calata negli ultimi 40 anni.
Foto: Felix Neff, Agroscope
Diversi studi condotti in Svizzera e all’estero riportano dati allarmanti: la fauna d’insetti soffre molto a causa dei cambiamenti climatici e di utilizzo del suolo («moria di insetti»). Per tale motivo, gli istituti di ricerca Agroscope, WSL, FiBL e il Centro svizzero di cartografia della fauna «info fauna» hanno lanciato il progetto INSECT, in cui analizzano perché e secondo quali criteri è cambiata la distribuzione della fauna d’insetti in Svizzera negli ultimi 40 anni. I ricercatori pubblicano i loro primi risultati sulla rivista scientifica «Nature Communications» (link). Nell’ambito dello studio hanno analizzato 1,5 milioni di segnalazioni sulla presenza di farfalle diurne, cavallette e libellule raccolte in tutta la Svizzera a partire dal 1980 da esperti e appassionati.
Nessun calo generalizzato
Secondo i risultati raccolti, in Svizzera tra le specie d’insetti studiate ci sono sia vincitori che vinti. Le specie che hanno registrato la maggiore distribuzione sono quelle il cui spazio vitale è cresciuto mediamente di oltre il 70 per cento, quelle che hanno registrano la minore distribuzione hanno perso in media quasi il 60 per cento del loro spazio vitale. Lo studio non fornisce tuttavia indicazioni in merito alla quantità (biomassa) degli insetti osservati.
Le specie rare in continuo calo
Sono in calo in particolare le specie specializzate e amanti del freddo delle Prealpi svizzere e delle Alpi. Le specie amanti del caldo delle pianure sono invece riuscite a mantenere o a espandere il proprio spazio vitale. «Di conseguenza, le specie rare tendono a diventare ancora più rare, mentre quelle già ben distribuite continuano ad aumentare», spiega il principale autore dello studio, Felix Neff di Agroscope. Secondo i ricercatori, dai risultati emerge anche una nuova tendenza: se finora la perdita di habitat e le modifiche di utilizzo del suolo erano le ragioni principali della scomparsa locale di alcune specie d’insetti, ora anche il riscaldamento climatico influisce in modo marcato sugli insetti presenti in Svizzera.
Il riscaldamento climatico spiega i cambiamenti
La combinazione di due fattori – il clima e la modifica di utilizzo del suolo – può risultare particolarmente sfavorevole per gli insetti. I ricercatori hanno trovato numerosi indizi che avvalorano questa tesi. Per esempio, l’utilizzo più intensivo delle superfici inerbite sembra avere un effetto negativo sugli insetti, in particolare con l’aumento della siccità estiva. Statisticamente, tuttavia, particolarmente il riscaldamento climatico è direttamente collegabile ai cambiamenti a lungo termine osservati negli insetti presenti in Svizzera negli ultimi 40 anni. I ricercatori prevedono dunque che il progressivo riscaldamento climatico comporterà ulteriori variazioni nelle popolazioni d’insetti su vaste porzioni di territorio.
Contatti
Felix Neff
Agroscope
Reckenholzstrasse 191, 8046 Zurigo
Servizio media Agroscope
media@agroscope.admin.ch
Tel. +41 58 466 88 62
Kurt Bollmann
Gruppe Naturschutzbiologie
Eidg. Forschungsanstalt für Wald, Schnee und Landschaft WSL
kurt.bollmann@wsl.ch
+41 44 739 24 11
Franziska Hämmerli
Forschungsinstitut für biologischen Landbau FiBL
Ackerstrasse 113, Postfach 219, 5070 Frick, Schweiz
franziska.haemmerli@fibl.org
+41 62 865 72 80
Emmanuel Rey
info fauna
emmanuel.rey@infofauna.ch
+41 32 560 35 69
Pubblicazione: Different roles of concurring climate and regional land-use changes in past 40 years’ insect trends
15.08.2022 - Récension d'un nouvel ouvrage sur les araignées
Wolfgang Nentwig, Jutta Ansorg, Angelo Bolzern, Holger Frick, Anne-Sarah Ganske, Ambros Hänggi, Christian Kropf, Anna Stäubli. 2022. All You Need to Know About Spiders[1]. Springer. 245 pp.
La fine fleur de l’arachnologie germanophone, cheville ouvrière de l’ « Association pour la promotion de la recherche arachnologique[2] », s’est rassemblée pour rédiger puis permettre l’édition de ce nouvel ouvrage consacré aux araignées, organismes aussi fascinants que méconnus. Le fil rouge de ses autrices·eurs est notamment, sur la base d’une compilation raisonnée des données scientifiques les plus récentes, de réhabiliter ce groupe auprès du plus large public possible en tordant le cou aux rumeurs et légendes les plus extravagantes qui circulent sur son compte.
Après des remerciements, une présentation succincte du parcours de ses différents autrices·eurs et une description de l’association à laquelle ils appartiennent, cet ouvrage, disponible en allemand et en anglais, se décline en 20 chapitres répartis en trois parties principales.
La première, « faits sur structure et fonction », présente la morphologie et l’anatomie des araignées mâles et femelles et leurs différents sens (vision, ouïe, odorat, goût, toucher), se penche sur la manière dont elles se déplacent et croissent, sur le danger (relatif) que leur venin représente, sur la nature des fils qu’elles tissent et sur la manière dont elles capturent leurs proies et se nourrissent. Elle se clôt, comme le suggère le titre anglais de l’ouvrage, sur leur sexualité et les soins aux jeunes.
La seconde, « nous vivons dans un monde d’araignées », passe en revue les principaux traits de leur écologie : hivernage, stratégies de défense, place dans la chaîne alimentaire et importance dans notre environnement, richesse des communautés, moyens de dispersion et évolution de leur distribution à travers le monde. Elle décrit enfin, et c’est une excellente initiative, les principales espèces qui colonisent nos maisons et jardins.
La troisième, « notre attitude face aux araignées », la partie la plus courte mais pas la moins importante, revient sur les faits mais aussi les mythes et croyances qui chez certains concourent à la peur de l’araignée voire, dans les cas les plus sévères, à l’arachnophobie. Elle se termine par un court article consacré aux avantages et inconvénients (plaisirs et désillusions) de l’élevage des araignées (exotiques).
L’ouvrage se referme sur une annexe pilotant le lecteur intéressé vers l’identification des espèces, une revue des références bibliographiques les plus importantes et un index des principaux concepts et taxons cités dans l’ouvrage.
Inutile de dire que je ne peux que recommander à chacun, débutant comme naturaliste averti, la lecture de cet ouvrage extrêmement bien fait et ceci même s’il n’existe pas en français. Et cet encouragement ne devrait pas trop souffrir de la seule réserve que j’émettrai quant à son contenu : la dénonciation par trop timide, à la fin de la troisième partie, des principaux problèmes que pose la terrariophilie.
Yves Gonseth
[1] Version allemande : Spinnen – Alles was man wissen muss
[2] Traduction libre de : Association for the Promotion of Spider Research – Förderverein für Spinnenforschung
17.02.2022 - Nouvelles listes rouges libellules, cigales et mammifères
Les listes rouges libellules et cigales ont été publiées en décembre 2021 et la liste rouge des mammifères (sans les chauves-souris) en février 2022, toutes par l’Office fédéral de l’Environnement. Les listes rouges des libellules et des mammifères sont une actualisation de celles parue respectivement en 2002 et 1994, alors que les cigales font l’objet d’une première évaluation à l’échelle nationale.
Liste rouge des Libellules
Parmi les 76 espèces de libellules évaluées 36% sont inscrites sur la nouvelle Liste rouge. Quatre espèces sont au bord de l’extinction (CR), 9 sont en danger (EN) et 11 sont vulnérables (VU). L’Agrion à lunules (Coenagrion lunulatum) plus observé en Suisse depuis 1989 devient la troisième espèce de libellule considérée comme éteinte en Suisse (RE).
Une comparaison entre la situation en 2002 et 2021 montre que le nombre d’espèces inscrites dans la liste rouge n’a guère évolué. En revanche, le nombre d’espèces comprises dans la catégorie au bord de l’extinction a diminué. Nous attribuons cette évolution plutôt positive à deux facteurs principaux. Les travaux de régénérations et revitalisations réalisées dans les cours d’eau, les zones alluviales et les bas- et hauts-marais depuis une vingtaine d’années ont des effets positifs sur de nombreuses espèces. D’autre part, plusieurs espèces d’origine méditerranéenne profitent de la hausse globale des températures dues au réchauffement climatique et colonisent de nouvelles régions.
De nombreuses mesures pratiques, généralement prises au niveau des milieux naturels, favorisent les libellules. Elles sont présentées dans des fiches de protection espèces permettant de guider la mise en œuvre des mesures de protection et promotion des espèces..
La liste rouge est disponible sur le site de l’OFEV.
Une interview sur la mise à jour de la liste rouge mondiale des libellules de l’UICN est disponible sur le site de la RTS.
Liste rouge des Cigales
Huit des 10 espèces de cigales présentent en Suisse sont évaluées comme menacées par la nouvelle liste rouge. Une espèce est au bord de l’extinction, cinq sont en danger et deux sont vulnérables.
Cette situation s’explique par le fait que leur aire de répartition est souvent réduite et de nombreuses populations extrêmement isolées. De plus, de nombreux habitats évoluent de manière négative. Les populations de cigales se concentrent dans les cantons méridionaux de Suisse. Les cantons du Tessin, du Valais, des Grisons, de Genève et de Vaud abritent ensemble toutes les espèces de cigales. Deux espèces seulement se rencontrent dans d’autres cantons. La plupart des espèces de cigales ont des exigences écologiques élevées (stoenoèces) et sont intimement liées aux écotones secs, qui constituent une mosaïque ou forment la transition entre forêt et milieu ouvert. Au cours de leur cycle de vie, les cigales se développement à l’état larvaire durant plusieurs années dans un sol qui se réchauffe de manière optimale. A l’état adulte, elles ont besoin de différentes structures variées de boisé, pour lancer leur célèbre chant, parfois sonore, depuis des postes de chant. Comme elles ne volent que sur de courtes distances, tous les sous-habitats doivent être très proches les uns des autres.
Ces surfaces de transitions entre milieu ouvert et forêt se sont fortement raréfiées ces dernières décennies. Les causes en sont d’une part l’intensification de l’utilisation du sol et d’autre part l’abandon de l’exploitation des milieux ouverts et semi-ouverts.
Une synergie dans l’exploitation et la gestion des forêts claires, des milieux ouverts extensifs et des écotones richement structurés sera nécessaire pour la mise en place efficace de mesures de conservation.
La liste rouge est disponible sur le site de l’OFEV.
Liste rouge des Mammifères (sans les chauves-souris)
Cette deuxième Liste rouge des mammifères (hors chauves-souris) a été établie sur la base des critères d’évaluation et des catégories utilisées à une échelle régionale et nationale de l’UICN (2017, 2012).
Sur les 55 espèces indigènes évaluées, 19 (35 %) sont menacées : une (2 %) est éteinte en Suisse (RE), deux (4 %) sont en danger critique (CR), sept (13 %) sont en danger (EN) et neuf (16 %) sont jugées vulnérables (VU). Quatre espèces (7 %) sont par ailleurs potentiellement menacées (NT), tandis que 32 espèces (58 %) sont considérées comme non menacées.
Les mammifères forment un groupe d’espèces très hétérogène quant à leurs besoins spatiaux et écologiques. Les menaces auxquelles ils peuvent être confrontés sont d’origines très diverses et peuvent avoir un impact différent d’une espèce à l’autre. Pour les grands mammifères, les principaux risques sont la petite taille des populations et la discontinuité des corridors biologiques, auxquels s’ajoutent le braconnage et le trafic routier. L’intensification de l’exploitation des surfaces agricoles et certaines pratiques sylvicoles, ainsi que l’urbanisation croissante, induisent un appauvrissement et une fragmentation du paysage. Des structures paysagères (sous-bois en forêt, haies, bosquets champêtres, friches, empierrements, murs en pierres sèches, tas de branchages, bandes de hautes herbes) et des écotones (lisières étagées) disparaissent en maints endroits, privant ainsi les mammifères de petite et de moyenne taille de leur habitat. Par ailleurs, la correction et l’endiguement de cours d’eau, ainsi que l’assèchement de plans d’eau, dans le cadre d’améliorations structurelles, mettent en péril les espèces dépendant de ces biotopes. Au sud des Alpes, la disparition des milieux ouverts dans le fond des vallées sous l’effet de l’urbanisation croissante constitue une menace pour les espèces de basse altitude qui vivent dans ces milieux et les prairies. Les effets négatifs des activités de loisirs, sportives et touristiques peut également induire une diminution des populations d’espèces déjà menacées. L’utilisation intensive de substances chimiques et le recours à des pratiques mécaniques sur les terrains privés (jardins et zones de loisirs) constituent d’autres facteurs de détérioration des conditions de vie de certains petits mammifères et de diminution des biotopes de remplacement.
La présente liste rouge remplace celle établie par Nievergelt et al. (dans : Duelli 1994) sur la base de critères différents. La part des espèces menacées n’a quasiment pas évolué entre les deux éditions.
La liste rouge est disponible sur le site de l’OFEV.
11.02.2022 - Formation à la connaissance des espèces - une stratégie nationale
L’état de la connaissance des espèces en Suisse est considéré comme alarmant depuis de nombreuses années – le besoin en spécialistes des espèces ne peut déjà plus être satisfait. Avec l’élaboration et la mise en œuvre de la ‘Stratégie Formation à la connaissance des espèces’, les institutions impliquées veulent contrecarrer la perte drastique du savoir d’experts en matière de connaissances sur les espèces. La stratégie répond ainsi aux objectifs mentionnés aux points 4.3.4 et 5.5 du Plan d'action de la Stratégie Biodiversité Suisse.
La Stratégie Formation à la connaissance des espèces entend rendre la connaissance des espèces en Suisse disponible à long terme. Il convient ainsi d’assurer l‘éducation et la formation en taxonomie, en systématique ainsi qu’en écologie des groupes taxonomiques présents en Suisse. La stratégie identifie et réunit les acteurs centraux. Elle décrit la coopération des partenaires concernés et précise la procédure pour atteindre les objectifs fixés dans la stratégie.
Les cinq objectifs stratégiques sont les suivants :
- La connaissance des espèces est disponible en permanence. L’accent est mis sur les groupes d’organismes présents en Suisse.
- Les ressources en connaissances qui n'ont pas été développées ou qui ne sont pas librement accessibles sont identifiées, vérifiées et rendues utilisables dans la mesure du possible.
- Les conditions-cadres (éducation et formation, possibilités d’application etc.) encouragent de nouvelles personnes à se former dans la connaissance des espèces.
- Les professionnel(le)s sont intégré(e)s dans un réseau, mettent leurs compétences à disposition et procèdent à des échanges périodiques.
- Les efforts pour conserver, partager et acquérir le savoir et les compétences sont coordonnés tout comme la communication autour de l’importance de ces efforts.
La stratégie a été réalisée en concertation avec des parties prenantes concernées. Elle a été élaborée conjointement par les hautes écoles spécialisées Haute école du paysage, d’ingénierie et d'architecture de Genève HEPIA et Zürcher Hochschule für Angewandte Wissenschaften ZHAW, InfoSpecies, Swiss Systematics Society SSS et sanu sa. Elle est soutenue par l'Office fédéral de l'environnement OFEV et est établi sous le patronage de la Plateforme Biologie de l’Académie suisse des sciences naturelles SCNAT.
Télécharger le document sur la stratégie de formation à la connaissance des espèces
Attualità sulla fauna svizzera 2021
- 27.09.2021 - Particularités du début d'été humide de 2021: amphibiens, reptiles et castor
- 24.09.2021 - Spectaculaire redécouverte au Tessin de Triepeolus tristis, une espèce d'abeille-coucou plus observée depuis près de 80 ans en Suisse
- 22.09.2021 - Deux nouvelles espèces de syrphes pour la Suisse
- 29.06.2021 - Silencieux et sans couronne - les rois escargots
- 15.03.2021 - Les routes de colonisation de l’Agrion mignon Coenagrion scitulum
- 15.03.2021 - Dernière nouvelles de liste rouge des abeilles sauvages
27.09.2021 - Particularités du début d’été humide de 2021 : amphibiens, reptiles et castor
2021 fut au nord des Alpes et localement dans les Alpes centrales l’été le plus arrosé depuis le début des mesures. Plusieurs rivières et lacs sont sortis de leur lit à la mi-juillet, submergeant des surfaces terrestres. Si l'été habituel s'est fait attendre, les observations faunistiques n'en étaient pas moins intéressantes : nombre d’observations de serpents supérieure à la moyenne, barrages de castors résistants aux inondations et succès pour les espèces d’amphibiens à reproduction tardive.
Pour la plupart des groupes d'espèces, il est trop tôt pour faire un bilan concluant de cette saison. Cependant, nous aimerions partager avec vous nos premières impressions sur les amphibiens, les reptiles et les castors.
Amphibiens
Lors de la migration des amphibiens en février et mars, les bénévoles ont compté moins de crapauds communs, de grenouilles rousses et de tritons que les années précédentes sur les quelque 200 sites surveillés par des barrières de protection dans toute la Suisse (cf. base de données sur la migration des amphibiens).
Les précipitations régulières et abondantes du début de l'été ont créé une plus grande offre de plans d'eau de reproduction pour les espèces d'amphibiens à reproduction tardive telles que le sonneur à ventre jaune, le crapaud accoucheur et la rainette arboricole, qui dépendent de plans d'eau temporaires : prairies et champs inondés, ornières sur les chemins des champs et des forêts, flaques d'eau temporaire et fossés inondés. En de nombreux endroits, ces zones humides, par ailleurs très éphémères, ont conservé de l'eau suffisamment longtemps pour qu'au moins certains des têtards puissent achever leur métamorphose.
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Flaque d'eau créée par les précipitations dans la zone d'exploitation d’une carrière (photo de gauche), dans laquelle les têtards de sonneurs à ventre jaune et de crapauds accoucheurs ont pu se développer en juvéniles fraîchement métamorphosés (photo de droite : sonneur à ventre jaune à gauche, crapaud accoucheur à droite). © Murielle Mermod
2021 - une bonne année pour les serpents indigènes?
L'été dernier ne restera certainement pas dans les annales comme un été caniculaire, et ceux qui espéraient un temps propice aux baignades et aux barbecues ont souvent été déçus par la météo. En revanche, l'été 2021 a été excellent pour l'observation des serpents ! De mai à septembre, les conditions météorologiques ont été très changeantes, souvent nuageuses et humides, et les températures n'étaient ni très élevées ni très basses. Les femelles gravides des espèces de serpents vivipares, comme la Coronelle lisse, la Vipère aspic et la Vipère péliade, ont été obligées de profiter au maximum du soleil, qui n'était que rarement disponible, et s'exposaient donc fréquemment hors de leur cachette. Surtout en juillet, les herpétologues ont observé et signalé un nombre de serpents supérieur à la moyenne, notamment des Coronelles lisses et des Vipères aspics. De plus, il y a également eu de nombreuses observations sur des sites dits "difficiles", pour lesquels nous n’avions pratiquement pas reçu de données ces dernières années. La question de savoir si la saison 2021 a également été bénéfique pour les serpents est une autre question : l'été pluvieux a-t-il provoqué l'éclosion ou la naissance tardive des jeunes ? A mi-septembre, il y avait encore quelques femelles gestantes de Vipère aspic, mais dans l'ensemble, rien ne permet de penser que la saison 2021, qui touche à sa fin pour les reptiles, a été problématique pour la reproduction des espèces indigènes de serpents. La saison prochaine nous permettra de répondre à cette dernière question…
Une femelle de la Coronelle lisse en gestation profite des rares rayons du soleil d'une journée couverte pour se réchauffer. Canton de Berne, 3 août 2021 © Andreas Meyer
Barrages de castors et inondations
Peu de constructions animales fascinent autant l’humain que les barrages de castors. Les castors ont de nombreuses bonnes raisons de construire des barrages : le plan d'eau qui en résulte offre une protection contre les ennemis, sécurise l'entrée du terrier, permet une locomotion rapide et économe en énergie, fournit de la nourriture grâce aux plantes aquatiques et sert également pour le stockage de nourriture. Avec leurs barrages, les castors façonnent considérablement les habitats aquatiques dans toute l'Europe et l'Amérique du Nord.
La forme et la taille des barrages de castors dépendent du terrain, de la taille du cours d'eau et de sa vitesse d'écoulement. Les barrages sont des structures extrêmement stables, flexibles et peuvent résister à des crues vicennales.
Mais qu'arrive-t-il aux barrages de castors lorsqu'une crue après l'autre les balaie, comme cela s'est produit plusieurs fois cet été ? Dans le cadre du projet national sur la biodiversité du castor, huit territoires de castors ont été observés en 2021. Sur les 29 barrages des huit territoires, 14 barrages ont résisté aux multiples inondations et ont surmonté les vagues de crue avec seulement des dégâts mineurs, mais 15 barrages ont été complètement détruits. Quatre des territoires observés ont perdu tous leurs barrages - dans un territoire en particulier, il ne restait plus un seul des 11 barrage construits en cascade. En général, les castors réparent rapidement les barrages ou les reconstruisent complètement. Mais les barrages ne sont pas les seuls à avoir souffert des inondations. Les jeunes castors se noient dans les terriers des cours d'eau en crue si leurs parents ne peuvent pas les évacuer à temps, ou ils sont emportés par les crues et perdent ainsi le lien vital avec leur famille.
L'enquête nationale sur la population, qui aura lieu l'hiver prochain, montrera comment les castors ont survécu aux inondations de cet été.
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18.6.2021: Niveau d'eau normal au Tegelbach (TG). L’eau coule à travers le barrage. |
29.6.2021: Une crue moyenne passe au-dessus du barrage. |
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8.7.2021: Une crue extrême. |
Un barrage dans le même territoire de castors sur le Tegelbach après une crue: le barrage est éventré au milieu. |
Photos: Silvan Minnig, projet castor et biodiversité
24.09.2021 - Spectaculaire redécouverte au Tessin de Triepeolus tristis, une espèce d'abeille-coucou plus observée depuis près de 80 ans en Suisse
Triepeolus tristis est parmi les nombreuses espèces d'abeilles sauvages considérées comme éteintes en Suisse, à l'instar de près de 9% des 626 espèces indigènes placées dans la catégorie "RE" (regionnally extinct) dans la future liste rouge des abeilles sauvages. Les deux uniques observations de cette rare abeille-coucou ont été effectuées et 1939 et 1942 dans la région de Finges. Coup de filet théâtral cet été, Dimitri Bénon et Lorenzo Giollo, dans le cadre d'inventaires dans la région des Bolle di Magadino, ont découvert une grande agrégation de nids de Tetralonia dentata, et voletant discrètement dans les environs, des dizaines d'individus de son rarissime parasite Triepeolus tristis. Comme toutes les abeilles-coucous, cette espèce ne récolte pas de pollen mais cache ses œufs dans les nids de son hôte. Comme ce dernier a vraisemblablement toujours été présent en Suisse, y compris au sud des Alpes, il est vraisemblable que Triepeolus tristis ait passé inaperçu durant des décennies. Preuve supplémentaire que malgré des années d'inventaires, notre connaissance de la distribution des abeilles sauvages, même des espèces menacées, reste fragmentaire.
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Femelle de Triepeolus tristis à l’entrée d’un nid de Tetralonia dentata (Bolle di Magadino, Juillet 2021; Photo Dimitri Bénon). |
Mâles de Triepeolus tristis (à gauche) et de son hôte Tetralonia dentata (à droite) en position de repos; comme les abeilles-coucous ne construisent pas de nids, elles passent souvent la nuit accrochées par leurs mandibules à une tige ou une herbe (Bolle di Magadino, juillet 2021; Photo Dimitri Bénon). |
Dimitri Bénon, Lorenzo Giollo, Christophe Praz (info fauna)
22.09.2021 - Deux nouvelles espèces de Syrphes pour la Suisse
Le genre Callicera s’est récemment enrichi de deux espèces en Suisse. En septembre 2020, le syrphe Callicera macquarti a été observé à Brissago TI pour la première fois en Suisse. Par la suite, la révision systématique de toutes les données de Callicera en Suisse a mis en évidence une autre espèce: Dans la collection du Musée d'histoire naturelle de Berne, 17 spécimens de Callicera spinolae ont été identifiés - une espèce qui n'avait pas non plus encore été signalée pour la Suisse.
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Femelle de Callicera macquarti sur du lierre à Brissago. Les longues antennes avec un style terminal blanc sont caractéristiques du genre. © Michael M. Plichta |
Découvert dans la collection du Musée d'histoire naturelle de Berne: Femelle de Callicera spinolae. © Lisa Fisler |
La présence de l'espèce C. macquarti dans le sud du Tessin, jusqu’à présent principalement trouvée dans les zones méditerranéennes, peut s'expliquer par le climat favorable des berges du Lac Majeur qui ont un caractère méditerranéen. Pour C. spinolae, en revanche, il existe des signalements dans les pays voisins, en Allemagne, en France et en Italie. On peut donc supposer que les 17 mentions de C. spinolae dans la région de Berne ne représentent pas la totalité de l'aire de répartition suisse.
Les six espèces du genre Callicera présentes en Europe sont relativement rares en raison de leur mode de vie. Alors que les imagos vivent dans la cime des arbres, le développement pluriannuel des larves a lieu dans les cavités de vieux arbres qui sont en permanence remplies d'eau. En raison du fort attachement de l'espèce à un habitat qui se raréfie, elle est considérée comme un indicateur important des forêts intactes composées de très vieux arbres.
En plus des deux espèces nouvellement décrites, deux autres espèces sont présentes en Suisse: Callicera aurata et C. aenea. Avec ces quatre espèces de Callicera, la Suisse porte une responsabilité particulière pour la conservation de ce genre de syrphe et de son habitat.
Répartition des différentes espèces de Callicera en Suisse. Les points blancs indiquent les observations faites avant le 31.12.1999, les points noirs indiquent les observations faites après le 1.1.2000.(© Info fauna - CSCF)
Plus d'informations
L'article complet "Premières mentions de Callicera macquarti Rondani, 1844 et Callicera spinolae Rondani, 1844 (Diptera : Syrphidae) pour la Suisse" par Michael M. Plichta et Lisa Fisler a paru dans Entomo Helvetica 14 : 93-98, 2021.
Veuillez signaler vos découvertes sur Webfauna.ch - soit via le site web, soit avec l'application. Merci beaucoup pour votre aide pour l'enrichissement de nos données !
Franzsika Witschi et Lisa Fisler (info fauna)
29.06.2021 - Silencieux et sans couronne - les rois escargots
Si vous les cherchez, vous ne les trouverez que rarement ou jamais : les escargots de Bourgogne à coquille senestre (dont l’enroulement de la coquille est en sens inverse des aiguilles d’une montre). Ils sont si rares qu'on leur a donné le nom de "roi des escargots" dans les pays germanophones. Un certain nombre de cabinets de curiosité, populaires à la Renaissance et dont les objets ont ensuite parfois été transmis à des musées, abritent des rois escargots particulièrement bien présentés. On dit que plus d'un prince a envoyé ses serviteurs à la recherche d'un roi escargot pour le cabinet familial. Il est intéressant de noter que de nombreuses gravures sur cuivre ou sur bois de cette époque montrent des escargots dont l’enroulement de la coquille est senestre. Dans de nombreux cas, il se peut que le graveur sur cuivre n'était pas conscient du fait que les escargots senestres sont très rares et qu’il a donc oublié d’inverser l’image de l'escargot lors du transfert sur la plaque de cuivre. (Bien sûr, même à l'ère de Photoshop, il est facile de produire un roi escargot et de le poster sur Instagram...).
Il ne semble pas y avoir de lien entre les facteurs externes et l’enroulement senestre : les rois escargots peuvent être trouvés n'importe où. L'héritage génétique ne joue pas non plus de rôle dans le sens de l'enroulement des coquilles. Selon les résultats de recherches récentes, l'enroulement senestre est plutôt dû à des coïncidences au cours du développement embryonnaire précoce, c'est-à-dire qu'il s'agit d'une malformation ontogénétique. Selon les calculs, seul un escargot de Bourgogne sur 40’000 présente une coquille à enroulement senestre.
Chez nous, les rois escargots sont principalement connus parmi les escgargots de Bourgogne (Helix pomatia), car ceux-ci sont particulièrement voyants en raison de leur taille. Le phénomène selon lequel de rares individus d’une espèce ont une coquille « à l’envers » se produit également chez d'autres espèces d'escargots. D’autre part, il existe des familles d'escargots chez lesquelles les coquilles senestres sont la norme. Par exemple, la plupart des espèces de la famille des Clausiliidae sont senestres, à l'exception de quelques espèces qui sont, de manière atypique cette fois-ci, à enroulement dextre. Et enfin - il faut de tout pour faire un monde - il existe même des espèces chez lesquelles il n'y a pas de dominance directionnelle. Chez ces espèces, par exemple chez l'escargot arboricole Amphidromus perversus d'Indonésie, les escargots à coquille senestre et ceux à coquille dextre sont présents en nombre égal.
Revenons aux aux rois des escargots : Chez ces rares spécimens, ce ne sont pas seulement les coquilles, mais aussi tous les organes comme le cœur ou l'orifice respiratoire qui sont disposés en miroir par rapport à la structure corporelle des congénères. L'orifice sexuel étant également du mauvais côté, l'accouplement d'un roi escargot avec un escargot dextre est quelque peu laborieux - mais pas impossible.
Si vous, lecteurs intéressés, rencontrez un roi escargot et souhaitez nous faire part de votre observation, veuillez envoyer un courriel aux adresses suivantes : francois.claude@infofauna.ch et f.witschi@naturaqua.ch. Nous vous souhaitons bonne chance !
Bibliographie: Davison Angus and Thomas Philippe. ‘Jeremy the snail’ citizen scientists. 2020 Internet ‘shellebrity' reflects on origin of rare mirror-image snails. Biol. Lett.162020011020200110.
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Qui trouvera le roi ? (Pour déterminer le sens de l'enroulement, suivez la spirale depuis la pointe de la coquille vers l'extérieur ; l'enroulement dextre correspond à une rotation dans le sens des aiguilles d'une montre). |
Coquille d'un roi escargot de la collection du Musée d'histoire naturelle de Berne. Le spécimen a été trouvé à Coire en 1945. |
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Habituellement à enroulement senestre : la bulime à quatre dents (Jaminia quadridens), de la famille des Clausiliidés est distribuée principalement en Suisse occidentale et dans les vallées méridionales des Grisons. |
On estime que seul un escargot de Bourgogne sur 40’000 est senestre. La localisation géographique d'une population n'a pas d'importance. La fillette Luisa a trouvé un de ces rares spécimens. |
15.03.2021 - Les routes de colonisation de l’Agrion mignon Coenagrion scitulum
L’histoire d’une colonisation: Sur la base de nombreuses données, la colonisation très dynamique de la Suisse par l’Agrion mignon (Coenagrion scitulum) a pu être reconstruite. Une publication récente illustre les détails de ce processus.
Mâle de Coenagrion scitulum sur son poste d’observation proche de la berge.
En Europe, Coenagrion scitulum se rencontre principalement dans la région méditerranéenne. Depuis les années 1990, cependant, cette demoiselle s’étend de plus en plus au nord et à l'est. Il a été observé en Suisse à partir de 2002. Sur la base des données réunies sur C. scitulum, il a été possible de retracer ses routes de migration et de répondre ainsi aux questions – par où est-il arrivé en Suisse et comment il y a poursuivi son expansion ?
La première arrivée s’est faite en Ajoie par la porte de Bourgogne; de là, le voyage s'est poursuivi vers le Plateau oriental et central. Neuf ans plus tard, une deuxième avancée a eu lieu; cette fois-ci, l’Agrion mignon a atteint la Suisse par la vallée française du Rhône. Du bassin genevois, il s'est étendu vers le Plateau occidental. L'espèce a été aperçue pour la première fois en Valais et au Tessin en 2020.
Nombre annuel d’observations de Coenagrion scitulum en Suisse de 2002 à 2020. (Source: Wildermuth, H. et Monnerat, C., 2020)
Cette animation illustre les vagues d’expansion depuis 2002
La colonisation de la Suisse par l’Agrion mignon a été extrêmement dynamique. Les premiers arrivants sur un plan d'eau étaient principalement des individus isolés ou de très petits groupes. À en juger par leur comportement, les nouveaux arrivants ont immédiatement commencé à rechercher intensivement un partenaire pour la reproduction. S'ils n'en ont pas trouvé, ils ont quitté les sites. Souvent, de petites populations se sont développées localement et se sont éteintes après quelques années. Des populations importantes et stables ne se sont que rarement formées.
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Comportement typique d'une femelle de C. scitulum à la recherche d'un partenaire après son arrivée au plan d'eau encore inhabité. | Roue d’accouplement de C. scitulum. |
Qu'est-ce qui a contribué au succès de l’expansion de C. scitulum en Suisse ? D'une part, il a profité d’un important réseau d’habitats dont des plans d'eau nouvellement créés ou régénérés correspondant aux exigences de l’Agrion mignon. D'autre part, il a aussi bénéficié du réchauffement climatique.
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Un milieu créé en 2010 et favorable à C. scitulum à Bubikon, ZH | Ponte d’un tandem de C. scitulum au sein d’une aggrégation de C. puella et d’E. cyathigerum. |
Informations complémentaires
L’article complet «Fakten und Indizien zum Besiedlungs- und Ausbreitungsverhalten von Coenagrion scitulum in der Schweiz (Odonata: Coenagrionidae)» par Hansruedi Wildermuth et Christian Monnerat a été publié en décembre 2020 dans la revue Libellula.
Merci d’annoncer vos observations via Webfauna.ch – sur le site internet ou avec l’application. Merci beaucoup pour votre contribution dans la mise à jour de nos données!
Franzsika Witschi, Christian Monnerat (info fauna)
15.03.2021 - Dernière nouvelles de liste rouge des abeilles sauvages
Le projet d'actualisation de la liste rouge des abeilles sauvages est particulièrement avancé: les relevés de terrain et le travail d'identification des près de 150'000 données récoltées sont terminés. Plus de 20 expert-e-s ont participés à ce travail ces six dernières années sur plus de 260 localités distribuées dans toute la Suisse.
Jusqu'à maintenant, une grande partie du travail s'est porté sur les identifications et sur la taxonomie de groupes difficiles, ainsi que sur la détermination de l'aire de distribution des espèces. Il est apparu que l'aire de plusieurs espèces s'est étendue ces dernières années, en grande partie en raison du réchauffement climatique. Ainsi trois nouvelles espèces pour la Suisse ont été trouvées l'année passée: Andrena pellucens (Meride/TI), Andrena tenuistriata (Avusy/GE) et Hylaeus cardioscapus (Untervaz/GR). De plus, six espèces qui n'avaient plus été retrouvées en Suisse depuis au moins 20 ans ont été retrouvées; dans le cas de Anthidium loti, retrouvée en 2020 au Tessin, les dernières mentions dataient même de 1876. Xylocopa valga et Andrena rufula sont deux exemples d'espèces en claire expansion au nord de la Suisse. Enfin, la liste des "raretés" observées en 2020 est longue; on peut citer Nomada errans, observée dans le canton de Genève et photographiée pour la première fois, ou alors Hoplitis dalmatica, espèce emblématique du Valais, beaucoup plus rare ailleurs, trouvée dans trois nouveaux site des Grisons en 2020.
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Nomada errans in Avusy/GE. © Dimitri Bénon | Hoplitis dalmatica in Faido/TI. © André Rey |
Et la suite?
Au printemps 2021, la catégorisation définitive de chaque espèce sera déterminée au moyen d'analyses statistiques et d'avis experts. La liste d'espèce avec la catégorie de menace et le texte de la liste rouge sera transmis vers la fin de l'année à l'OFEV. Un document très attendu!
Franziska Witschi, Christophe Praz (info fauna)
Actualités de la faune 2020
- 01.12.2020 - Moins de blanc en hiver chez l’Hermine ?
- 10.07.2020 - Découverte d’une nouvelle espèce de sauterelle pour la Suisse
- 10.07.2020 - Rétablissement des communautés de libellules dans les tourbières du Jura neuchâtelois
- 12.05.2020 - Les libellules dans les champs de riz
- 27.01.2020 - La recherche de Boreus, une activité entomologique hivernale!
01.12.2020 - Moins de blanc en hiver chez l’Hermine ?
La plupart des hermines de nos contrées deviennent blanches en hiver. Certains signes montrent toutefois que cette mue ne se produit plus systématiquement chez tous les individus, comme c’était encore le cas il y a vingt ans. On trouve en effet de plus en plus souvent, en plein hiver, des hermines au pelage intermédiaire, voire franchement brun. L’explication est peut-être à chercher du côté du nombre croissant d’hivers peu enneigés : car si une hermine au pelage blanc comme neige court à travers une prairie essentiellement verte, le formidable effet de camouflage normalement produit par le pelage blanc en hiver est totalement manqué. Afin de pouvoir étudier plus précisément cette hypothèse, Info fauna lance un appel aux observations de la population.
L’hermine (Mustela erminea) est notre plus petit carnivore indigène après la belette d’Europe (Mustela nivalis). L’hermine présente la morphologie longiligne typique de beaucoup de mustélidés, adaptée à une chasse aux petits rongeurs foudroyante. De fait, l’hermine se nourrit de préférence de petits mammifères et d’oiseaux. Sur ce plan, la concurrence est rude : d’autres carnivores, mais aussi les rapaces diurnes et nocturnes, traquent les mêmes proies et représentent souvent eux-mêmes un danger pour l’hermine. Toutefois, la raréfaction de cette espèce chez nous est probablement plutôt due à la disparition des paysages cultivés traditionnels. Là où l’on trouve encore du terrain ouvert avec des haies, des bandes herbeuses, des jachères, des petits biotopes et une végétation riveraine non fauchée, les hermines sont aussi davantage présentes. Ces structures tout en longueur dans les zones cultivées n’offrent pas seulement à l’hermine des abris et des ressources alimentaires, mais elles permettent aussi d’interconnecter les populations.
Hermine © Nicolas Dulex
Devant le manque sensible de données fiables sur la présence de l’hermine, Info fauna a mené, pour la première fois en 2010, une évaluation standardisée des populations de petits mustélidés (hermine, belette et putois) dans huit régions de Suisse. Grâce à des tunnels à traces, on a pu montrer où vivait quelle espèce. Résultat : l’hermine est la plus courante et la plus largement répandue des trois espèces; sa présence a été constatée dans toutes les régions, à l’exception du Tessin.
Le pelage d’été de l’hermine est brun sur le dos et blanc sur le ventre. La fourrure d’hiver, en revanche, est une véritable tenue de camouflage : blanche comme neige, sauf le bout de la queue qui est noir. Ce dernier est aussi noir en été, et permet de distinguer l’hermine de la belette. Il est intéressant de constater que la mue ne se produit pas dans toutes les régions de l’aire globale de répartition. Dans les zones plus chaudes, l’hermine est brune toute l’année, ou brune et blanche; à l’inverse, elle est blanche toute l’année dans le grand Nord.
Hermine © Pascal Rapin
Sous nos latitudes, l’hermine mue généralement dès octobre-novembre ; de brun, son pelage devient blanc, et en mars-avril il repasse au brun. Les recherches de ces dernières années montrent toutefois que la mue d’automne a tendance à se faire un peu plus tard, c’est-à-dire qu’une partie non négligeable des animaux observés portent encore leur manteau brun jusqu’en novembre-décembre. Inversement, le passage à la fourrure d’été a lieu un peu plus tôt – presque plus aucun animal n’arbore de pelage blanc en avril, et seulement quelques-uns présentent encore un pelage intermédiaire à ce moment-là. Les études ont permis en outre une découverte étonnante : pendant toute la période hivernale, on observe des hermines avec un pelage intermédiaire, et même certaines avec un pelage d’été. Il semble donc que toutes les hermines ne changent plus forcément de couleur.
Le climat de plus en plus chaud, qui peut s’exprimer chez nous par des hivers plus courts avec moins de neige, pourrait être une des causes principales de ces phénomènes. Afin que nous puissions continuer à observer ces tendances et, le cas échéant, les confirmer, nous avons besoin de «big data», c’est-à-dire de grands volumes de données. C’est la raison pour laquelle nous faisons appel à vous, chère lectrice et cher lecteur : merci de nous communiquer vos observations d’hermines en nous indiquant l’état de leur pelage – blanc, brun ou intermédiaire.
Bon à savoir : l’hermine se rencontre jusqu’à environ 3400 mètres d’altitude.
Annoncez vos observations sur Webfauna.ch – soit sur le site internet, soit sur l’application. Un tout grand merci pour votre aide précieuse !
La fourrure d’hiver de l’hermine a été utilisée dès le haut Moyen Âge pour représenter le pouvoir. Ce sont surtout les rois, les empereurs et les papes qui portaient des manteaux d’hermine magnifiquement blancs, symboles de pureté et de perfection, avec les extrémités noires des queues si caractéristiques. L’usage n’a d’ailleurs pas complétement disparu : le pape Benoît XVI a porté à certaines occasions une petite cape bordée d’hermine. Et lorsqu’un nouveau roi prête serment aux Pays-Bas, il porte toujours le manteau d’hermine traditionnel, comme on a pu le voir en 2013 lors du couronnement du roi Willem-Alexander. De même, la reine Elizabeth était vêtue d’un manteau d’hermine pour la célébration de son couronnement en 1953. Depuis 2019, elle ne s’enveloppe toutefois plus que de fourrure synthétique – comme le jure sa couturière. Il était temps.
Franzisika Witschi, Simon Capt, info fauna
10.07.2020 - Découverte d’une nouvelle espèce de sauterelle pour la Suisse
Rhacocleis annulata a été découverte pour la première fois en Suisse dans les cantons de Genève et de Neuchâtel en 2018 et 2019. L’apparition de la Decticelle annelée, documentée par plusieurs observations réalisées dans des jardins privés, correspond à une introduction passive en lien avec les plantations de végétaux d’ornement. Cette espèce indigène en Sicile et dans le sud de l’Italie a été introduite passivement et de manière répétée dans plusieurs pays européens. Son aire comprend actuellement la France où elle se reproduit dans plusieurs localités méridionales et elle a été aussi annoncée en Hollande et en Grande-Bretagne.
Monnerat C., Gurcel K., Magnouloux M. & Dunant F. 2020. Premières observations de Rhacocleis annulata Fieber, 1853 en Suisse et en Haute-Savoie limitrophe (Orthoptera: Tettigoniidae). Entomo Helvetica 13:37-44 (PDF).
Christian Monnerat, info fauna
10.07.2020 - Rétablissement des communautés de libellules dans les tourbières du Jura neuchâtelois
De nombreux hauts-marais inclus dans les inventaires fédéraux se dégradent malgré le statut de protection dont ils font l’objet. Leur revitalisation est essentielle ce qui implique notamment la destruction des systèmes de drainage encore actifs.
Cette étude documente le possible rétablissement des communautés de libellules des tourbières lorsque des mesures ambitieuses et à long terme sont conduites dans ces habitats fragiles dont plus de 90% ont été détruits dans notre pays.
Ainsi, suite aux travaux de revitalisation entrepris entre 1996 et 2018 dans les tourbières des Vallées de la Brévine et des Ponts-de-Martel dans le canton de Neuchâtel, le nombre de plans d'eau est passé de 240 à 341 et leur surface de 1.3 à 10.1 hectares.
Les suivis libellules menés parallèlement ont montré que la communauté d’espèces inféodées aux hauts-marais a profité des mesures prises et s’est en outre enrichie depuis 2005. En 2017 et 2018, un suivi exhaustif a permis de recenser 38 espèces, dont neuf figurent sur la Liste Rouge nationale. Leucorrhinia pectoralis s'est ainsi implantée dans 12 hauts-marais sur 15, alors que Leucorrhinia albifrons, l'une des libellules les plus rares de Suisse et plus observée dans la chaîne du Jura suisse depuis 1898, se reproduit dans l’une des tourbières. La découverte de la seconde localité d’Aeshna subarctica pour le Jura suisse et de nouvelles observations de Ceriagrion tenellum, retrouvée après plus d’un siècle d’absence dans la région, complètent les succès enregistrés.
Vallat, A., Monnerat, C., Tschanz-Godio, S., & Juillerat, L. 2020. Rétablissement des communautés de libellules (Odonata) dans les tourbières du Jura neuchâtelois (Suisse). Alpine Entomology.
Christian Monnerat, info fauna
10.07.2020 - Rétablissement des communautés de libellules dans les tourbières du Jura neuchâtelois
De nombreux hauts-marais inclus dans les inventaires fédéraux se dégradent malgré le statut de protection dont ils font l’objet. Leur revitalisation est essentielle ce qui implique notamment la destruction des systèmes de drainage encore actifs.
Cette étude documente le possible rétablissement des communautés de libellules des tourbières lorsque des mesures ambitieuses et à long terme sont conduites dans ces habitats fragiles dont plus de 90% ont été détruits dans notre pays.
Ainsi, suite aux travaux de revitalisation entrepris entre 1996 et 2018 dans les tourbières des Vallées de la Brévine et des Ponts-de-Martel dans le canton de Neuchâtel, le nombre de plans d'eau est passé de 240 à 341 et leur surface de 1.3 à 10.1 hectares.
Les suivis libellules menés parallèlement ont montré que la communauté d’espèces inféodées aux hauts-marais a profité des mesures prises et s’est en outre enrichie depuis 2005. En 2017 et 2018, un suivi exhaustif a permis de recenser 38 espèces, dont neuf figurent sur la Liste Rouge nationale. Leucorrhinia pectoralis s'est ainsi implantée dans 12 hauts-marais sur 15, alors que Leucorrhinia albifrons, l'une des libellules les plus rares de Suisse et plus observée dans la chaîne du Jura suisse depuis 1898, se reproduit dans l’une des tourbières. La découverte de la seconde localité d’Aeshna subarctica pour le Jura suisse et de nouvelles observations de Ceriagrion tenellum, retrouvée après plus d’un siècle d’absence dans la région, complètent les succès enregistrés.
Vallat, A., Monnerat, C., Tschanz-Godio, S., & Juillerat, L. 2020. Rétablissement des communautés de libellules (Odonata) dans les tourbières du Jura neuchâtelois (Suisse). Alpine Entomology.
Christian Monnerat, info fauna
12.05.2020 - Les libellules dans les champs de riz
Dans le cadre d’un projet pilote initié par Thomas Walter (Agroscope) qui vise à favoriser la biodiversité en zone agricole, des suivis libellules auxquels info fauna a participé ont été réalisés en 2019 dans 6 champs de riz inondés. Le but était d’inventorier les espèces qui profitent de ces nouvelles cultures et de préciser celles qui peuvent se développer dans ces habitats temporairement inondés.
Un champs de riz inondé - quelles espèces de libellules peuvent s'y développer?
Dans les surfaces visitées pas moins de 36 espèces ont été observées d’après les résultats transmis par Gregory Churko (Agroscope). Parmi ces espèces, 9 ont effectué un développement complet, dont Anax ephippiger, et pour 6 d’entre elles, des comportements de reproduction ont été observés à l’image de Sympetrum depressiusculum, une espèce menacée inscrite sur la liste rouge nationale.
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Le rapport 2019 complet de la phase pilote de ce projet est prochainement disponible ici: www.nassreis.agroscope.ch.
Ce projet se poursuivra en 2020 et verra une augmentation des surfaces de culture dans certains sites, une mise en eau plus précoce et l’aménagement de fossés inondés pour les libellules et d’autres espèces aquatiques.
Christian Monnerat, info fauna
27.01.2020 - La recherche de Boreus, une activité entomologique hivernale !
Le genre Boreus appartient à l’ordre des mécoptères (Mecoptera) représenté en Suisse par 6 à 8 espèces (suivant la vision des taxa) et connu surtout pour les mouches-scorpions ou panorpes (Panorpa).
Deux espèces de Boreus, B. hyemalis et B. westwoodi appelés aussi « puce des neiges » sont annoncés de Suisse, bien que considérés par certains auteurs comme synonymes. L’identification des femelles est problématique et la récolte des individus est essentielle pour permettre une identification. Sa particularité outre sa petite taille − environ 4 mm − et le fait qu’il soit aptère est d’être actif au cœur de l’hiver surtout entre novembre et janvier, mais les données suisse s’étalent entre octobre et avril. On en sait peu sur la distribution de ce genre en Suisse, mais ils peuvent être attendus dans les six régions biogéographiques de Suisse et montrent un lien fort à des sols sablonneux et les tapis de mousses du genre Mnium dans certaines régions d’Europe. La majorité des données suisses sont anciennes et notre connaissance de la distribution de cette relique glaciaire est lacunaire.
Des recherches ciblées en Suisse permettraient probablement d’améliorer notre connaissance sur ce genre particulier comme l’ont montré des travaux récents en Hollande ou en France.
Cette espèce a récemment été attiré par la lumière d’une chasse de nuit dans le canton de Fribourg par François Rion, dans lequel elle était inconnue jusqu'à présent. Toute nouvelle information sur ce genre est la bienvenue (Email).
Photo: Femelle de Boreus attiré à la lumière (François Rion)
Christian Monnerat, info fauna
Actualités de la faune 2019
- 08.07.2019 - Nouvelles découvertes du Dectique à front blanc en Suisse
- 08.07.2019 - Un afflux d’Anax porte-selle (Anax ephippiger) en Europe centrale
- 25.03.2019 - Andrena amieti, une nouvelle espèce d'abeille pour la science
08.07.2019 - Nouvelles découvertes du Dectique à front blanc en Suisse
Le Dectique à front blanc (Decticus albifrons) a été annoncé pour la première fois en Suisse dans le Val Mesolcina (GR) par Adolf Nadig qui a observé un mâle le 24 août 1924 dans une prairie entre Roveredo et Grono. Une donnée qui est restée sans suite pendant plus de 80 ans. Plus récemment, un mâle capturé en 2007 à Castagnola (TI) par Thomas Hertach et déposé au Musée d’histoire naturelle de Lugano a été retrouvé dans les collections récemment. Une nouvelle observation a été réalisée à Besazio (TI) en 2018 par Christian Roesti (cf photo) dans l’extrême sud du Tessin. Il est probable que de nouvelles données de cette espèce bien distribuée dans la région méditerranéenne et connue des régions limitrophes de Suisse dans le nord de l’Italie (Lombardie et Piémont) ou encore la Vallée du Rhône (Isère, Rhône) soient réunies au cours des prochaines années dans notre pays.
Mâle adulte de Dectique à front blanc (Decticus albifrons)
Plus grand que le Dectique verrucivore (Decticus verrucivorus), il est caractérisé par un large bord blanc sur le pronotum et des élytres qui dépassent le fémur. Son chant s’entend à grande distance (cf chant Decticus albifrons).
Christian Monnerat
08.07.2019 - Un afflux d'Anax porte-selle (Anax ephippiger) en Europe centrale
Un afflux de ce migrateur irrégulier a été documenté en Europe centrale et notamment en Belgique, Hollande et Allemagne (observation.org) à partir de début juin. Quelques observations ont été réalisées jusqu’à présent en Suisse dans les cantons d’Argovie, Berne, Fribourg, Thurgovie, Lucerne et St. Gall et Zurich.
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Observée assez régulièrement depuis 1989 entre avril et octobre, l’Anax porte-selle n’a par contre pas été mentionné plusieurs années après 2013. Les afflux les plus marqués en Suisse concernent les années 1995 et 2011 (voir Fig.1).
Fig. 1: Nombre de km2, dans lesquels Anax ephippiger a été observé depuis 1989 en Suisse.
L’espèce se reproduit dans des plans d’eau peu ou moyennement végétalisé et peu profonds, comme les mares temporaires dont l’eau se réchauffe rapidement. Le développement larvaire rapide dure de 70 à 120 jours suivant la température. En fonction d’une arrivée en juin, on peut s’attendre à des émergences à partir de la fin août et en septembre.
Soyez donc attentif à ce migrateur et signalez-le sur webfauna (en ligne/App). Les détails utiles à l’identification sont disponibles sur la Clé de détermination webfauna.
Il est important de documenter chaque observation par des photographies ou par une description détaillée (critères relevés sur le terrain, conditions d’observation). Souvent actif en vol, il est généralement difficile de le photographier posé à faible distance. Par contre, une photo même de qualité moyenne prise en vol suffit très souvent à confirmer l’identification.
Mâle adulte de Anax ephippiger en vol
Christian Monnerat
25.03.2019 - Andrena amieti, une nouvelle espèce d’abeille pour la science
Six-cent-quinze espèces d’abeilles sauvages ont été observées au moins une fois en Suisse. Environ… Et ce nombre fluctue ! D’une part de nouvelles espèces arrivent occasionnellement de contrées limitrophes plus chaudes, probablement en raison du changement climatique. D’autre part, les limites entre certaines espèces proches sont encore floues, et les spécialistes ne s’accordent pas toujours sur la façon de traiter certaines formes : bonnes espèces, sous-espèces géographiquement bien délimitées, ou simplement formes morphologiques ou écologiques sans statut taxonomique distinct.
Une étude récente a examiné les limites entre espèces au sein d’un groupe d’andrène, le groupe d’Andrena bicolor. Le genre Andrena, le plus grand genre d’abeilles en Europe centrale et en Suisse, est taxonomiquement particulièrement délicat. Andrena bicolor en est une des espèces les plus abondantes. Cette espèce forme deux générations par année et est répandue dans toutes les régions biogéographiques de Suisse, des zones les plus basses jusqu’à la limite supérieure des forêts. Le statut de deux formes alpines proche de Andrena bicolor est jusqu’à maintenant resté peu clair, Andrena allosa et Andrena montana. Si certains critères morphologiques permettent de les distinguer dans certains cas, des populations présentant des conditions intermédiaires sont connues. Sur cette base, le spécialiste suisse des abeilles, Felix Amiet, est resté prudent sur le statut de ces deux espèces.
De nouvelles analyses génétiques indiquent que ce ne sont pas trois espèces dans ce groupe, mais quatre qui semblent coexister en sympatrie dans les Alpes sans échanger de gènes. Les populations intermédiaires entre ces formes représentent ainsi une nouvelle espèce qui n’avait pas encore de nom. Elle vient d’être baptisée Andrena amieti Praz, Müller & Genoud 2019, en reconnaissance à l’immense travail effectué par Felix Amiet sur les abeilles sauvages de Suisse.
La découverte d’une nouvelle espèce d’abeille en Suisse n’est pas chose courante. Il faut remonter au début des années 2000 pour y assister, avec Lasioglossum pleurospeculum Hermann 2001 et Osmia steinmanni Müller 2002. Combien d’autres espèces cryptiques se cachent encore dans notre faune ? Seul le travail de longue haleine des taxonomistes permettra d’y répondre.
> Carte de répartition de Andrena amieti
Mâle de Andrena amieti
Christophe Praz
Attualità sulla fauna svizzera 2018
- 05.11.2018 - Observez et signalez-nous deux espèces d'insectes invasives
- 15.10.2018 - Nouvelle fourmi envahissante dans le Canton de Vaud
- 09.08.2018 - Observation de la Belette naine
- 16.07.2018 - Invito alla segnalazione delle osservazioni di marmotta per il nuovo Atlante dei mammiferi
- 27.06.2018 - Une nouvelle espèce d'Asilide (Diptères) pour la faune de Suisse
- 25.06.2018 - Découverte d'une nouvelle espèce (et nouveau genre) d'Ephémère pour la Suisse: Labiobaetis atrebatinus
- 18.06.2018 - Table bien garnie: observation d'une araignée sauteuse imitant une fourmi
- 09.04.2018 - Découverte de deux nouvelles espèces d'abeilles sauvages
- 04.04.2018 - Vertigo genesii (Gredler, 1856), nouvelle espèce pour le Jura suisse
- 12.02.2018 - Ponte de Lampides boeticus à près de 1400 m en Valais
- 02.02.2018 - Observation d’une hermine à 4000m d’altitude
05.11.2018 - Observez et signalez-nous deux espèces d'insectes invasives
En automne, deux espèces invasives d’insectes peuvent être observés dans les maisons.
La punaise américaine du pin (Leptoglossus occidentalis) est originaire d’Amérique du Nord et plus particulièrement de Californie. Elle a été observée en Suisse pour la première fois en 2002 au Tessin. Depuis lors, elle s’est largement répandue sur tout le territoire national. Elle s’observe surtout en automne, lorsqu’elle cherche un abri pour passer l’hiver, notamment à proximité ou dans les habitations. Se nourrissant que de graines de pins, elle est absolument inoffensive.
Carte de distribution de la punaise américaine du pin
Détermination de la punaise du pin, Leptoglossus occidentalis, Heidemann 1910
La coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) peut s’observer elle aussi en grand nombre dans les maisons. Originaire d’Asie, elle a été introduite en Europe pour la lutte contre les pucerons. Elle est actuellement présente partout en Suisse et concurrence les coccinelles indigènes. Cette coccinelle de grande taille est très variable en coloration : certains individus sont oranges avec de nombreux points noirs, alors qu’à l’autre extrême, certains individus sont noirs avec deux gros points rouges. On la reconnaît néanmoins aux dessins noirs en forme de W ou un M sur le pronotum.
Carte de distribution de la coccinelle asiatique
Détermination de la coccinelle asiatique, Harmonia axyridis, Pallas 1771
Avez-vous observé une punaise américaine du pin ou une coccinelle asiatique?
Nous vous remercions de nous les signaler via Webfauna !
(Dans webfauna, vous trouverez la punaise américaine du pin dans le groupe "Hétéroptères terrestres" et la coccinelle asiatique dans le groupe: "Coléoptères, autres groupes").
Stéphanie von Bergen
15.10.2018 - Nouvelle fourmi envahissante dans le Canton de Vaud
Une nouvelle espèce de fourmis à caractère invasif, Tapinoma magnum Mayr, 1861, s’est installée depuis quelques années dans plusieurs sites du canton de Vaud : Cully, St-Sulpice, Ecublens, Pully. Originaire du pourtour méditerranéen, elle a sans doute été introduite avec des plantes en pot. Elle a également été signalée ponctuellement en Allemagne, Belgique, Pays-Bas, France.
Cette fourmi s’installe dans des milieux anthropisés (cimetières, jardins, parcs, parkings…) et niche volontiers près des murs, sous les dalles et pavés, dans et sous les bacs à fleurs, mais aussi en pleine terre dans les zones ouvertes bien exposées. Les nids sont souterrains, se signalant par du matériel fin (gravillons, sable, terre) excavé et déposé autour des entrées. En pleine terre, elle forme aussi des monticules de terre fine. Elle pénètre parfois également dans les habitations. L’espèce est fortement polygyne (nombreuses reines) et forme des super-colonies.
Très envahissante dans les zones où elle s’installe, elle se montre dérangeante pour les humains : elle ne pique pas mais mord facilement. L’effet de Tapinoma magnum sur la myrmécofaune locale n’est pas encore connu mais son omniprésence dans les zones colonisées constitue une concurrence évidente. Elle pourrait aussi avoir un effet négatif sur des plantes cultivées comme cela a été observé ailleurs.
Cette fourmi n’est pas aisée à distinguer des 2 autres espèces de Tapinoma présentent en Suisse : toutes sont plutôt petites (2-3.5 mm), noires, avec une encoche caractéristique à l’avant du clypéus. Elles dégagent une odeur de beurre rance si on les écrase. La particularité de Tapinoma magnum réside dans la grande variabilité de taille chez les ouvrières. Une identification certaine ne peut toutefois être faite que par un spécialiste.
Anne Freitag, Musée cantonal de zoologie, Lausanne
Tapinoma magnum montre une grande variabilité de taille chez les ouvrières (photo: © Musée cantonal de zoologie, Lausanne)
Photo de la tête d'une Tapinoma (T. nigerrimum, très proche de Tapinoma magnum) qui permet de voir l’encoche dans le clypéus. (Photo de www.AntWeb.org, auteur: Estella Ortega).
09.08.2018 - Observation de la Belette naine
Il existe en Suisse une sous-espèce de la belette (Mustela nivalis) qui n’a été observée à ce jour uniquement dans le Alpes orientales. Il s’agit de la belette naine (Mustela nivalis nivalis) qui se distingue de la forme nominative par la présence d’une limite nette et rectiligne entre le dos brun et le ventre blanc. Il manque également la petite tache brune à la commissure des lèvres chez cette sous-espèce et elle devient blanche en hiver.
La belette et la belette naine se distinguent en premier lieu sur la base de critères morphologiques. La longueur tête et corps de la belette mesure entre 14 cm et 19 cm (le plus souvent>16 cm) tandis qu’elle mesure moins de 16 cm chez la belette naine.
La distribution exacte en Suisse n’est pas connue, les observations annoncées à ce jour proviennent toutes du canton des Grisons sauf une observation récente faite dans le canton de St. Gall (Murgtal). Toutes les découvertes se situent à plus de 1500 m d’altitude ce qui pourrait être interprété comme une adaptation aux régions riches en neige, en supposant que le pelage apporte une meilleure protection contre les prédateurs naturels en présence de longues périodes enneigées.
Thomas Wehrli, garde-faune en Haute-Engadine, a réussi à faire des photos assez inédites et révélatrices de cette sous-espèce dans son arrondissement de surveillance au cours des mois passés. Elles montrent la belette naine dans son pelage d’été avec une proie et dans le pelage blanc hivernal.
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Une belette naine avec sa proie dans son pelage hivernal blanc. Par opposition à l’hermine le bout de la queue n’est jamais noir. Photo: AJF GR/Thomas Wehrli |
Chez la belette (Mustela nivalis) la ligne de démarcation entre le dos brun et le ventre blanc est irrégulière. Photo: Shutterstock / Romuald Cisakowski |
La belette garde son pelage brun-blanc en hiver. Photo: Paul Walser |
Une hermine (Mustela erminea) dans son plage d’été. La ligne de démarcation entre le dos brun et le ventre blanc est nette et de forme rectiligne. Photo: Paul Walser |
Chez l’hermine le bout de la queue reste noir dans son pelage hivernal blanc. Photo: Gianni Marcolli |
Simon Capt und Christof Angst
16.07.2018 - Invito alla segnalazione delle osservazioni di marmotta per il nuovo Atlante dei mammiferi
La distribuzione attuale della marmotta presenta ancora molte lacune conoscitive. Grazie alle vostre segnalazioni ci fornirete un grande aiuto per localizzare tutte le colonie di marmotte e rappresentarle sulla carta di distribuzione aggiornata nell’ambito del nuovo Atlante dei mammiferi della Svizzera e del Liechtenstein. Anche le osservazioni di marmotta nei luoghi già conosciuti sono comunque importanti, in quanto ci permettono di stimare l’evoluzione delle popolazioni di questo mammifero.
Trovate la « carta delle lacune » e tutte le informazioni necessarie sulla piattaforma internet atlas.nosvoisinssauvages.ch. Potete segnalare le vostre osservazioni su ornitho.ch, webfauna.ch o atlas.nosvoisinssauvages.ch.
Le marmotte si adeguano ai cambiamenti climatici oppure si spostano in luoghi più freschi o ad altitudini maggiori ? Una carta dettagliata della distribuzione della marmotta si rivela quindi indispensabile per capire e identificare i cambiamenti in corso.
Il nuovo Atlante dei mammiferi della Svizzera e del Liechtenstein é un progetto della Società Svizzera di Biologia della Fauna SSBF.
27.06.2018 - Une nouvelle espèce d'Asilide (Diptères) pour la faune de Suisse
Pogonosoma maroccanum, une espèce de mouche de grande taille (2 cm) de la famille des Asilidés, a été découverte dans le sud du Tessin. Une femelle de cette espèce récemment identifiée avait été récoltée en été 2005 à Chiasso (TI). Prédatrice à l’état adulte comme à l’état larvaire, les proies sont notamment des buprestes comme cela a été mis en évidence en Italie.
Christian Monnerat
Monnerat C. 2018. Pogonosoma maroccanum (Fabricius, 1794) nouveau pour la faune de Suisse et données inédites des musées suisses (Diptera: Asilidae). Entomo Helvetica 11: 153-156.
25.06.2018 - Découverte d'une nouvelle espèce (et nouveau genre) d'Ephémère pour la Suisse: Labiobaetis atrebatinus
Même des lieux bien connus comme la vallée de Joux peuvent réserver des surprises. Alors que l’espèce était connue presque exclusivement d’altitudes inférieures à 250 mètres en France, l’espèce semble avoir pris rapidement de la hauteur, puisqu’elle a été trouvée en 2017 jusqu’à plus de 1000 mètres d’altitude.
A la vallée de Joux, cela fait suite à l’arrivée il y a une dizaine d’années de Baetis liebenauae qui elle aussi n’était alors connue qu’à très basse altitude et qui est devenue l’espèce dominante dans l’Orbe. Cette dernière espèce, arrivée vers 1990 au Tessin et dans le Doubs et vers 1997 à Bâle a vu son aire de distribution s’étendre à travers toute l’Europe très probablement grâce aux modifications climatiques actuelles.
André Wagner
Larve mature, femelle et mâle imagos découverts dans l’Orbe
18.06.2018 - Table bien garnie: observation d'une araignée sauteuse imitant une fourmi
Les personnes qui ont le sens de l’observation découvrent des choses intéressantes. Des hôtels à abeilles, où des abeilles sauvages et des guêpes solitaires trouvent leurs nichoirs, sont à présent bien connus. On y trouve beaucoup d’insectes qui pondent leurs œufs dans les trous.
Si vous observez un tel hôtel à abeilles dans votre jardin, vous constatez qu’il y a aussi d’autres visiteurs, inattendus. De temps en temps, vous pouvez observer des ichneumonidae qui essayent de parasiter les œufs des autres insectes. Ou comme sur l’image ci-dessous, prise a Oberwil : L’araignée sauteuse Leptorchestes berolinensis imitant une fourmi, se réjouit de la table bien garnie, car elle se nourrit de toute sorte d’insectes. Cette araignée est spécialement intéressante car elle ressemble à une fourmi non seulement par son aspect mais aussi par son comportement : Elle soulève et bouge les jambes de devant comme une fourmi le fait avec ses antennes.
Cette araignée est très rare en Suisse et en Allemagne et ne peut être trouvée que sur le plateau du Haut-Rhin aux emplacements exposés à la chaleur. Afin de mieux comprendre la distribution de cette espèce dans la Suisse du Nord-Ouest, le musée d’histoire naturelle est très intéressé à recevoir vos observations avec photo (macro). Contact: Ambros Hänggi
D’ailleurs, nous avons ici un bel exemple que des mesures de protection améliorent souvent aussi la situation d’espèces qui n’ont pas été ciblées.
Ambros Hänggi, Musée d'histoire naturelle de Bâle
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L’araignée sauteuse Leptorchestes berolinensis préfère des emplacements très chauds, comme par exemple le côté d’un hôtel à abeille, exposé au soleil. Ici elle trouve toujours assez de proies.
09.04.2018 - Découverte de deux nouvelles espèces d'abeilles sauvages
Les inventaires effectués dans le cadre de l’actualisation de la liste rouge des abeilles sauvages de Suisse ont révélé en 2017 de nombreuses surprises : deux nouvelles espèces ont été trouvées pour la Suisse au Sud du Tessin, Ceratina nigrolabiata et Eucera nigrifacies. Il n’est pas clair si ces espèces étaient présentes depuis longtemps en passant inaperçues, ou si leur aire de distribution s’est récemment étendue vers le nord en raison du réchauffement climatique.
Des inventaires dans la chaîne du Jura ont permis la découverte de deux espèces connues en Suisse jusqu’à maintenant que dans les Alpes : Bombus jonellus et Andrena lapponica.
Enfin, deux espèces plus observées depuis plus de 20 ans ont été retrouvées en Suisse, Nomada flavilabris et Andrena symphyti.
Christophe Praz
Bombus jonellus a été découvert dans la chaîne du Jura.
04.04.2018 - Vertigo genesii (Gredler, 1856) [Gastropoda: Vertiginidae], nouvelle espèce pour le Jura suisse
Une importante population de Vertigo genesii, espèce en danger (EN) dans la liste rouge des Mollusques terrestres de Suisse a été découverte en 2016 par M. Horsák dans un marais des environs du Col du Marchairuz (VD).
Cela constitue donc une première pour la chaîne du Jura suisse puisque cette espèce à répartition boréo-alpine n’était alors connue que de l’arc alpin en Suisse (canton des Grisons ainsi que 3 populations dans les Préalpes vaudoises).
Vertigo genesii a aussi été récemment découvert dans le Jura français en 2014 (E. Brugel). De plus, une petite population a été mise en évidence (F. Claude) dans un bas-marais proche du Lac de Joux (VD) en 2017.
Cette petite espèce d’à peine 2 mm se détecte principalement en prélevant et en tamisant la litière, les débris végétaux ou les mousses des bas-marais, à proximité de certaines sources ou encore le long de petits cours d’eau.
François Claude
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Individu trouvé près du Col du Marchairuz VD |
La carte de répartition de Vertigo genesii |
12.02.2018 - Ponte de Lampides boeticus à près de 1400 m en Valais
Une femelle de Lampides boeticus aux ailes abîmées est observée le 21 juillet 2017 sur un baguenaudier (Colutea arborescens) planté sous le toit d’un chalet à 1390 m, aux Mayens-de-Sion (VS). Dès le 22 juillet et jusqu’au 2 août, des pontes abondantes sont constatées. Du 31 juillet au 2 août, cet individu est accompagné par une deuxième femelle qui elle aussi pond abondamment. Il est intéressant de constater que l’espèce est capable de se reproduire si haut en altitude en Suisse, même si rien ne prouve que ces pontes ont réellement permis (ou permettront) le développement d’une nouvelle génération. Signalons enfin que ce baguenaudier a aussi servi de plante-hôte à plusieurs autres espèces de Lycènes : Glaucopsyche alexis et Cupido alcetas régulièrement, parfois Celastrina argiolus et Callophrys rubi.
Emmanuel Widmann
Une femelle de Lampides boeticus observée en 2017 sur un baguenaudier à près de 1400 m en Valais.
02.02.2018 - Observation d’une hermine à 4000m d’altitude
Accompagné de quelques collègues, Christian Tesini a pu observer le 27 août 2017 lors d’une excursion en montagne dans la région de la Jungfrau une hermine (Mustela erminea) en pleine activité sous le sommet du Mönch à 3995 m. Cette observation est très exceptionnelle car hors du milieu naturel habituel et bien au-delà des altitudes connues pour cette espèce à ce jour. Le récit de Christian Tesini est le suivant : L’observation de l’hermine s’est passée en revenant du sommet vers le premier emplacement dépourvu de neige. Il s’agit d’un endroit apparemment fréquemment utilisé pour se reposer après avoir atteint le sommet ou de laisser passer les cordées en descente avant de monter soi-même vers le sommet. Nous avons atteint cette place peu après midi par un temps assez couvert. La visibilité était assez bonne. L’animal s’est déplacé en permanence entre les rochers et les gros blocs et s’est approche jusqu’à environ 5 m de nous. Un de mes collègues avait aperçu l’hermine en premier et nous en a parlé tout excité. Nous l’avons alors tous vu et en étions convaincu ! Au-dessus et en-dessous de cet endroit tout est couvert de glace ou de neige en permanence. Je n’ai pas vu de plantes. Une hermine ne pourra jamais survivre dans un tel endroit, vu l’impossibilité de s’y nourrir, les éventuels déchets trouvés sur place ne suffisant pas non plus. Cette observation correspond vraisemblablement à un déplacement exploratoire temporaire. En Suisse l’espèce se rencontre régulièrement jusqu’à 2500 m d’altitude dans les milieux favorables. Plus haut l’hermine devient beaucoup plus rare, surtout en raison de la raréfaction de sa nourriture de prédilection que sont les campagnols. En tous cas une observation hors du commun !
S. Capt
Attualità sulla fauna svizzera 2017
- 23.10.17 - Première observation du Moiré des Grisons (Erebia flavofasciata) en Valais
- 19.09.17 - Découverte d'une chrysalide de Hippotion celerio (Phoenix) en Valais
- 13.09.17 - Deux nouvelles espèces potentiellement invasives ont été découvertes au courant de ce printemps
- 27.06.17 - Dix-sept Coléoptères saproxyliques rares ou nouveau pour la Suisse
- 27.06.17 - Isomira costessii: nouvelle espèce d'un Coléoptère découvert en Suisse
- 23.05.17 - Découverte dans le canton de Neuchâtel d’une nouvelle population de Leucorrhinia albifrons
- 16.05.17 - Scoperta a Stabio (TI) una specie di cicalina nuova per la regione Paleartica: Osbornellus auronitens
- 28.02.17 - Ha già osservato una Atalanta? La segnali!
- 23.01.17 - Prima check list degli Auchenorrhyncha della Svizzera
23 octobre 2017 - Première observation du Moiré des Grisons (Erebia flavofasciata) en Valais
Une femelle d’Erebia flavofasciata a pu être observé le 5 juillet 2017 sur le versant sud du Simplon près de Gondo par Sonja Gerber, collaboratrice du Monitoring de la Biodiversité (MBD) en Suisse. Cette espèce rare, connue jusqu’alors en Suisse uniquement des cantons des Grisons et du Tessin, est endémique des Alpes centrales (CH,I, A). Les populations les plus proches du nouveau lieu de découverte se situent dans le Val Divedro et dans la Vallée Antigorio en Italie voisine. Avec 24 représentants du genre Erebia, le canton du Valais peut se vanter d’avoir le plus de Moirés en Suisse, suivi des canton des Grisons (23), de Berne (22) et du Tessin (21).
Markus Fluri, BDM
19 septembre 2017 - Découverte d'une chrysalide de Hippotion celerio (Phoenix) en Valais
René Hoess a découvert le 04.09.2017 une chrysalide de Hippotion celerio (Phoenix) dans une vigne à Lens VS. Elle se trouvait sur l’asphalte, sous des détritus végétaux accumulés au pied d’un mur. Aucune trace de rongement n’a été constatée sur les ceps avoisinants. Le papillon a éclos le jour même, sur le trajet du retour. Il s’agit de la première preuve certaine de développement en Suisse de ce papillon migrateur rare. Mais l’espèce s’est probablement déjà reproduite en Suisse par le passé : un individu frais ayant par exemple été trouvé en novembre 1978 à Locarno, et d’autres captures automnales d’individus en excellent état semblent soutenir cette idée.
Photos: la chrysalide du Hippotion celerio (Phoenix) trouvée par René Hoess et le papillon éclos.
13 septembre 2017 - Deux nouvelles espèces potentiellement invasives ont été découvertes au courant de ce printemps
Le frelon à pattes jaunes ou frelon asiatique, Vespa velutina nigrithorax (Lepeletier 1836) a été introduit depuis l’Asie par des transports de marchandise. Il a été découvert pour la première fois en Suisse dans le canton du Jura au printemps 2017 où il a migré depuis la France. Le Tessin est aussi une porte d’entrée où une migration depuis l’Italie est possible.
La Vespa velutina nigrithorax est crainte des apiculteurs par son comportement de chasse. Les abeilles sauvages et d’autres insectes pollinisateurs sont également concernés par le frelon à pattes jaunes. Le frelon est actif de jour, construit son nid souvent dans des arbres ou des abris près du sol. Le contrôle se fait avec la destruction des nids par des spécialistes.
Le groupe de travail « Neobiota invasive » et le service sanitaire apicole apiservice ont formulé des recommandations pratiques en cas d’apparition du frelon asiatique (PDF, en allemand). Il s’est avéré que le frelon asiatique est souvent confondu avec le frelon européen (Vespa crabro, Linnaeus 1758), bien que la Vespa velutina nigrithorax ait un abdomen plus foncé et des jambes jaunes. Elle est aussi généralement plus petite que le frelon indigène.
Cliquez sur les graphiques pour les agrandir
La deuxième espèce est Popillia japonica, Newman 1841 ou le scarabée japonais. Celui-ci vient initialement du Japon mais a été introduit aux Etats-Unis en 1916 déjà, où il s’est propagé rapidement. En Europe, il a été observé aux Açores et en Italie. En juin 2017, il a été trouvé pour la première fois en Suisse au Tessin, près de la douane italienne.
Les larves du scarabée japonais se nourrissent de racines, les adultes de feuilles et fleurs d’une multitude de plantes, aussi bien que de plantes cultivées ou ornementales. Cela pose surtout un problème dans l’agriculture.
Similaire au scarabée japonais est le hanneton des jardins (Phyllopertha horticola, Linnaeus 1758). Popillia japonica est cependant facilement distinguable des autres espèces indigènes similaires par 5 touffes de poils blancs sur les flancs et 2 sur l’arrière du scarabée.
Cliquez sur les graphiques pour les agrandir
Des observations des deux espèces peuvent être annoncées avec photo au secrétariat (Email)
27 juin 2017 - Dix-sept Coléoptères saproxyliques rares ou nouveau pour la Suisse
Au cours des dernières années, des inventaires axés sur les Coléoptères saproxyliques ont été menés dans de nombreux sites forestiers en Suisse, et ont contribué à établir une liste des coléoptères forestiers emblématiques de (Sanchez et al., 2016). Dans une nouvelle publication, dix-sept découvertes remarquables de Coléptères saproxyliques sont présentées. Ces espèces sont soit nouvelles pour la Suisse, soit connues d’extrêmement peu de données valides à l’échelle nationale. La plupart de ces espèces ne sont pas seulement très rares en Suisse, mais aussi dans la plupart des autres pays qui les abritent. Pour la majorité d’entre elles, il s’agit d’espèces extrêmement localisées et/ou dont les exigences écologiques sont particulièrement élevées. En outre, elles présentent généralement des moeurs discrètes et une taille modeste - ce qui explique qu’elles n’aient (presque) jamais été découvertes en Suisse!moeurs discrètes et une taille modeste - ce n'est pas étonnant que jusqu'à présent elles n'aient (presque) jamais été découvertes en Suisse!
Chittaro Y. & Sanchez A. 2017. À propos de quelques Coléoptères rares ou nouveaux pour la Suisse. Entomo Helvetica 10: 45– 53. PDF
Sanchez et al. 2016: Les Coléoptères saproxyliques emblématiques de Suisse, indicateurs de la qualité de nos forêts et milieux boisés. Mitteilungen der schweizerischen entomologischen Gesellschaft / Bulletin de la Société entomologique Suisse 2016, Vol. 89, p. 261–280.
Fig: Habitus de quelques espèces saproxyliques commentées dans la publications de Chittaro & Sanchez (2017) : Anthelephila pedestris, b) Cryptophilus obliteratus, c) Xylophilus corticalis, d) Plegaderus dissectus, e) Dorcatoma minor, f) Ernobius mulsanti. Toutes les phtotos © A. Sanchez
27 juin 2017 - Isomira costessii: nouvelle espèce d'un Coléoptère découvert en Suisse
En 2016 un individu d'Isomira costessii a été capturé en Engadine. Il s’agit de la première mention de l’espèce pour notre pays, connue jusqu’alors uniquement d’Autriche et d’Italie. Un individu suisse plus ancien existait dans une collection privée, mais cette information n’avait jamais été diffusée.
Dans leur publication, les auteurs Vivien Cosandey, Yannick Chittaro et Andreas Sanchez fournissent quelques informations écologiques et proposent une carte de distribution européenne pour cette espèce très localisée, ainsi que pour son espèce soeur I. moroi.
Cosandey V., Chittaro Y. & Sanchez A. 2017. Isomira costessii (Bertolini, 1868) (Coleoptera, Tenebrionidae): une nouvelle espèce pour la Suisse. Entomo Helvetica 10: 93-98. PDF
Carte à gauche: Carte de répartition de Isomira costessii. En Suisse, cette espèce a été observé seulement à deux sites en Engadine. ©info fauna CSCF&karch.
Photo à droite: Isomira costessi ©Andreas Sanchez
23 mai 2017 - Découverte dans le canton de Neuchâtel d’une nouvelle population de Leucorrhinia albifrons (Leucorrhine à front blanc)
Cette espèce au bord de l’extinction en Suisse est l’une des plus menacées de notre faune et connue maintenant de seulement trois localités reproductrices. Les stations les plus proches du site de découverte se situent dans le sud du département du Doubs. Cette colonisation illustre la capacité de dispersion élevée de L. albifrons atteignant ici un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres.
Information transmise par Arnaud Vallat et Sébastien Tschanz
16 maggio 2017 - Scoperta a Stabio (TI) una specie di cicalina nuova per la regione Paleartica: Osbornellus auronitens
Osbornellus auronitens (Neartica), raccolta per la prima volta nel Paleartico in Ticino nell’agosto 2016 da Valeria Trivellone. Gli esemplari di riferimento sono conservati presso il Museo cantonale di storia naturale di Lugano. La sua diffusione in Europa dovrebbe essere attentamente monitorata (vedi dettagli nell'articolo di Canadian Entomologist).
Articolo: Trivellone et al 2017, Canadian Entomologist
Foto: Osbornellus auronitens © Trivellone et al 2017
28 febbraio 2017 - Ha già osservato una Atalanta? La segnali!
Dall’Italia all’Irlanda, dal Portogallo alla Finlandia più di quaranta fra portali e istituzioni scientifiche europee (Citizen Science) sostengono il nostro studio su presenza e migrazione dell’Atlanta (Vanessa atalanta). Anche grazie a numerose segnalazioni di rilevatori svizzeri, abbiamo già raccolto centinaia di migliaia di osservazioni. Questa miriade di informazioni ci permette di analizzare la migrazione dell’Atalanta con una precisione spazio-temporale senza precedenti.
Con le sue ali nere dalle bande rosse e con macchie bianche, è molto caratteristica e non può essere confusa con altre farfalle diurne. La Vanessa atalanta è una farfalla migratrice, dall’Europa meridionale colonizza ogni anno quella centrale e settentrionale e in autunno le nuove generazioni fanno ritorno a Sud. Noi studiamo l’influenza di fattori esterni sulla presenza della specie e la sua risposta ai cambiamenti climatici.
Abbiamo bisogno del suo aiuto! La preghiamo di segnalarci tutte le osservazioni di Vanessa atalanta.
www.webfauna.ch: Registri la data, il luogo e il numero di individui osservati e indichi se si tratta di farfalle adulte (imago), di bruchi o di pupe. Ulteriori informazioni, quali comportamento o direzione di volo, sono molto preziose.
Puntuali aggiornamenti sull’evolvere del progetto saranno pubblicati sul nostro sito internet. Ci segua pure su Facebook e Twitter per conoscere le novità relative al progetto e altre informazioni su attività analoghe.
Con i migliori ringraziamenti
Marco Thoma, gruppo di ricerca «Migrazione e Ecologia degli insetti», università di Berna
23 gennaio 2017 - Prima check list degli Auchenorrhyncha della Svizzera, elaborata da Roland Mühlethaler, Valeria Trivellone, Roel van Klink, Rolf Niedringhaus, Herbert Nickel
L’articolo raccoglie la lista delle specie segnalate in Svizzera con particolare attenzione alle 10 specie nuove per questo territorio che sono: Hyalesthes luteipes Fieber, Calligypona reyi (Fieber), Kelisia confusa Linnavuori, Xanthodelphax flaveola (Flor), Macropsis haupti Wagner, M. remanei Nickel, Erythria cisalpina Dworakowska, Euscelis distinguendus (Kirschbaum), Metalimnus steini (Fieber) und Proceps acicularis Mulsant & Rey. Il numero totale delle specie di questo gruppo listate è ora di 561 specie (di queste circa 40 non sono più state ritrovate negli ultimi 50 anni). In aggiunto sono state elencate altre 173 specie che per motivi geografici ed ecologici sono presumibilmente presenti in territorio elvetico ma delle quali non è ancora stata trovata conferma. 17 specie sono state stralciate a causa di errori di determinazione o problemi tassonomici.
Mühlethaler, Roland & Trivellone, Valeria & van Klink, Roel & Niedringhaus, Rolf & Nickel, Herbert. (2016). Kritische Artenliste der Zikaden der Schweiz (Hemiptera: Auchenorrhyncha). Cicadina. 16. 49-87.
Photos: Adarrus bellevoyei et Nothodelphax distincta
12 septembre 2016 - Plusieures nouvelles observations du carabe rare Agonum hypocrita




Cartes de distribution de Agonum hypocrita jusqu'en 2015 (à gauche) ainsi qu'en 2016 (à droite).
Thomas Walter & Yannick Chittaro
Avril 2016 - Invitation à signaler vos observations de Vulcain
Dans le cadre d'un projet sur le comportement migratoire du Vulcain Vanessa atalanta en Europe, le groupe de recherche «Migration et écologie des insectes» de l’Institut d’écologie et évolution de l’université de Berne sollicite votre aide et vous invite à signaler vos observations de Vulcains via www.webfauna.ch ou www.ornitho.ch . Evitez de nous signaler les observations à double !
Le Vulcain est un papillon migrateur qui colonise l’Europe centrale et l’Europe du Nord chaque année depuis le sud. En automne, c’est la génération alors engendrée par ces arrivées printanières qui migre en direction du sud. L'étendue croissante de plateformes en ligne telles que www.ornitho.ch permet maintenant de suivre la migration du Vulcain dans beaucoup de pays d'Europe avec une haute résolution spatiotemporelle. Le groupe de recherche désire collaborer avec autant de portails européens que possible pour pouvoir suivre et analyser la migration du Vulcain à une échelle continentale pendant les années 2016 à 2018. En Suisse, la collaboration est établie à travers le Centre Suisse de Cartographie de la Faune , qui vérifie et stocke les observations de papillons signalées sur www.ornitho.ch .
Si vous signalez une observation de Vulcain, des indications quant au nombre d'individus observés sont très précieuses. En cas de dénombrement, par exemple sur des cols alpins en automne, merci d'indiquer aussi la durée du décompte. Des informations relatives à la direction ou la hauteur de vol ainsi que des données météorologiques etc. sont aussi très importantes.
Des mises à jour régulières concernant l'avancée du projet Vulcain seront publiées sur notre page internet .
Suivez-nous également sur Twitter pour obtenir les dernières nouvelles du projet ainsi que des informations sur d'autres sujets analogues.
Merci beaucoup!
10.02.2016 - Découverte de la musaraigne du Valais (Sorex antinorii) dans deux vallées méridionales des Grisons
Lors de la sortie annuelle du CSCF&karch en juin 2015 deux collaborateurs (Christian Monnerat, Karin Schneider) avaient trouvé deux cadavres de musaraignes dans le Val Bregaglia près de Bondo qui se sont avérés être des musaraignes du Valais (Sorex antinorii) après analyse génétique. En août 2015 Jürg Paul Müller et ses collaborateurs ont réussi à capturer un exemplaire de la musaraigne du Valais dans le Val Poschiavo (Val di Camp) lors de campagnes de capture de micromammifères entrepris dans le cadre des travaux sur la révision du statut liste rouge national des mammifères. L'analyse génétique des poils récoltés a permis d’identifier l’espèce. Ces découvertes soutiennent l’hypothèse que la musaraigne du Valais est la représentante du groupe « Sorex araneus » (regroupant les trois espèces jumelles S. araneus, S. coronatus et S. antinorii) au sud des Alpes.
Divers cadavres trouvés ou individus capturés ces dernières années et identifiés par analyse génétique ont permis de mieux cerner les limites septentrionales et orientales de l’aire de distribution de Sorex antinorii. Une détermination faible n’est possible qu’à l’aide d’une analyse génétique de l’ADN ou alors en prenant toute une série de mesures sur des crânes préparés (voir clé de détermination ). Ces données récentes peuvent être consultées sur la carte de distribution . L’aire de distribution de l’espèce couvre aujourd’hui les cantons du Valais et du Tessin et une partie des cantons de Berne, des Grisons et d’Uri. Sur le front septentrional la présence de la musaraigne du Valais a pu être prouvée en 2014 pour la première fois dans le Meiental (UR) dans le cadre des campagnes de capture de micromammifères liées aux listes rouges. En 2015 des captures de cette espèce ont pu être faites sur l’autre versant du col du Susten dans le Gadmertal (BE). Elle était précédemment déjà connue du Haslital (BE). Aux Grisons l’analyse de cadavres trouvés au hasard et les campagnes de captures pour les besoins de la liste rouge ont permis de démontrer la présence de l’espèce dans la Surselva, le Valsertal, le Safiental et dans le Domleschg.
Une délimitation définitive de l’aire de distribution de Sorex antinorii en Suisse n’est pas possible en état actuel des connaissances. Toutes analyses d’individus du groupe « Sorex araneus » en provenance des zones du front de distribution sont donc utiles et bienvenues.
20.07.2015 - Observation d’un campagnol des neiges (Chionomys nivalis) à plus de 3000m d’altitude
Le 20 juillet 2015 Beat von Wyl a pu observer un campagnol des neiges (Chionomys nivalis) à 3310 m d’altitude sur le Galengrat, une crête près du sommet du Galenstock (UR/VS). Le rongeur se déplaçait sur de la roche nue sous la crête. Une seule donnée parmi les observations figurant dans la banque de données du CSCF indique une altitude plus élevée (3400 m, Mettelhorn VS).
En Suisse, le campagnol des neiges habite les régions allant de 1000m à plus de 3000m. Presque deux tiers des 250 observations encodées dans la banque de données se situent entre 1400 m et 2400 m avec un maximum de données pour la classe d’altitude comprise entre 1800 m à 2000 m.
Le campagnol des neiges est un représentant de la sous- famille des arvicolinés. Assez grand pour un campagnol, il se caractérise par des oreilles plutôt grandes et bien visibles, des vibrisses (moustaches) très longues et une forte queue bicolore relativement longue mesurant environ la moitié de la longueur du corps. Le pelage est gris argenté avec un dos gris clair à brun clair et un ventre gris-blanc. Ce rongeur habite les milieux rocheux crevassés des montagnes, mais est trouvé également à basse altitude si les milieux conviennent (voir également carte de distribution). On le rencontre de préférence dans les éboulis, les champs de blocs, les pinèdes buissonnantes et les landes. Les observations de petits rongeurs robustes au pelage gris au-dessus de 2000 m peuvent donc être attribuées de façon assez sûre au campagnol des neiges.
Simon Capt
30.04.2015 - Découverte d'une nouvelle espèce de cigale, «Italienische Bergzikade» (Cicadetta sibillae)
Dans le cadre du projet cigales de Suisse, Thomas Hertach de l'Université de Bâle a découvert dans le sud de la Suisse et en Italie une nouvelle espèce de cigale. L'animal de quatre centimètres d'envergure a été baptisé " Italienische Bergzikade" (Cicadetta sibillae). Elle est l'une des seulement dix espèces de cigale présente en Suisse.
Thomas Hertach
28.04.2015 - Vertigo lilljeborgi (Westerlund, 1871) [Gastropoda : Vertiginidae], nouvelle espèce pour la Suisse.
Cette espèce des milieux humides a été découverte en août 2012 par M. Horsák dans un marais près de St. Moritz (GR) et constitue donc une première mention pour la Suisse ! Essentiellement distribuée au Nord de l’Europe, Vertigo lilljeborgi est également présent en quelques populations isolées d’Allemagne et de France notamment.
Cet escargot se rencontre dans la litière, les débris végétaux ou les mousses du genre Sphagnum de marais ouverts en marge de ruisseaux ou de plans d’eau. Le prélèvement et le tamisage de substrat peut se révéler utile pour détecter cette espèce qui mesure à peine 2 mm.
François Claude
28.04.2015 - Lauria cylindracea (da Costa, 1778) [Gastropoda : Lauriidae], nouveau pour le canton de Fribourg
Lauria cylindracea, espèce en danger (EN) dans la liste rouge des Mollusques terrestres de Suisse ne se trouve que dans quelques localités de l’ouest et du sud de la Suisse (GE, JU, NE, VD, VS et TI).
Un individu (coquille) a été découvert en 2014 dans le cadre d’un recensement des gastéropodes de la région fribourgeoise par le musée d’histoire naturelle de Fribourg ce qui en fait donc une nouvelle espèce pour ce canton.
Lauria cylindracea se rencontre surtout sur des milieux rocheux, des vieux murs ainsi que dans certains types de forêts. Malgré une régression en milieu construit, essentiellement due aux rénovations de vieux murs, on peut encore s’attendre à découvrir cette espèce dans d’autres sites de Suisse romande.
François Claude
28.04.2015 - Vallonia enniensis (Gredler, 1856) [Gastropoda : Valloniidae], découverte de deux nouvelles stations.
Vallonia enniensis, espèce en danger (EN) dans la liste rouge des Mollusques terrestres de Suisse ne se trouve que dans quelques rares localités en Suisse (GE, FR, AG, SH et ZH).
Deux nouvelles stations ont été découvertes (F. Claude) dans la région de la rive sud du Lac de Neuchâtel à Font (FR) et à Gletterens (FR) dans le cadre de recherches ciblées en 2013 et 2014.
Cette petite espèce thermophile mesurant un peu plus de 2 mm vit essentiellement dans des bas-marais calcaires entre 350 et 1020 m d’altitude. Elle est en forte régression dans notre pays ainsi que dans plusieurs pays européens.
François Claude
29.10.2014 - Zygène de la gesse (Zyganea romeo) dans l'Ouest de la Suisse

Dans la chaîne jurassienne, cette aeschne a été découverte sur le territoire suisse en 1993 par Catherine Vaucher-von Ballmoos dans la Vallée de Joux sur la commune du Chenit (VD). En Franche-Comté voisine, elle est connue de rares localités dans les départements du Jura et du Doubs.
Le 6 septembre 2013, Samuel Ehrenbold a découvert une nouvelle localité d’A. subarctica pour la chaîne jurassienne sur la commune des Ponts-de-Martel (NE). L’observation a été documentée par la capture d’un mâle, alors que probablement trois mâles volaient dans le secteur occupé.
Une superbe découverte à l’heure où les nombreuses revitalisations effectuées dans les hauts-marais jurassiens au cours des dernières années dans les cantons de Neuchâtel et du Jura pourraient offrir à cette espèce des habitats favorables à sa (re)colonisation. Un processus qu’il sera très intéressant de suivre.
La localité de reproduction actuelle la plus proche du site lucernois se trouve à Wohlen (AG) et est située à plus de 30 kilomètres. La provenance de cet individu est impossible à déterminer. L’individu peut provenir d’une localité plus éloignée encore, comme il est possible qu’un site favorable au développement de l’espèce, plus proche de Meggen, soit inconnu à ce jour.
Un individu de Coenonympha hero a été découvert par Emmanuel Wermeille le 19 juin 2012 dans un site marécageux des Franches-Montagnes. Il s'agissait d'un mâle relativement frais. L'origine de cet individu et la présence effective d'une population restent incertaines. Suite à cette observation, des recherches ciblées n'ont en effet pas permis de trouver d'autres exemplaires dans le site, ni dans d'autres marais du Jura suisse et de France voisine. Dans le Jura français, quelques populations de cette espèce sont connues, mais elles sont localisées à plusieurs dizaines de kilomètres. Des recherches sont prévues pour clarifier la situation de l'espèce aux Franches-Montagnes et dans les sites potentiels en France voisine.
Coenonympha hero a disparu du nord-est de la Suisse depuis une trentaine d'années (dernière observation dans le canton de Schaffouse en 1976). Des essais de réintroduction sont actuellement en cours dans le canton de Zurich. Outre dans le Randen schaffousois, l'espèce n'a été signalée dans le Jura suisse que par une vieille donnée d'Ajoie (Bonfol, également observée à proximité dans le Sundgau alsacien) et une d'Arlesheim (BL).
Yannick Chittaro
Le 8 septembre 2012 Ueli Schaffner a pu observer un Hérisson (Erinaceus europaeus) près de la station de baguage du Col de Bretolet dans le Val d’Illiez (VS) à 1926 m. Les altitudes les plus élevées annoncées pour cette espèce à ce jour en Suisse se situent vers 1500 m (région Davos) et 1600 m (région Zermatt). La présence de cette espèce est régulière jusqu’à 1000 m d’altitude dans les milieux favorables. L’Hérisson est beaucoup plus rare à partir de cette altitude jusqu’à 1500 m. Les observations à des altitudes encore plus élevées correspondent vraisemblablement à des déplacements exploratoires temporaires. Toutes les observations d’Hérisson sont donc les bienvenues, surtout celles d’altitude à plus de 1000 m. Les annonces peuvent être faites par le biais de webfauna.
Découverte de plusieurs espèces rare de chauves-souris au Val Müstair
Dans le cadre de la journée de la biodiversité organisée par le Parc National suisse au Val Müstair 25 juin 2011, plusieurs espèces rares de chauves-souris ont pu être capturées dans la région de Sta. Maria. La découverte d’une femelle Murin de Brandt (Myotis brandtii) est inédite pour le canton des Grisons. La capture d’un mâle Barbastelle (Barbastella barbastellus) est également une première pour les vallées du sud des Alpes. A noté encore la capture d’un mâle Petit Murin Myotis blythii, espèce se reproduisant uniquement au Tessin et dans les vallées du Rhin et du Rhône.
Un mâle Myotis alcathoe (Murin d’Alcathoe) a été découvert le 2 juin 2011 au Ronde de Prérat dans les Bois de Bonfol. Ce qui porte à 22 le nombre d’espèces observée dans ce canton.
Leptura annularis redécouvert dans la chaîne jurassienne après plus d’un siècle sans donnée (Coleoptera : Cerambycidae)
Ce Lepturinae a une distribution morcelée en Suisse où il est connu de quelques vallées grisonnes ainsi que du Chablais et de la chaîne jurassienne. Une observation récente réalisée par Yves Gonseth dans le cadre du projet Liste rouge sur les Coléoptères du bois a permis de confirmer sa présence dans la chaîne jurassienne. Il avait été trouvé pour la dernière fois en 1901 dans la région d’Olsberg dans les contreforts du Jura bâlois. Cette espèce se développe dans les forêts alluviales où l’aulne est bien présent.CM, 24.5.2011
Oplosia cinerea , une première pour le sud des Alpes (Coleoptera : Cerambycidae)
Cette espèce strictement liée au tilleul pour son développement est connue de plusieurs régions de Suisse où sa plante-hôte est présente. Ainsi, il se rencontre dans la région biogéographique du Jura (Pied sud du Jura), au Nord des Alpes (Chablais, Haute Vallée de la Reuss) et dans les Alpes internes orientales (centre des Grisons). Dans le cadre de relevés effectués au sud du Tessin pour le compte de la Liste rouge sur les coléoptères du bois, Yannick Chittaro a découvert l’espèce le 18 mai 2011 dans la commune de Meride. Cette découverte constitue la première donnée d’Oplosia cinerea pour le sud des Alpes connues à ce jour.CM, 24.5.2011
Redécouverte de Satyrium pruni (Lepidoptera) en Valais
Satyrium pruni a été redécouvert le 20 juillet 2010 dans des pelouses steppiques près de Vercorin ,sur la commune de Chalais VS. La dernière observation de cette espèce en Valais remontait à plus de 30 ans. La Liste Rouge nationale de 1994 classe cette espèce comme menacée d'extinction. A l'échelle suisse, cette espèce est encore présente dans le Jura et le nord du canton de Zurich. La chenille de ce papillon vit sur l'épine noire (Prunus spinosa).
Les pelouses steppiques de Vercorin font parties de l'inventaire national des pairies et pâturages secs (PPS). Depuis 2007 ces milieux sont pâturés par des ânes dans le cadre d'un projet de Pro Natura. Le site est très riche en espèces et héberge de nombreux papillons diurnes menacés. Il se distingue également par une grande diversité d'essences arborescentes. En plus deS. pruni , Il faut relever la présence de deux autres représentants du même genre: Satyrium w-album et Satyrium spini. Regina Jöhl, oekoskop, 1.12.2010
Une donnée de Gomphus flavipes à Bâle
E n cette fin de saison, Michael Goltz a trouvé le 1er octobre 2010 une femelle morte de Gomphus flavipes sur un terrain industriel au nord de la ville de Bâle. L'individu découvert a quelque 500 mètres des rives du Rhin et a été identifié par Robert Portmann et Daniel Küry. Après la découverte d'une exuvie sur le cours supérieur du Rhin à Schwörstadt en 2008 par Holger Hunger et Franz-Josef Schiel, cette nouvelle donnée constitue la seconde mention suisse pour l'espèce.
G. flavipes était au XIXe et au début du XXe siècle indigène dans l'Oberrhein et sa présence a été prouvée à nouveau depuis 1999 au nord de Freiburg im Breisgau. Cette découverte renforce l'hypothèse de son expansion depuis quelques années vers le sud. Daniel Küry, 18.10.2010
Découverte de Myotis nattereri (Chiroptera) dans le canton de Zurich
Myotis nattereri a été découvert le 19.7.2010 sur la commune d'Adlikon ZH par Thierry Bohnenstengel. Cette espèce discrète est probablement sous-échantillonnée car elle évolue principalement en milieu forestier où son observation est peu aisée. TB, 7.10.2010
Découverte d'Erythromma lindenii (Odonata) dans le canton de Schwyz
Erythromma lindenii a été découvert le 23.8.2010 sur la commune de Wangen SZ par Traute et Heinrich Fliedner. L'espèce volait à proximité du plan d'eau d'un terrain de golf. Cette observation est la première pour le canton de Schwyz. La photographie d'un mâle qui a été capturé a permis de valider cette découverte.
E. lindenii poursuit sa progression en Suisse. Elle a été découverte récemment dans le Churertal aussi sur les plans d'eau d'un terrain de golf.
Cette espèce discrète est probablement sous-échantillonnée car souvent posée à distance de la berge. Le balayage aux jumelles de la végétation émergée ou des tiges sur lesquelles elle se pose est le meilleur moyen de l'observer. Sa capture est souvent impossible. CM, 9.9.2010
Une donnée récente pour Bembidion octomaculatum (Coleoptera) en Suisse
Bembidion octomaculatum a été trouvé en abondance le 14.7.2010 à Lavigny VD par René Hoess dans une dépression temporaire. Principalement connu dans l'ouest du pays, ce petit carabe n'avait plus été mentionné en Suisse après 1994, date à laquelle il avait été collecté en Valais central. CM, 9.9.2010
Nouvelle présence d'Hyles gallii (Lepidoptera) au nord des Alpes
Dans le Simmental, des adultes d' Hyles gallii ont été observés le 26.8.2010 par René Hoess à Boltingen BE dans trois marais distincts. Dérangés par l'observateur qui parcourait les sites à la recherche de libellules, ils se sont reposés après un bref vol dans la végétation.Un adulte a aussi été photographié par Beat Schneider le 31.8.2010 à Weiach ZH dans une gravière. La chenille de ce sphingidé vit dans les endroits humides et chauds et se développe sur différentes espèces d'épilobes, de gaillets ou encore d'euphorbes.
Bien distribué dans le canton du Valais ainsi que dans les Grisons, l'espèce n'est pas annuelle au nord des Alpes. Les chenilles sont plus fréquemment rencontrées que les adultes. Notre connaissance de sa distribution est considérée comme incomplète. Par opposition à de nombreux autres sphingidés, l'espèce n'est pas attirée par les pièges lumineux. CM, 9.9.2010
Après des observations répétées les 8 et 9.6 et le 5.7.2010 à Weiach ZH dans une gravière, Beat Schneider a pu observer un mâle fraichement éclos et six exuvies le 31.8.2010 dans ce même site.
Anax ephippiger s'était déjà reproduite en 2009 dans cette localité.
Si l'espèce est une apparition presque annuelle en Suisse depuis 2000, les preuves de développement sont plus ponctuelles. CM, 9.9.2010
Dans le Jura neuchâtelois, Sébastien Tschanz a observé un mâle de Ceriagrion tenellum le 19 juillet 2010, une première mention pour cette espèce dans le canton. L'individu a été découvert à proximité d'un plan d'eau tourbeux recréé durant l'automne 2008. Il s'agit de la première donnée de ce zygoptère sur le relief jurassien où il avait été signalé jusqu'au début du XXe siècle de la Vallée de Joux.
Ceriagrion tenellum semble se disperser depuis une dizaine d'années en marge des sites classiques connus sur la Rive sud du Lac de Neuchâtel. Sa possible installation dans de nouvelles localités du Plateau comme du Jura mérite d'être suivie. CM, 28.7.2010.
A ce jour connu que d'Ajoie, où il avait été observé pour la première fois en 2002, Coenagrion scitulum a étendu son aire de distribution dans le canton du Jura. Il a été découvert en juillet 2010 sur le Plateau franc-montagnard à 990 mètres d'altitude par Laurent Juillerat (biologiste indépendant) et à 480 m dans la vallée de Delémont par Christian Monnerat (CSCF).
Dans les deux cas, un seul tandem a été observé. Si présent en faible effectif, C. scitulum est une espèce très discrète. Il doit être recherché partout en Suisse dans les plans d'eau peu profonds de petites à moyennes tailles envahis de végétation flottante et immergée (Potamogeton, Myriophyllum ou Chara). CM, 28.7.2010.
Un adulte d'Osmoderme a été observé et photographié le 14 juillet 2010 par Martin Bolliger (Naturama) dans une nouvelle localité du canton de Bâle-Campagne. L'espèce avait été observée précédemment sur la commune d'Allschwil jusqu'au début des années 1960. Les vaines recherches actives effectuées dans ce site ces dernières années ont permis de constater qu'il n'abritait plus aujourd'hui d'habitats favorables à l'Osmoderme. Ce coléoptère saproxylophage se développe dans le terreau des cavités des branches ou du tronc de très vieux arbres (chênes, saules, tilleuls).
Comme, nous l'avons relevé dans une précédente note, l'Osmoderme devrait être recherché activement dans tous les cantons où il a été mentionné historiquement. Cette espèce est hautement prioritaire à l'échelle nationale et menacée d'extinction en Suisse comme dans de nombreux pays européens. Assurément présent à basse altitude sur l'ensemble du territoire suisse au début du XXe siècle, il n'a été retrouvé que dans trois localités suisses depuis 2000. CM, 28.7.2010.
Lestes dryas a été découverte le 10 juillet 2010 par Beat Schneider dans une nouvelle localité zurichoise. Une trentaine d'adultes ont été observés dans une gravière, à plusieurs kilomètres des rares localités zurichoises dans lesquelles l'espèce s'est maintenue.
Ce leste est très rare et particulièrement menacé dans le quart nord-est de la Suisse. CM, 28.7.2010.
Cette espèce est très localisée en Suisse et présente une concentration de localités dans le nord-ouest du pays, surtout dans le canton du Jura.
Après la découverte en 2009 d'une exuvie d' Epitheca bimaculata dans une localité des Franches-Montagnes, plusieurs sites favorables ont été prospectés dans la région. Ces recherches menées par Christian Monnerat (CSCF) ont permis de découvrir l'espèce dans deux nouveaux plans d'eau tourbeux.
Ces apparitions probablement récentes sont une bonne nouvelle. Elles illustrent la capacité de cette espèce de coloniser de nouveaux sites et suggèrent un renforcement de ses populations régionales. Rappelons que l'Epithèque à deux taches, menacée d'extinction en Suisse, est hautement prioritaire à l'échelle nationale. CM, 28.7.2010.
La découverte en 2009 de Leucorrhinia pectoralis dans les Franches-Montagnes (cf. note précédente) a stimulé la prospection de sites qui lui sont potentiellement favorables dans la région. Ainsi, les observations réunies par Laetitia Chedorge (Centre des Cerlatez ), Sébastien Tschanz (Service de la faune, des forêts et de la nature du canton de Neuchâtel) et Christian Monnerat (CSCF) ont permis d'actualiser nos connaissances sur sa distribution dans la chaîne jurassienne. Pas moins de 8 localités, dont certaines abritent des effectifs importants, ont été répertoriées principalement dans le Canton du Jura, mais aussi dans le Jura bernois et neuchâtelois.
Cette situation très réjouissante est la conséquence positive des travaux de revitalisation qui ont été effectués dans de nombreux hauts-marais de la région dès 2004. Soulignons toutefois que ces sites ont probablement été recolonisés à partir des sites francs-comtois (Jura français) où la Leucorrhine à gros thorax est connue de longue date. Ce constat souligne une fois de plus qu'une stratégie efficace de conservation des espèces doit impérativement transcender les frontières politiques.
Les recherches se poursuivront en 2011 pour poser les bases d'un plan d'action régional pour cette espèce de première priorité nationale. CM, 28.7.2010.
En marge du projet de Liste rouge des Coléoptères du bois, des pièges à bières ont été installés en 15 endroits du Valais et du Chablais vaudois. Plusieurs Longicornes rares en Suisse ont ainsi pu être capturés. Leioderes kollari (7 données suisses, dernière en 1995) a pu être retrouvé dans la région de Martigny, de même que Clytus tropicus (4 données valaisannes, dernière de 1994). Xylotrechus antilope a également été capturé : il s'agit des premières observations pour le Valais et le Chablais. YC, 12.8.2010
Cette petite sauterelle, très discrète, a été découverte récemment (2000) en Basse Engadine, première mention pour la Suisse. Les recherches qui ont suivies ont permis de mieux connaître sa distribution limitée à la région de Scuol. On la rencontre en zone agricole, dans les prairies et les friches.
La découverte de Leptophyes albovittata en 2009 par Bruno et Lotti Keist dans le Val Mesolcina fut une surprise de taille. Les intenses recherches de terrain effectuées au cours des vingt dernières années dans cette région n'avaient pas permis de la détecter. S'agit-il d'une colonisation récente ? De nouveaux relevés, en permettant de compléter nos connaissances sur sa distribution régionale, permettront peut-être de répondre à cette question. Comme le Val Mesolcina s'ouvre sur le Tessin, sa recherche dans ce canton a de fortes chances d'être fructueuse. CM, 28.7.2010.
La Belle Dame ou Vanesse du chardon (Vanessa cardui) est une des rares espèces de papillons qui immigre en Suisse chaque année, en provenance d'Afrique du Nord. Si le phénomène a lieu chaque printemps (d'avril à juin), c'est le nombre extrêmement élevé d'individus qui rend la migration de 2009 exceptionnelle.
Cupido argiades (Rhopalocera) vole déjà sur le littoral neuchâtelois
L'observations précoce de Cupido argiades, réalisée le 15 avril 2009 sur la commune d'Hauterive par Laurent Juillerat, est fort intéressante: elle confirme l'implantation locale de l'espèce. La capture sytématique des petits Lycaenidae et le contrôle en main permet d'améliorer la détection de l'Azuré du trèfle.
L'Osmoderme (Coleoptera) retrouvé dans la région genevoise
La découverte de restes d'Osmoderme (Osmoderma eremita) en 2009 dans la région genevoise par Mickaël Blanc apporte la preuve que cette espèce est encore présente dans le canton. La précédente donnée genevoise remontait à l'année 1961, date à laquelle il avait été trouvé sur la commune de Dardagny. Présent au début du XXe siècle sur l'ensemble du Plateau suisse, l'Osmoderme n'a été retrouvé dès 2000 que dans une allée de tilleuls en ville de Soleure. Ce coléoptère se développe dans le bois en décomposition des vieilles cavités et est aujourd'hui l'un des coléoptères les plus menacés de Suisse et d'Europe suite à l'élimination systématique des grands arbres à cavités.
La redécouverte dans le canton de Genève de cette espèce emblématique illustre sa discrétion et la difficulté de le détecter. L'Osmoderme devrait être activement recherché dans les cantons où il a été signalé par le passé soit Bâle-Campagne, Fribourg, Genève, Grisons, Saint-Gall, Soleure, Tessin, Valais, Vaud et Zurich. Seule de l'information récente et la connaissance des rares arbres encore favorables à son développement permettra de prendre les mesures nécessaires à sa conservation.
Otiorhynchus grischunensis (Coleoptera, Curculionidae), une nouvelle espèce de charançon des Grisons
Connu actuellement de trois localités des Alpes grisonnes (Davos, St. Moritz et Col de la Bernina), une nouvelle espèce de charançon pour la science a été découverte et décrite récemment. Le nouveau Otiorhyncus grischunensis vit, comme d'autres représentants de ce genre probablement polyphage, dans le sol et la litière des landes de l'étage alpin (au-dessus de 2000 m). Ses plus proches parents se rencontrent dans le sud des Apennins, le sud-est de la péninsule balkanique, ainsi qu'en Bulgarie et en Turquie. La dernière description d'une espèce d'Otiorhynchus de Suisse remonte à 140 ans.
Leucorrhinia albifrons (Leucorrhine à front blanc) retrouvée dans le canton de Berne
Leucorrhinia albifrons a toujours été rare en Suisse et était présente localement sur le Plateau, en Suisse centrale et en Valais. Dès les années 1970, cette libellule a encore été observée à Arth-Goldau (SZ) jusqu'en 1978 et s'est maintenue jusqu'à nos jours à Bavois (VD) et au Pfynwald (VS). L. albifrons a été découverte en 2000 à Cartigny (GE), une région probablement colonisée par l'immigration d'individus de France voisine.
Le 30 juillet 2009, René Hoess a observé un mâle isolé à Niederried bei Kall (BE). L'espèce était considérée comme éteinte dans le canton de Berne depuis sa dernière observation en 1959. On peut ainsi s'attendre à de nouvelles observations sur le Plateau suisse qui pourraient conduire à une réinstallation permanente.
Coenagrion scitulum (Odonata) découvert dans le canton d'Argovie
René Hoess a observé le 1er juillet 2009 à Auschachen bei Brugg une femelle de Coenagrion scitulum. Cette espèce étend son aire de distribution en Europe centrale depuis le sud-ouest de l'Europe. Elle ne s'est implantée que depuis quelques années en Ajoie JU et dans le Grosses MoosBE/FR. Les femelles à la recherche de sites de ponte peuvent être observées loin des plans d'eau. Une attention particulière sera portée à ces individus discrets qui peuvent facilement passer inaperçus.
Onychogomphus forcipatus (Odonata) en abondance à la Vallée de Joux
Dans le cadre des inventaires odonates menés sur les sites marécageux de la Vallée de Joux, Alain Maibach a eu la surprise de capturer et d'observer le 13 juillet dernier Onychogomphus f. forcipatus en très grand nombre, plus de 200 individus au total. Les individus se tenaient dans un vaste secteur à proximité de l'Orbe en amont du Lac de Joux. Le long de l'Orbe chaque pierre émergente supportait un mâle (au moins !). Lors de la découverte, la température était élevée (>28°C) et un fort vent du sud soufflait.
Cette espèce n'avait jusqu'à présent jamais été observée à la Vallée de Joux. CM, 14 juillet 2009
Epitheca bimaculata et Leucorrhinia pectoralis (Odonata) aux Franches-Montagnes
Dans le cadre de son travail de stage au Centre Nature au Cerlatez (Saignelégier JU), Magali Crouvezier a inventorié les libellules de plusieurs plans d'eau tourbeux des Franches-Montagnes. Sur la commune de Montfaucon (JU), elle a notamment collecté deux exuvies d'Epitheca bimaculata et observé plusieurs mâles de Leucorrhinia pectoralis.
Pour E. bimaculata, il s'agit de la première preuve de développement connue sur le Plateau franc-montagnard, quant à L. pectoralis, elle n'avait plus été rencontrée depuis de nombreuses années dans la région. Les deux espèces sont inscrites dans la catégorie « au bord de l'extinction » (CR) de la dernière liste rouge des libellules de Suisse. CM, 8 juillet 2009
Arrivée précoce de l' Anax porte-selle (Anax ephippiger) en Suisse où il a été découvert et photographié le 4 mai 2008 à Pfungen ZH par Beat Schneider. Cet élément africain et ouest asiatique est un migrateur très mobile qui apparaît en Suisse entre mai et juillet et peut réaliser si les conditions le permettent son développement en moins de trois mois au cours de l'été. Des émergences ont été ainsi notées entre fin juillet et fin octobre. L'espèce peut être confondue avec l'Anax napolitain (Anax parthenope). L'observation attentive aux jumelles de l'étendue de la tache bleue à la base de l'abdomen, plus réduite chez A. ephippiger, de la couleur des yeux et du thorax beige-brun chez A. ephippiger peut permettre une identification sans capture. CSCF, 10 mai 2008
De nouvelles observations pour Rhamnusium bicolor et Ropalopus ungaricus (Coleoptera)
Les recherches ciblées menées au Tessin par Ulrich Bense dans le cadre du projet Liste rouge sur les Coléoptères du bois ont permis de découvrir deux espèces de Cerambycidae inconnues à ce jour au sud des Alpes à savoir Rhamnusium bicolor et Ropalopus ungaricus . Des trous de sorties et des traces de l'activité des larves ont été mises en évidence. La recherche de traces est un bon moyen pour mettre en évidence ces deux espèces considérées comme rares dans notre pays.
R. bicolor n'a été signalé qu'à deux reprises dès 2000, à Dorénaz VS par Raymond Rausis et à Senèdes FR par André Hayoz.
Après plus d'un demi-siècle sans observation R. ungaricus a été observé en 2007 à Gänsbrunnen SO par Michael Geiser.
Gomphus flavipes (Odonata : Gomphidae) découvert en Suisse sur le Rhin
Dans le cadre d'un mandat en lien avec la planification du tronçon Karsau-Wehr de l'A98 (Baden-Württemberg), Holger Hunger et Franz-Josef Schiel ont recherché à trois reprises des exuvies sur un transect de 8km le long des berges du Rhin. A cette occasion, trois exuvies de Gomphus flavipes ont été découvertes à la hauteur de Schwörstadt. Les découvertes ont été réalisées lors des trois passages, les 29 juin, 23 et 27 juillet. Des recherches ciblées ont finalement permis de découvrir le 9 août une exuvie de G.flavipes sur la rive suisse du Rhin à la hauteur de Schwörstadt. L'exuvie, plus très fraîche et enveloppée par une toile d'araignée, était accrochée à la passerelle d'un bâteau. FJS, 15 août 2008
Conocephalus dorsalis (Orthoptera : Tettigoniidae) retrouvé en Valais central
Cette petite sauterelle verte et rousse se rencontre dans les bas-marais. Elle se différencie de C.fuscus, espèce proche, par ses élytres plus courtes. La femelle porte un ovipositeur courbé vers le haut et non droit. De tout temps rare en Suisse, elle est considérée comme en danger d'extinction dans la nouvelle liste rouge des Orthoptères de Suisse. Signalée dans la première moitié du siècle dernier par Nestor Cerutti à Martigny, Conocephalus dorsalis a été retrouvée en Valais central par Christian Monnerat dans le cadre de son activité de terrain pour le Monitoring de la biodiversité en Suisse (indicateur Z3). CSCF, 30 juillet 2008
Agrilus derasofasciatus (Coleoptera : Buprestidae) découvert dans canton de Zurich
Nos jardins abritent parfois des espèces inattendues ! Stefan Kohl a récemment découvert Agrilus derasofasciatus , un petit bupreste de 6 mm de long qui volait sur les feuilles de vigne de son jardin à Uster. Les localités connues de Suisse se distribuaient jusqu'à présent surtout dans le sud du pays en Valais et au Tessin, mais il était aussi connu de quelques localités sur le Plateau et au pied sud du Jura. Cette découverte fort intéressante reflète l'état de connaissance "moyen" des espèces de ce genre de petites tailles et l'intérêt des jardins privés pour le développement de cette espèce. CSCF, 19 juillet 2008
Poecilonota variolosa (Coleoptera : Buprestidae) retrouvé dans le canton des Grisons
Ce buprete très mimétique de grande taille atteint parfois 20 mm. La période d'apparition des adultes s'étale de mai à septembre. Poecilonota variolosa se tient sur les portions ensoleillées des troncs des trembles déperissants dans lesquels il se développe. Présent dans l'ensemble de la Suisse, il est toujours local et rare. Il avait été signalé au XIXe siècle par Edouard Killias à l'Alten Schyn et a été retrouvé près de Filisur par Christian Monnerat dans le cadre des recherches spécifiques effectuées pour le projet Liste rouge sur les coléoptères du bois. CSCF, 17 juillet 2008
La Déesse précieuse (Nehalennia speciosa) retrouvée dans le canton de Zurich
Découverte d'une nouvelle population de Nehalennia speciosa en Suisse romande (Odonata: Coenagrionidae)
Une population de N. speciosa a été découverte en Suisse romande dans une zone inondée en permanence d'un marais sur la rive sud du Lac de Neuchâtel le 19 juin 2007. Cette nouvelle localité est à ce jour la plus occidentale de son aire de distribution. N. speciosa n'avait plus été observée en Suisse après 1990 dans ses localités zurichoises et était considérée comme disparue. Cette découverte illustre à merveille les surprises de taille qui peuvent encore survenir en Europe centrale et ainsi compléter notre connaissance de la distribution d'un groupe d'insectes aussi bien connu que les libellules. A l'échelle nationale, elle relance l'enjeu de la conservation de cette espèce, l'une des plus menacées de Suisse. Un monitoring de cette population sera mis en place de manière à identifier le type et la périodicité de l'entretien le plus favorable au maintien de N. speciosa. Voir l'article.
2005: Nouvelle observation d'Argynnis pandora (Rhopalocera) en Suisse
Le Cardinal (Argynnis pandora), répandu dans le sud de l'Europe, a toujours été un migrateur très rare en Suisse, sa dernière observation datant de 1947 à Sierre (VS). La photographie de Guy Padfield du 29 mai 2005 est donc tout à fait exceptionnelle. L'espèce a été observée volant près de baguenaudiers, dans les environs de Fully (VS). Elle se distingue de l'espèce voisine Argynnis paphia par le dessous de ses ailes antérieures qui sont en grande partie rouge vif.
La Sauterelle des grottes n'était pour l'instant connue en Suisse que d'une seule mention, à Brusio GR dans le Val Poschiavo. L'espèce y avait été observée dans une maison en 1983, mais n'avait pas été capturée (J. Kohler). Des recherches spécifiques ont permis de retrouver une petite population le 29.6.2004, dans des vieux murs à proximité de la station initiale (H. Bauch, C. Germann & C. Kropf). Cette sauterelle est bien représentée dans les grottes de Lombardie I, à l'est du Lac de Côme (Banti et al. 1991), mais n'a pour l'instant jamais été observée dans les grottes tessinoises. LJ
Dans le cadre du projet d'actualisation du statut Liste rouge des organismes aquatiques, quatre espèces de Trichoptères ont été découvertes pour la première fois en Suisse. Il s'agit de Anabolia furcata Brauer, 1857, trouvée en 2001 dans le lac de Walensee (V. Lubini), LR), Leptocerus lusitanicus (McLachlan, 1884) trouvée en 2004 dans le Rhin (H. Vicentini, LR), Oecismus monedula(Hagen, 1859) trouvée notamment dans une source de la région de Perlen en 2002 (V. Lubini & H. Vicentini) et Polycentropus schmidi Novak & Botosaneanu 1964 trouvée en 2004 dans la Singine (P. Stucki, LR). LJ
Anacridium aegyptium (Linné, 1764) retrouvée au Tessin
Après plus de 50 ans sans observation, une femelle de Criquet égyptien a été découverte à Morbio superiore TI, le 20.3.2004 (N. Patocchi). Une larve a de plus été découverte à Castel San Pietro TI, le 18.8.2004, dans une carrière (C. Roesti, LR). Deux adultes ont encore été retrouvés non loin, le 2.10.2004 (M. Roesli). Cette espèce, en marge septentrionale de son aire de répartition, a ainsi réussi à passer l'hiver et à se reproduire sur le territoire tessinois. Les individus observés occasionnellement au Nord des Alpes résultent quant à eux d'introductions fortuites, par les transports de fruits et légumes en provenance du sud de l'Europe (Bellmann & Luquet 1995). LJ
Leucorrhinia caudalis (Charpentier, 1840) [Odonata]
Un mâle de Leucorrhine à large queue a été découvert le 10.7.2004 à l'étang de Hinterriet à Pfyn TG (D. Hagist). Autrefois bien répandue dans les plans d'eau oligo-mésotrophes à végétation flottante de l'est du Plateau suisse (Meier 1989), cette espèce n'occupe plus que quelques stations dans la vallée de la Reuss. Elle est menacée de disparition dans la majeure partie des pays d'Europe centrale. Relativement précoce, elle est à rechercher au cours des mois de mai et de juin. LJ
Mesosa curculionoides (Linné, 1761) [Coleoptera Cerambycidae] retrouvée en Valais
Autrefois connue de la majeure partie du territoire suisse, la Mésose charançon n'avait plus été observé depuis une quarantaine d'années. Elle vient toutefois d'être retrouvée, le 9.6.2004 dans une tillaie sur éboulis à Dorénaz VS (A. Burri, LR). Ce petit longicorne très polyphage colonise avant tout des branches mortes de feuillus. De moeurs crépusculaires à nocturnes, il est très rarement observé dans la nature mais peut être détecté par la récolte et la mise en élevage de branches mortes (Robert 1997). LJ
Palmar festiva (Linné, 1767) [Coleoptera Buprestidae] im Jura beobachtet
Palmar festiva (Wacholderprachtkäfer) konnte am 10.06.2004 am Fusse des Juras in den Garides (Felsensteppen) von Rièdes bei Cornaux NE (Yves Gonseth) und von Les Rochettes bei Neuveville BE (Christian Monnerat) neu nachgewiewsen werden. Diese wärmeliebende Art vollbringt ihren Lebenszyklus normalerweise auf geschwächten Wachholderbüschen. Es scheint jedoch, dass diese Art sich neuerdings auch auf der Thuja entwickeln kann. Dabei kommt es zu Schäden am Strauch. Eine gezielte Suche könnte mehr Licht in dieses Phänomen bringen. Nach unserem Kenntnisstand ist diese Art in der Schweiz weiterhin nur lokal verbreitet und bleibt selten.
Phymatodes pusillus (Fabricius, 1787) [Coleoptera Cerambycidae]
Le Phymatode minuscule n'était connu de Suisse que de deux observations, en 1948 au Val Lavizzara à Fusio TI (Allenspach 1973) et en 1949 à la Chassagne d'Onnens VD. Plusieurs individus ont été retrouvés en 2004 à Meride TI, les 20.5 et 10.6 (C. Pradella, LR). Les adultes se trouvent d'avril à mai sur les branches des chênes, sous l'écorce desquelles se développent les larves (Bense 1995). LJ
Trachypteris picta (Pallas, 1773) [Coleoptera Buprestidae]
Après 40 ans sans observation dans notre pays, le Mélanophile tacheté a été redécouvert simultanément le 7.6.2004 dans des clairières au Moulin-de-Vert à Cartigny GE (G. Carron) et en bordure d'une saulaie alluviale dans le Vallon de l'Allondon à Russin GE (C. Monnerat, LR). Outre le canton de Genève, T. picta était aussi anciennement mentionné du Valais, entre Viège et Martigny. L'espèce utilise généralement les peupliers ou le Saule blanc pour se reproduire (Brechtel & Kostenbader 2002). LJ
Une femelle de cette espèce d'orthoptère afro-tropicale a été découverte à Locarno TI, dans le delta de la Maggia le 30.8.2003 (E. Sardet, LR). Comme en témoignent les observations de larves et d'adultes en août 2004 (E. Sardet, C. Roesti), l'Oedipode gracile s'est reproduite avec succès dans cette station. Deux autres populations ont en outre été localisées en août 2004, en bordure de vignes à Chiasso TI (C. Roesti, LR) et dans une carrière à Arzo TI (A. Conelli, LR). Les conditions caniculaires de l'été 2003 ont permis à ce criquet d'étendre son aire de distribution vers le nord. Par ailleurs, ce taxon a également été découvert en septembre 2003 à Nuremberg D où une introduction passive est supposée (Pankratius 2004). LJ
Un individu de Lepture à deux taches a été capturé le 3.5.2003 à Mergoscia TI, dans le Val Verzasca (R. Graf). Répartie principalement dans la péninsule ibérique, cette espèce qui se développe essentiellement sur le chêne possède quelques populations isolées dans le sud de la France (Villiers 1978). L'existence d'une population tessinoise relictuelle est possible, mais reste à confirmer. La distance séparant Mergoscia des populations françaises les plus proches étant de près de 400 km, la seule hypothèse alternative reste celle d'une introduction accidentelle. Afin de confirmer le statut helvétique de ce lepture au motif élytral caractéristique, des recherches ciblées dans les chênaies du Val Verzasca seraient souhaitables. LJ
Aucun naturaliste n'aura pu manquer les importants afflux de Vanesses des chardons ou de Moro-Sphynx en 2003. Les conditions météorologiques extrêmes du printemps et de l'été 2003 ont également permis à d'autres espèces plus discrètes d'envahir la Suisse ou d'étendre leur aire de répartition. Concernant les migrateurs, l'Azuré porte-queue a été observé dans de nombreuses régions, notamment dans le nord du pays, où il n'apparaît que très sporadiquement. Après les premières observations valaisannes à mi juin (R. Imstepf), Lampides boeticus a été recensé au mois de juillet dans le sud du pays (TI, GE), avant d'être découvert sur le Plateau et au pied du Jura dès la fin du mois. Sa reproduction a en outre été constatée dans le nord du pays, sur des arbustes ornementaux de Colutea arborescens et sur Latyrus latifolius à Hauterive NE, Neuchâtel NE, La Neuveville BE et Bienne BE (L. Juillerat, C. Monnerat). Un dernier individu a encore été observé le 29.9 à Rovio TI (M. Pollini). En 2004, l'espèce n'a à notre connaissance pas été retrouvée en Suisse.
Dans une moindre mesure, l'Azuré du Trèfle a également profité de l'année 2003 pour regagner une partie du terrain perdu au cours des dernières décennies. En effet, Cupido argiades s'est répandu depuis le Bassin lémanique sur le Plateau jusqu'aux environs d'Yverdon VD (E. Wermeille; C. Monnerat; M. Pittet). Au sud des Alpes, il a été retrouvé dans la région de Locarno TI (L. Juillerat) et dans le Val Poschiavo GR (Y. Gonseth, C. Monnerat) après plusieurs décennies sans observation. En 2004, hormis dans ses traditionnels bastions genevois, il n'a été observé qu'à Ollon VD (R. Delarze, BDM Z3), Fully VS (J. Fournier, BDM Z3) et Weil am Rhein D, à proximité immédiate de la frontière bâloise (C. Rust). LJ
Metrioptera roeselii (Hagenbach, 1822) [Orthoptera Tettigoniidae]
La Decticelle bariolée a été découverte le 4.9.2003 en diverses stations du Val Mesolcina, aux environs de San Bernardino 1600-1630 m et à Pian San Giacomo 1180 m, sur la commune de Mesocco GR (B. Keist). En septembre 2004 une vingtaine d'adultes ont été retrouvés à Pian San Giacomo. Des recherches ciblées en aval de Soazzo GR et dans le Val Blenio TI se sont par contre révélées vaines. Les milieux où cette espèce a été observée sont très éclectiques: pâturage maigre, nardaie, prairie humide et végétation rudérale en bordure de ruisseau (Keist 2004). Ces observations incitent à être très attentif à tout nouveau contact avec M. roeselii ou M. fedtschenkoi minor au sud des Alpes, les deux étant potentielles. LJ
Aiolopus thalassinus (Fabricius, 1781) retrouvée sur le Plateau
L'Oedipode émeraudine, qui avait disparu du Plateau suisse depuis le 19e siècle, a été retrouvée en août 2003 dans diverses stations genevoises (E. Wermeille, G. Carron, LR). Un secteur revitalisé dans les alluvions du Rhône à Russin accueillait même jusqu'à 50 individus le 26.8.2003. L'espèce s'y est de plus très probablement reproduite, puisque quelques individus ont été retrouvés le 12.8.2004 (G. Carron, LR). Cette oedipode, liée aux milieux alluviaux a bénéficié de la canicule de l'été 2003 pour reconquérir ses anciens bastions genevois. L'avenir nous dira si les milieux actuels permettent une installation durable. LJ
Découverte d'une nouvelle population de Stenobothrus stigmaticus (Rambur, 1838)
La présence du Sténobothre nain n'a été mise en évidence que très récemment en Suisse, dans quelques stations du canton du Jura (Wermeille 1995). Une nouvelle population a été découverte au cours de l'été 2003, à Brot-Plamboz NE, dans la Vallée des Ponts-de-Martel (E. Wermeille, LR). L'espèce y colonise un bas-marais résultant de l'exploitation des tourbières. Cet élément euro-sibérien compte ainsi aujourd'hui 3 populations isolées dans notre pays, puisqu'une des populations initialement découvertes semble éteinte. LJ
Carcharodus lavatherae (Esper, 1783) [Lepidoptera Hesperiidae] redécouverte au tessin
L'Hespérie de l'Epiaire vient d'être redécouverte dans le sud du Tessin, plus de 30 ans après les dernières observations sur le versant sud des Alpes. Des individus ont été capturés en 2003, le 23.5 à Meride 570 m, le 20.6 à Muggio 1000 m et le 21.6 à Cabbio 1200 m (N. Patocchi). Cette espèce liée aux garides apprécie les terrains au sol maigre parsemés de rocailles. Elle a disparu de la majeure partie des régions de Suisse, à l'exception du Valais entre Fiesch et Martigny. Elle n'a plus été retrouvée au pied de la chaîne jurassienne depuis 1952, sur le Plateau depuis 1934 et au Nord des Alpes depuis 1909. LJ
Agrilus viridicaerulans Marseul, 1868 [Coleoptera Buprestidae]
Cet agrile n'était connu en Suisse que de deux mentions antérieures à 1970, en Valais central et en Basse Engadine. Une petite population a été découverte le 13.7.2003 dans le Vallon de l'Allondon à Russin GE sur des massifs de ronce, sa plante hôte (C.
La découverte du Dicerque berlinois le 24.5.2003 à Arlesheim BL (S. Barbalat) constitue la première mention de l'espèce pour la zone biogéographique du Jura. Ce bupreste n'était auparavant connu que de rares stations du Plateau, du Valais, Chablais vaudois et Tessin (Pochon, 1964) et n'avait plus été observé en Suisse depuis 1914! Il effectue avant tout son cycle sur le Charme (Carpinus betulus), mais aussi sur les vieux Hêtres (Fagus sylvatica) (Brechtel & Kostenbader 2002). LJ
Phaenops formaneki Jakobson, 1912 [Coleoptera Buprestidae]
La découverte du Phénops de Formanek dans le Vallon de l'Allondon à Russin GE le 20.6.2003 représente la première donnée de l'espèce pour le Plateau suisse (C. Monnerat, LR). Ce bupreste à répartition eurasiatique est strictement lié aux différentes espèces de pins (Brechtel & Kostenbader 2002). Ce taxon était anciennement connu du Valais central et d'Engadine, mais les dernières observations datent d'une quarantaine d'années. LJ
Leucorrhinia albifrons (Burmeister, 1839) [Odonata] observée à Genève
Pezotettix giorniae (Rossi, 1794), première mention pour le Palteau suisse
Une petite population de Criquet pansu a été découverte à Mies VD le 20 août 2002 (E. Wermeille, LR). Cette observation, réalisée sur un talus de voie ferrée, constitue la première mention de l'espèce pour le Plateau suisse. De distribution atlanto-méditerranéenne, elle n'atteint notre pays que dans le sud du Tessin. Quelques anciennes mentions valaisannes n'ont pas pu être confirmées récemment. Les populations les plus proches se situent à notre connaissance dans le nord du département français de la Drôme, à plus de 150 km. LJ
Agrilus derasofasciatus Lacordaire, 1835 [Coleoptera Buprestidae]
L'Agrile de la Vigne a été capturé le 19.7.2002 au Mont d'Ottan à Martigny VS, dans la dernière station de Vigne sauvage de Suisse (J. Gremaud, T. Heger, E. Rey). En 2004, il a également été retrouvé dans une vigne à Brig-Glis VS le 15.6 et dans une zone alluviale à Semione TI le 9.8 (C. Monnerat). Ce petit bupreste était autrefois bien connu des vignobles de la Vallée du Rhône (Pochon 1964), où il s'attaquait aux rameaux dépérissant des plants de vigne cultivée. Il n'avait plus été capturé dans notre pays depuis 1964. Des recherches ciblées devraient permettre de clarifier son statut dans les différentes régions viticoles. Inoffensif sous nos latitudes, il peut causer des dégâts dans les vignobles du sud de l'Europe (Schaefer, 1949). LJ
Anthaxia manca (Linné, 1767) [Coleoptera Buprestidae]
Des adultes d'Anthaxie mutilée ont été observés dans le Vallon de l'Allondon à Russin GE, les 16 et 17.5.2002, en lisière de forêt sur les feuilles de sa plante hôte (C. Monnerat, LR). Ce bupreste n'avait plus été signalé dans notre pays depuis 30 ans. Il se développe sur les ormes affaiblis bien exposés. Les anciennes mentions concernent la plupart des régions basses de Suisse (Pochon 1964). LJ
Auftauchen von Cacyreus marschalli (Butler, 1898) [Lepidoptera Lycaenidae] in der Schweiz
Der Pelargonien-Bläuling, mit Ursprung in Südafrika, wurde in Europa erstmals im Jahr 1990 auf Mallorca entdeckt (Eitschberger & Stamer). Er ist höchstwahrscheinlich im Wurzelwerk von Ziergeranien eingeschleppt worden. Seine rasante Zunahme auf dem ganzen Kontinent führte dazu, dass er im Jahre 2002 auch unser Land erreichte. Eine erste Beobachtung gelang erstmals im August 2002 auf der Piazza Grande in Locarno TI (A.Arcidiacono). Ein stark verwittertes Individuum wurde zudem am 05.07.2003 in der Stadt Locarno beobachtet und später am 23 und 24.07.2003 zusätzlich mehrere frisch geschlüpfte Individuen (Aistleitner 2003). Seither sind mehrere Individuen, auch Larven, in Rovio TI zwischen dem 02.08.2004 und dem 17.10.2004 beobachtet worden (M.Pollini).
Ephemera lineata Eaton, 1870 découverte dans le lac de Thoune
Des larves d'E. lineata ont été découvertes pour la première fois en Suisse, dans le lac de Thoune les 11.6 et 13.8.2002 (P. Stucki). Autrefois connu en divers endroits du Plateau suisse, cet éphémère n'avait plus été observé depuis 1928, à l'exception de 2 mentions récentes, sur la rive sud du lac de Neuchâtel et à proximité du lac de Lugano. E. lineata est un habitant des grandes rivières et des lacs, mais son écologie reste très mal connue. Dans le lac de Thoune, les larves ont été collectées sur des fonds sableux. En Suisse, comme dans les pays voisins, cette espèce est très rare et menacée de disparition. LJ
Nouvelle espèce pour la Suisse: Coenagrion scitulum (Rambur, 1842) [Odonata Coenagrionidae)
Un tandem d'Agrion mignon a été observé le 24.5.2001 sur le Vieux Rhin à Diepoldsau SG, à la frontière Autrichienne (B. Schmidt). Un mâle de ce petit agrion a également été capturé à Porrentruy JU le 14.8.2002 (C. Monnerat). Cette espèce holo-méditerranéenne est en nette progression dans la Région Rhône-Alpes F (GRPLS 2004), tout comme en Belgique (Goffart & Schaetzen 2001). Les populations les plus proches du territoire helvétique sont situées dans l'Ain et en Franche-Comté F (GRPLS 2004, Prot 2001). LJ
Nouvelles observations tessinoises de Locusta migratoria (Fabricius, 1781)
Autrefois répandu dans la majeure partie des zones alluviales des grandes rivières de Suisse, le Criquet migrateur est aujourd'hui proche de l'extinction, du fait des corrections des cours d'eau (Thorens & Nadig 1997). Quelques nouvelles observations ont récemment été réalisées dans le sud du Tessin: en 2001 dans une carrière à Arzo (K. Eigenheer); en 2004 au Monte San Giorgio à Meride (T. Hertach), dans des cultures à Novazzano et Mendrisio (C. Roesti, LR), de même qu'à Stabio (C. Roesti). Par ailleurs, une femelle de la phase grégaire migratrice a été découverte le 21.7.2003 dans un jardin à Affoltern am Albis ZH (H. Cigler). LJ
Autrefois bien répandue dans les milieux xérothermophiles du Valais, l'Oedipode soufrée a très fortement régressé. La dernière population est actuellement restreinte au Val d'Hérens. Quelques observations récentes d'individus isolés témoignent des capacités de dispersion de l'espèce: un mâle le 15.9.2001 à Visperterminen VS dans une pelouse steppique (P. Werner), un mâle le 8.8.2003 à Toerbel VS à près de 1700 m (A. Sierro, LR) et un ind. le 28.8.2003 dans une pelouse steppique à Gampel VS (R. Imstepf). La provenance de ces individus reste inconnue. LJ
Phaneroptera nana Fieber, 1853
Le chant du Phanéroptère commun a été décelé le 25 août 2001 près d'un parking de Cartigny GE grâce à un détecteur à ultrasons (C. Rösti). L'espèce était toujours présente sur le site en 2004 (G. Carron). L'été caniculaire de 2003 a par ailleurs permis à cette sauterelle de gagner l'agglomération bâloise où de nombreux individus ont été localisés en septembre et octobre dans des jardins en pleine ville (Coray 2003). Une importante population a encore été localisée en septembre 2004, dans une pépinière à Jussy GE (L. Juillerat). Ces observations ont toutes en commun d'avoir été réalisées dans des milieux à végétation arbustive artificialisée. LJ
Aiolopus strepens (Latreille, 1804) retrouvée sur le Plateau
Après plus d'un siècle d'absence, une femelle d'Oedipode automnale a été observée à Russin GE, dans le vallon de l'Allondon, le 12.10.2001 (E. Wermeille). Un individu de cette espèce a également été localisé dans une clairière forestière, au Moulin de Vert à Cartigny GE, en août 2004 (G. Carron). Ces observations d'individus isolés laissent espérer une reconquête du territoire genevois depuis les stations de France voisine. Aiolopus strepens n'est pas rare dans le sud du Tessin. LJ
Brenthis daphne (Denis & Schiffermüller, 1775) [Lepidoptera Nymphalidae] au Tessin
Le Nacré de la Ronce a été recensé le 7.6.2001 dans deux stations à Meride TI (C. Monnerat). Ces données confirment définitivement la présence de l'espèce au Tessin, d'où elle avait déjà été signalée en 4 stations entre 1979 et 1983, sans toutefois avoir été collectée ni photographiée. Ce nacré à tendance méridionale étend rapidement son aire de distribution vers le nord (Lafranchis 2000). En Suisse, il s'est largement répandu le long de la chaîne jurassienne durant les deux dernières décennies. Il s'observe avant tout autour des ronciers sur lesquels il butine et pond ses oeufs. LJ
Corymbia erythroptera (Hagenbach, 1822) [Coleoptera Cerambycidae]
Le Lepture à élytres rouges a récemment été découvert le 29.6.2001 dans une lisière herbacée à Tschlin, en Basse-Engadine (R. Graf) et le 21.6.2002 dans la Vallée du Rhin à Tamins (A. Branger, LR). Cette espèce a également été capturée à Hohtenn VS le 8.7.2001 (M. Gilgen). Notons que ce très rare lepture n'avait plus été observé en Suisse depuis 1958. Sa distribution européenne est très fragmentée (Du Chatenet 2000). LJ
Nouvelles stations de Baetis nubecularis Eaton, 1898 dans l'Arc jurassien:
B. nubecularis, l'unique espèce d'éphéméroptères strictement endémique de l'Arc jurassien, n'était connue récemment que de 5 stations du Jura suisse et d'une seule du côté français. Elle vient d'être découverte dans 6 sources: celles du Fleurier à Fleurier NE en 2001, des Blanches Fontaines à Undervelier JU, de la Foule à Moutier BE et de la Serrière à Neuchâtel NE en 2002, de la Lionne à L'Abbaye VD et de la Venoge à l'Isle VD en 2003 (P. Stucki). Les larves de cet éphémère ont été découvertes dans les premiers mètres des cours d'eau, là où la température est froide et constante tout au long de l'année. LJ
Choroterpes picteti Eaton, 1871 redécouverte pour la Suisse
C. picteti, autrefois lié aux cours d'eau lents de plaine, était jusqu'à présent considéré comme menacé de disparition en Suisse (Sartori & Landolt 1999), la dernière capture datant de 1971. Des larves ont été capturées en plusieurs stations du le lac de Walenstadt à Quarten SG en 2000 et 2001 (H. Vicentini; V. Lubini, LR) et dans les lacs de Thoune BE et de Brienz BE en 2002 (P. Stucki). L'espèce colonise là des plages de sables et de graviers bien oxygénés. En 2003, elle a été retrouvée dans le lac de Lugano à Gandria TI (V. Lubini, LR), où les larves se développent dans une source sous-lacustre présentant des sédiments propres et une bonne oxygénation. Elle a toutefois disparu du lac Léman après 1955, du fait de l'eutrophisation. LJ
Redécouverte de la faune abyssale des grands lacs de Suisse: Pisidium conventus Clessin, 1877
Des campagnes prospectives effectuées jusqu'à des profondeurs de plus de 200 m ont permis de retrouver une faune abyssale qui n'avait plus été observée dans les grands lacs de Suisse depuis plus de 50 ans. P. conventus vient ainsi d'être redécouvert dans le Léman, les lacs de Brienz, de Neuchâtel (P. Stucki, B. Zaugg, B. Lods-Crozet, LR), de Walenstadt, et des Quatre-cantons (V. Lubini, H. Vicentini, LR). Cette espèce sténotherme des eaux froides des grands lacs est une relique des climats postglaciaires froids. Alors qu'elle colonisait à cette époque la zone littorale, elle a aujourd'hui trouvé refuge dans les eaux les plus profondes. Elle a toutefois durement subi l'eutrophisation des lacs et s'est considérablement raréfiée, disparaissant des lacs de Joux, Majeur, de Zurich et Greifensee. LJ
Pisidium lilljeborgii Clessin, 1886: découverte et redécouverte dans les grands lacs préalpins
Les récentes prospections ont permis de découvrir P. lilljeborgii dans les lacs de Brienz (P. Stucki, B. Zaugg LR), des Quatre-Cantons et de Walenstadt (V. Lubini, H. Vicentini, LR). Il a également été retrouvé dans le lac de Thoune, 50 ans après la dernière observation (P. Stucki, B. Zaugg, LR). Il n'a par contre pas été retrouvé dans la chaîne jurassienne, dans les lacs de Joux et des Taillères NE. En Europe centrale, cette pisidie colonise exclusivement la zone littorale battue par les vagues des lacs oligo-mésotrophes. LJ
Nouvelle espèce pour la Suisse: Brachypteroma ottomanum Heyden, 1863 [Coleoptera Cerambycidae]
Découvert pour la première fois dans notre pays en 1999 (Germann 2000), le Brachyptérome des Ottomans a récemment fait l'objet de nouvelles observations: le 11.5.2003 à Rovio TI (M. Abderalden, LR), le 27.4.2004 à Vico Morcote TI (C. Monnerat) et le 20.5.2004 à Meride (C. Pradella, LR). La répartition de ce très petit longicorne ponto-méditerranéen reste toutefois très limitée en Suisse, puisque toutes ses stations sont situées dans le Sottoceneri. Son écologie est encore mal connue, mais le Lierre (Hedera helix ) fait partie de ses plantes hôtes (Bense 1995). LJ