Communiqué

La biodiversité ne cesse de régresser

21 avril 2015

Pour la première fois, 35 institutions scientifiques de toute la Suisse se sont réunies pour analyser de façon approfondie l’état de la biodiversité. Les experts, parmi lesquels Edward Mitchell et Christophe Praz de l’Université de Neuchâtel, sont arrivés à la conclusion que la biodiversité a continué à s’appauvrir fortement en Suisse ces dernières décennies et que cette tendance se poursuit. Certains efforts entrepris pour conserver et promouvoir les plantes, les animaux et les habitats devenus rares montrent toutefois qu’il est possible de renverser cette tendance.

Le constat est amer pour les 43 spécialistes qui ont analysé l’évolution de la biodiversité en Suisse. Les populations d’amphibiens sont en continuelle régression malgré la protection des sites de reproduction d’importance nationale et des programmes de conservation ciblés. Les prairies sèches riches en espèces disparaissent et les plantes sérieusement menacées accusent une sévère diminution. Il ne peut être question de lever l’alerte pour les poissons: le nombre d’espèces de féras indigènes a diminué de près de 40% entre 1950 et 1990 dans les lacs suisses à cause d’une fertilisation excessive. Le problème de la surfertilisation des eaux a pu être résolu en beaucoup d’endroits, mais entretemps des problèmes supplémentaires sont apparus avec les apports de substances pharmacologiques, de perturbateurs endocriniens et de produits phytosanitaires ayant un effet négatif sur les organismes aquatiques.

Ponctuellement, les efforts pour conserver la diversité biologique ont porté leurs fruits : les mesures ciblées en faveur de certaines espèces rares d’oiseaux, la revitalisation des cours d’eau ou une exploitation des prairies favorable à la biodiversité. C’est ainsi qu’en Suisse centrale, sur des surfaces de foin sauvages, remises en exploitation après abandon, le nombre de plantes s’est accru de près de 20% en l’espace de dix ans. Ces améliorations n’ont de loin pas compensé les pertes. Néanmoins, elles montrent que ce n’est pas le manque de connaissances ou de possibilités, mais bien le manque d’actions qui est responsable de ce continuel déclin.

Pour plus d’informations, lire la fiche factuelle et le communiqué complet des Académies suisses des sciences.