Communiqué

Secrets, révélations et ambivalence de la culture populaire à l’UniNE

21 mai 2015

Un colloque portant sur la place de la culture populaire dans les politiques culturelles suisse et internationale se tiendra à Neuchâtel du 22 au 24 mai. Ethnologues, folkloristes, dialectologues et exégètes littéraires y analyseront les tabous, les récupérations et les malaises qui caractérisent le rapport entre la culture «haute» et celle «du Peuple». L’événement, gratuit et ouvert au public, clôture un grand projet de recherche sur le patrimoine culturel immatériel « Le don de Midas » dirigé par l’UniNE et financé par le Fonds national suisse à hauteur de 2,2 millions de francs.

Le partenariat Université et Musée d’ethnographie (MEN) porte à nouveau ses fruits. L’exposition Secrets a été inaugurée le 16 mai au Château lors de la Nuit des musées, tandis que le colloque international débute vendredi à l’Institut d’ethnographie sous le titre «Les roseaux jaseurs: secrets, révélations et ambivalence de la culture populaire».

S’inspirant des Métamorphoses d’Ovide, l’argumentaire du colloque thématise le destin tragicomique du roi Midas qui, pour avoir préféré les airs rustiques de Pan aux mélodies d’Apollon, se voit puni par le Dieu de la musique, qui lui fait pousser des oreilles d’âne. Honteux, Midas les cache sous un turban mais le secret lui échappe, transporté urbi et orbi par des roseaux jaseurs.

En vedette du colloque donc, Guignol, «patrimoine culturel» qui fait grincer les dents des notables lyonnais, mais également la manele, musique populaire roumaine qui soulève la colère de l’élite culturelle. Seront aussi analysés : la culture de l’Appalachia, ce berceau du folk américain dévasté par la pauvreté ; des chants et danses paysans au Portugal, hier méprisés, aujourd’hui patrimoine ; des locuteurs du patois jurassien, pris entre honte et fierté ; des musées domestiques de folkloristes amateurs roumains ; et les costumes folkloriques suisses dans la BD d’Hugo Pratt Les Helvétiques. Des cas d’étude qui seront mis en dialogue avec des communications théoriques à visée transversale.

Enfin, en primeur, un site web parodique consacré au secret bancaire suisse est proposé à UN-ESQUE, une organisation fictionnelle qui peut rappeler l’UNESCO, pour inscription sur sa  Liste  «représententative» du patrimoine immatériel parodié.

Ces manifestations marquent l’achèvement du projet de recherche « Le don de Midas » portant sur l’adhésion de la Suisse à la « Convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel » et financé par le Fonds national de la recherche scientifique à hauteur de 2,2 millions de francs. En collaboration avec le Musée d’ethnographie de Neuchâtel et cinq instituts universitaires partenaires, ce projet a suivi la mise en œuvre de la Convention et la constitution de la liste suisse des «traditions vivantes». Promouvant la relève scientifique, six thèses de doctorat ont été ou sont sur le point d’être soutenues dans ce cadre : sur le savoir-faire horloger, la médecine traditionnelle, les patois jurassiens et valaisans, le théâtre en contexte migratoire, les faiseurs de masque du Loetschental et les festivals de musique du monde en Suisse.

Le communiqué au format pdf
 

Contact :

Prof. Ellen Hertz
Directrice de l’Institut d’ethnologie
Tél. : +41 32 718 17 17
ellen.hertz@unine.ch

En savoir plus :

Pour plus d’informations :
www2.unine.ch/ethno/ethno/recherche/projets/Midas

Lieu du colloque :
Université de Neuchâtel,
Institut dʼethnologie
Rue Saint-Nicolas 4
2000 Neuchâtel