Eaux stagnantes
- Flaques et gouilles temporaires
- Etangs naturels et artificiels
- Lacs
- Sites de ponte du crapaud commun dans les régions frontalières des Alpes
On désigne comme étang quelque chose rempli d’eau stagnante. Ils sont en général plus profonds que les gouilles temporaires mais la lumière du soleil pénètre sans problème jusqu’au fond. Certains étangs sont constamment en eau, d’autres s’assèchent de temps en temps. La plupart des étangs sont riches en plantes aquatiques et flottantes telles que les nénuphars et sont, dans la plus part des cas, entourés d’une ceinture de roseaux. La genèse des étangs naturels est très différente. Beaucoup sont nés dans des cuvettes ou dans des trous laissés par la fonte des glaciers après la dernière période glacière. Des étangs ont également pu se former là où les rivières et les ruisseaux ont déposés des sédiments argileux et ainsi créé des couches de sol imperméables.
Selon la qualité d’un étang, différentes espèces d’amphibiens peuvent y être présentes. Les points déterminants la qualité de l’étang sont sa surface, sa profondeur, sa température et l’écoulement d’eau, mais également si un ruisseau s’y jette ou non. Les étangs à eaux courantes sont relativement plus frais et intéressants pour les espèces qui sont adaptées à ces conditions et qui sont aussi présentes à plus haute altitude comme le triton alpestre, le crapaud commun et la grenouille rousse. Le crapaud accoucheur se sent également bien dans les eaux plutôt fraîches. Les étangs alimentés par des eaux souterraines sont particulièrement attractifs pour les amphibiens. Ils sont généralement plus chauds, et donc bien adaptés pour des espèces plus rares comme le triton crêté, le triton ponctué ou la rainette verte. Les rives peu profondes sont également très propices car, en fonction du niveau de l’eau, de nouvelles gouilles ou flaques peuvent se former en périphérie, ce qui offre à d’autres espèces des milieux différents et favorables en plus de l’étang principal. Dans ce type d’habitats, on trouve en général une grande quantité d’espèces, et pas uniquement des amphibiens. La couleuvre à collier est souvent présentes dans et autour des étangs. Au Tessin on peut y trouver la couleuvre tessellée et, alors que dans la couleuvre vipérine peut occuper ces habitats dans le canton de Genève. Le lézard vivipare et le lézard agile exploitent souvent les rives ensoleillées des étangs, surtout si des endroits plus secs sont disponibles.
Les étangs sont exploités par les humains depuis longtemps, ils ont même parfois été créés pour des besoins spécifiques. Ces étangs sont alors dit « artificiels ». Ils disposent souvent d’un système qui permet de vider l’étang. Ces étangs artificiels ont été utilisés pour la production de glace, d’arrosage des plants de chanvre ou pour l’irrigation. Ils ont aussi servi de réservoir pour actionner des roues à aubes ou les mécanismes des moulins et des scieries. A ce jour, les étangs à poissons ou à canards sont rares, et on observe encore ça et là des restes de bassins à incendie. Selon leur utilisation, les bassins artificiels peuvent être attractifs pour les amphibiens. Les bassins à incendie, typiques dans les régions de l’Emmental et d’Appenzell sont particulièrement appréciés du crapaud accoucheur comme frayère… et leurs chants proches du son d’une cloche sont encore audibles dans quelques jardins.